𝐃𝐀𝐑𝐊 𝐋𝐎𝐕𝐄 ; jenlisa

Grave Erreur

"𝐽'𝑎𝑖 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒́ 𝑒𝑛 𝑡𝑜𝑖 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑗𝑒 𝑝𝑟𝑒́𝑓𝑒̀𝑟𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑐𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒. "

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PDV Jennie :

L'agressivité de Lisa m'a laissée sans voix. Je n'ai pas compris pourquoi elle avait été si froide et distante quand je lui avais demandé si elle allait bien.
Rosé m'a regardé aussi surprise que moi, tandis que Lisa montait les escaliers pour s'enfermer dans sa chambre, et m'a demandée :
« Qu'est-ce qu'elle a ? ».
Je me suis levée du canapé et j'ai répondu :
« Je sais pas.
- Je te dis qu'elle est pas bien. me répondit Rosé. Dans sa tête je veux dire. Le décès de ses parents. Elle a du mal à l'accepter. Tu l'as bien vu hier. ».
Je m'assis à la table de la salle à manger, en face de mon amie et demandai :
« Tu crois que c'est à cause de la famille d'accueil ?
- Quelle famille d'accueil ?
- Bah tu sais bien. La proviseure nous en a parlées.
- Ahh. Oui. Tu crois ?
- Selon moi, la pire chose à faire, serait de placer Lisa en famille d'accueil. T'imagines les soucis ? Ça tournerait mal au bout de quelques jours. répondis-je en grimaçant.
- Tu crois qu'elle y pense ? me demanda Rosé. Peut-être que c'est autre chose.
- Ça m'étonnerait qu'elle n'y est pas pensé au moins une seule fois.
- Tu crois qu'on peut dissuader la proviseure ?
- Elle ne voudra jamais laisser Lisa vivre seule chez elle. Et elle ne sait pas que je vis tout le temps ici et que toi tu viens lui rendre visite presque chaque jour.
- Pourquoi on ne lui dirait pas ?
- Parce que moi je suis censée vivre dans ma maison. Pas dans celle de Lisa. ».

À ces mots, Rosé fronça les sourcils :
« Mais d'ailleurs, pourquoi tu ne vas jamais chez toi ? Tes parents ne s'inquiètent pas ? ».
Ma mâchoire se crispa :
« Bah... En fait, ma mère est décédée il y a longtemps, quand j'étais petite...
- Et ton père ? ».

J'ai longuement hésité avant de bégayer :
« C'est... Bah... En fait... Il est en cavale dans toute la Corée Du Sud depuis plusieurs années...
- Pourquoi ? demanda Rosé en se penchant vers moi.
- Parce que... Parce que c'est un assassin... ».

Le dernier mot, laissa mon amie sans voix. Je savais que je risquais le pire en lui confiant ça, mais j'en avais marre de le cacher :
« C'est incroyable ! s'exclama Rosé avec de grands yeux. Pourquoi tu ne nous en a jamais parlées ? C'est pour ça que les autres te harcèlent ? ».
J'ai hoché vaguement la tête, surprise par sa réaction et me rappelant certains souvenirs douloureux que j'avais désespérément tenté d'oublier :
« Pourquoi tu ne nous en jamais parlées ?
- J'avais peur que vous réagissiez mal. répondis-je. Comme quasiment tous les élèves du lycée qui sont au courant. ».
Je sentis que Rosé me fixait avec insistance mais je n'osai pas relever la tête :
« Tu n'as rien à voir avec la profession de ton père et la raison qui l'a poussé à l'exercer, ok ? continua celle-ci. Je t'assure que jamais je ne le prendrai mal. C'est pas de ta faute.
- Je sais...
- Ça a dû être dur pour toi. continua-t-elle. Tu aurais dû nous en parler dès le début. Lisa est au courant ? ».
J'ai fais non de la tête :
« Tu devrais lui en parler. Vraiment. Tu as peur qu'elle le prenne mal ?
- J'en sais rien.
- Je veux que tu me dises tout ce qui ne vas pas Jennie, ok ? insista Rosé. On est amies je te rappelle. ».
Ces paroles me rappelèrent celles que j'avais dites à Lisa à l'infirmerie du lycée il y a quelques jours et j'ai souris :
« Ok. Merci. ».

Après quelques secondes de silence, Rosé regarda sa montre et se leva :
« Il va falloir que j'aille me préparer. Je te conseille de parler un peu avec Lisa. De ton père et peut-être aussi de la famille d'accueil. Je lui en parlerai aussi ce soir. En attendant fais attention à elle.
- T'inquiète pas. répondis-je en me levant aussi. Je vais aller la voir. ».
Rosé me sourit avant de se diriger vers la salle de bain pour se préparer, me laissant seule dans la salle à manger. ».

Je décidai donc de monter en haut, le coeur battant, bien décidée à parler à Lisa...
J'ai toqué à la porte de sa chambre fermée et seul le silence m'a répondu :
« Lisa ? C'est Jennie. ».
À ces mots, j'ai ouvert la porte et je suis rentrée.
Je l'ai trouvée assise sur son lit, entrain de se ronger les ongles, le regard dans le vide.
Elle ne bougea pas d'un pouce à mon entrée dans la chambre et, voyant qu'elle ne réagissait pas, je m'assis à côté d'elle sur le lit :
« Ça va ? demandais-je doucement. ».
Elle arrêta de se ronger les ongles et me regarda :
« Oui, pourquoi ?
- Ça a pas vraiment l'air.
- Si si... Je suis juste fatiguée. ».
Après quelques secondes de silence, je me lançai :
« Écoute Lisa. Je veux qu'on parle de... de la famille d'accueil que t'as promis la proviseure... ».

C'est incroyable comme à ces mots : famille d'accueil, je l'ai sentie se raidir :

« Tu as envie d'avoir une nouvelle famille ? lui demandais-je. ».
Sans hésitation, elle me fit non de la tête :
« Pourquoi ?
- Ça va forcément mal se passer. me répondit-t-elle. Même si ils sont gentils, je ne pourrais pas vivre avec des inconnus en essayant de me convaincre que c'est ma famille... »
J'acquiesçai lentement :
« Et puis, continua-t-elle, je préfère largement rester chez moi avec toi et Rosé plutôt que de partir autre part... Mais, c'est impossible de convaincre la proviseure de ne pas m'envoyer dans une famille d'accueil. Jamais elle n'acceptera de me laisser vivre seule chez moi, sans parents...
- On trouvera un moyen t'inquiète pas. lui répondis-je en souriant. ».

J'allais ajouter quelque chose quand j'entendis Rosé depuis le rez-de-chaussée crier :
« J'y vais ! À ce soir !
- À ce soir ! lui ai-je répondu. ».
À ces mots, j'ai entendu la porte d'entrer se refermer et j'ai proposé à Lisa de descendre au rez-de-chaussée.

Je savais que je devais lui parler de mon père, mais je ne savais pas saisir le moment idéal et j'avais, par dessus tout, peur qu'elle le prenne mal...
Pourquoi ? Aucune idée...

Et j'avais en plus, l'étrange sentiment qu'elle me cachait quelque chose.
Quelque chose d'important qu'elle avait peur de me dire...

Mais pour l'instant, je ne m'en suis pas vraiment préoccupée.

Grave erreur...

구레무