ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟞

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Je n'arrive plus à tenir en place. Je suis si excité de pouvoir lui faire cette surprise. Il ne s'attend certainement pas à me voir débarquer, moi qui lui avait pourtant dit que je ne pouvais pas venir ce week-end, vu que la date de mes examens se rapprochait.

Je resserre l'anse de mon sac sur mon épaule et j'essaie de me souvenir du code de son immeuble. Ça serait idiot que je l'appelle maintenant au risque de gâcher sa réaction. Je tape rapidement les chiffres qui me reviennent en tête et heureusement pour moi, ce sont les bons. J'attends l'ascenseur, pressé de pouvoir le revoir. Passer du temps avec lui est la seule chose qui me permet de tenir en ce moment. Mon cœur bat de plus en plus vite à chacun de mes pas me rapprochant de sa porte d'entrée. Mon poing cogne contre le bois et je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant m'ouvrir.

— Surprise !

L'expression qu'il affiche est bien loin de celle que j'attendais. Pas un sourire heureux ou des yeux brillant d'amour. Il m'empêche également d'entrer dans le studio, retenant la porte avec son bras.

— Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-il rudement.

— T'as pas vraiment l'air content de me voir.

Il soupire et se redresse un peu.

— C'est pas ça, mais tu... tu aurais pu prévenir.

— Sauf que si je fais ça, c'est plus une surprise.

Je m'avance vers lui et il referme un peu plus la porte. Un rire nerveux m'échappe.

— Je vais finir par croire que t'es pas tout seul !

Il baisse les yeux. J'ai vraiment peur de ce qu'il me cache.

— Armand...

Son silence comprime mon cœur. Je le repousse dans l'appartement pour pouvoir entrer, me fichant de ses réflexions. Au même moment, un garçon sort de sa salle de bain, complètement trempé et simplement couvert d'une serviette autour des hanches.

— Armand, t'as plus de... Savon, finit-il en croisant mon regard.

Un ange passe.

Un garçon que je n'ai jamais vu, bien trop peu habillé dans le studio de mon petit-ami.

— Greg, je te promets que c'est pas ce que tu crois, tente Armand.

Je n'ai même pas la force de lui mettre un coup. Je le repousse violemment et quitte son appartement, les larmes aux yeux. Je m'acharne sur ce fichu bouton de l'ascenseur. Je n'ai aucune envie de rester plus longtemps avec ce menteur. Qu'est-ce que j'ai été stupide de croire que j'étais le seul pour lui. Évidemment qu'il passait son temps dans les bras d'un autre quand nous n'étions pas ensemble !

Armand me rattrape dans le couloir et je finis par repartir vers les escaliers. Je veux m'enfuir le plus loin possible de lui, mais il semble décider à me suivre. Il pousse la porte coupe-feu derrière moi et m'attrape le poignet au milieu des marches.

— Grégoire, écoute moi !

— Lâche-moi ! Je veux plus te voir !

Je me débats comme je peux et il me tient plus fort.

— Alexandre est juste un ami, putain ! Il est même pas gay !

Entre deux larmes, je l'oblige à me relâcher, mais il continue de me retenir près de lui.

— Je te promets qu'il ne se passe rien entre nous, me jure-t-il.

— Alors pourquoi il était chez toi et à poil ?

Il sourit et caresse l'intérieur de mon poignet. Il sait que ce geste à un effet calmant sur moi, surtout de sa part.

— Alex a oublié les clefs de chez lui dans son casier. Et il ne pouvait pas passer le week-end dehors. Et tu sais que la porte de la salle de bain n'a pas de verrou, ça aurait fait toute une histoire si tu l'avais vu vraiment tout nu.

AubadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant