ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝𝟙

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Je dois continuer de faire le tri dans ses affaires. Je ne sais même pas si sa famille veut récupérer quelque chose. Simbad vient sauter entre mes jambes et se roule en boule pour trouver une place au chaud. Il a encore la taille pour se le permettre. Shepard se contente de grimper sur le lit. Sébastien toque timidement à la porte et je me retourne vers lui.

— Je peux entrer ?

J'acquiesce d'un mouvement de tête et il franchit le seuil de la chambre pour me rejoindre sur le parquet. Il regarde tout autour de lui avec un œil curieux. Cette pièce était la dernière qu'il n'avait encore jamais vue.

— J'aime bien la déco.

— Grégoire l'avait choisie...

Il se pince les lèvres et s'excuse aussitôt.

— Tu n'as pas à t'excuser, il faut bien que je parle de lui. Je ne peux pas faire comme si tout ça n'avait jamais existé.

— Si tu préfères que je m'en aille, dis-le moi. Je peux te laisser faire le tri tout seul.

Je lui tends le chiot qu'il récupère pour le replacer à son tour entre ses cuisses.

— J'ai envie que tu restes.

Je me redresse et ouvre l'armoire. Ses derniers vêtements sont là, propres, mais avec une légère odeur de renfermé. Mes doigts s'attardent sur le tissu de ses derniers sweat tachés de peinture.

— Je le vois bien que ça te touche de faire ça...

— J'ai pas le choix, affirmé-je en serrant un vêtement dans ma main.

— Rien ne t'oblige à le faire. Je veux dire... vendre la maison.

— On en a déjà discuté. Et puis j'ai déjà contacté des agences.

— Je sais bien, mais...

Il ne dit rien de plus. Je l'observe caresser Simbad, qui n'a pas tardé à s'endormir dans ses bras.

— Sébastien, je t'assure que je le fais parce que je le veux.

— J'ai l'horrible impression que tu le fais à cause de moi.

— Pourtant, ce n'est pas le cas. J'ai envie de te laisser cette place dans ma vie.

Mes mots semblent le rassurer. Il m'offre un beau sourire et caresse Simbad qui soupire de contentement.

— J'ai quelque chose à te demander, reprend-t-il. Tu n'es pas obligé de répondre.

— Dis-moi tout.

— Comment était Grégoire ?

Je fronce les sourcils en entendant sa question.

— Pourquoi tu veux savoir ça ?

— J'ai envie de savoir qui était la personne qui a partagé ta vie pendant si longtemps.

— C'est pas un peu bizarre de vouloir savoir ça ?

— On dit qu'on apprend réellement à connaître quelqu'un en se rapprochant des personnes qu'elle a dans la vie. Et je connais déjà tes amis et ton frère. Mais si c'est trop difficile pour toi de parler de lui, je comprends.

Je pince la manche du t-shirt de Grégoire. Aujourd'hui, j'aime Sébastien. C'est lui qui fait partie de mon quotidien. Alors peut-être que je peux me permettre de parler un peu.

— Grégoire avait un sacré caractère.

— Ça me rappelle quelqu'un...

Il me sourit et mon cœur se compresse.

AubadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant