ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟞

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Cette fois, c'est Armand qui me rend visite. Je suis particulièrement heureux de pouvoir passer du temps avec lui pour le week-end. Juste une fin de semaine tous les deux, pour profiter à fond l'un de l'autre.

Son train est annoncé en gare et je dévale l'escalier menant au quai sans attendre de message de sa part. Je lève la tête pour essayer de le retrouver parmi la foule et il apparaît parmi eux, avec une mine un peu triste. Son sourire apparaît peu à peu en me voyant. Il marche plus vite vers moi et finit par lâcher son sac à nos pieds pour me prendre dans ses bras. Mes pieds quittent même la terre ferme et il me tient plus fort en me soulevant.

— Tu m'as manqué...

Les gens nous regardent un peu étrangement, mais je n'en ai rien à faire. Je passe mes bras autour de lui et plonge le visage dans sa nuque. Il est contre moi. Le garçon que j'aime est dans mes bras. C'est tout ce que je désire.

Armand me repose au sol et lie nos mains ensemble. On remonte dans le grand hall et là, au milieu de tous, il prend mon visage entre ses doigts et se penche pour m'embrasser.

On remarque des regards un peu curieux en nous voyant ensemble. On ne va pas se retenir simplement parce que ça en gêne certain.

Il dépose un baiser sur ma joue et je l'emmène avec moi jusqu'à l'arrêt de bus. Le chemin est long jusqu'à la maison de ma tante, mais au moins, nous sommes ensemble. Qu'il parle d'Alex m'embête de moins en moins. Il restera un simple ami pour lui malgré les plans désespérés de ce dernier. Armand ne voit vraiment rien.

J'ai droit à une longue étreinte en passant la porte d'entrée. Je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'il va se passer après ces deux jours. Il va repartir et moi, je vais rester.

— Ça va ?

— Tu me manques déjà...

— Ne pense pas à ça. On doit profiter du temps qu'on passe ensemble.

Il m'embrasse et je le guide jusque dans la cuisine. Je peux profiter de son talent de cuisinier et lui du mien.

Il ne s'arrête jamais de m'embrasser quand nous préparons le déjeuner. On se cherche un peu, mais ça ne va jamais plus loin que quelques caresses à peine poussées.

Un peu plus tard dans l'après-midi, je prends le temps de dessiner un peu pendant qu'il pose gentiment pour moi.

— Je dois tenir combien de temps comme ça ? demande-t-il debout au pied de mon lit.

— Chut. Un modèle ça parle pas, m'amusé-je.

Assis en tailleur à l'autre bout du matelas, je prends le temps de dessiner chaque ligne sur le papier, tout en sentant son regard sur moi.

— J'ai l'impression que tu veux me dire quelque chose, Armand.

— T'es beau...

— Ton numéro de charme ne marche pas. Va falloir trouver autre chose.

Il retire son haut alors que je venais juste de commencer les ombres et les lumières des plis du tissu.

— Roh... T'es chiant !

Il se rapproche de moi tel un félin, en m'acculant contre la tête de lit.

— Ose me dire que ça, ça ne marche pas.

— Tu veux que je te dise ? C'est pas très efficace.

Il râle et prend mon carnet de dessin des mains pour le reposer sur la table de nuit. Je marmonne à mon tour pour la forme et il attrape mon bassin pour m'allonger contre le matelas. Ça me parait bien parti.

AubadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant