Elle me fait signe de la rejoindre avec son grand sourire et je ne peux pas résister, sans doute aidé par les quelques verres que j'ai bus. Je ne devrais pas, je le sais bien, je joue avec la tentation et mon épée de Damoclès. J'ai essayé de m'éloigner d'elle après le restaurant, seulement, j'ai bien du mal, et l'alcool a tendance à me faire faire n'importe quoi. Si Aïdan nous voit, il pourrait taper un scandale. Si j'arrive à confesser mon problème à Ciara, elle risque de partir sans se retourner. Malgré ça, je ne peux réfréner mon désir d'être avec elle.
Je me cale dans son dos et nous dansons enlacés sur une musique langoureuse. Sa tête repose sur mon épaule, je respire le parfum de ses cheveux et mes mains lui enserrent la taille pour ne plus la lâcher. Elle place les siennes par-dessus et ce contact irradie sur ma peau, parcourant mon épiderme d'un doux frisson. Je suis foutu, elle m'a envoûté, me passer d'elle devient insupportable. J'ai besoin de cette femme qui me retourne les sens, toutefois, j'ai peur. Peur de lui dire. Peur de sa réaction. Peur de lui ouvrir mon cœur et de la voir s'enfuir. Néanmoins, il va bien falloir, avant que mes sentiments me tuent si jamais elle me délaisse à cause de ça.
La mélodie nous transporte et elle se tourne vers moi. Nos yeux se rencontrent et je tressaille lorsque je plonge dans le brun de ses iris qui absorbent mon âme. Elle s'accroche à mon cou et mes mains glissent dans son dos, naturellement, comme si elles y avaient toujours eu leur place. Elle se blottit contre moi et la chanson nous berce.
— Tu n'as pas trop mal ? demandé-je.
— Où ça ?
— Tes côtes, l'accident dont tu ne m'as pas parlé.
— Oh... Ça se répare doucement. L'antalgique aide pas mal.
Je ferme les paupières un instant pour profiter de ce qu'elle provoque en moi. Malheureusement, en les rouvrant, je croise le regard désapprobateur d'Aïdan, qui me ramène à la réalité. Je lâche ma belle à contrecœur, non sans poser ma paume sur sa joue.
— Je dois aller prendre l'air quelques minutes. Je reviens.
Je ne lui laisse pas le temps de réagir et l'abandonne sur la piste. Après avoir pris mon paquet de cigarettes dans ma veste, abandonnée sur le fauteuil de notre coin salon, je me dirige vers l'espace fumeurs à l'extérieur. Aïdan me rejoint avant que je ne l'atteigne, l'air furieux, et me plaque dos au mur, son poing sur mon torse.
— Laisse-la tranquille ! Je ne veux pas que tu mettes tes sales pattes sur elle et encore moins que tu...
— Merde, Aïdan ! Tu crois que je contrôle ce que je ressens pour elle ? Tu penses que je n'en ai rien à foutre et, qu'une fois que je l'aurai eue, je vais la jeter ? Que je suis inconscient au point de ne pas la protéger ?
Il fulmine, mais je sais que l'alcool bu ce soir agit sur son comportement. Je respire lentement, pour maîtriser mon poing qui se serre, et le repousse.
— C'est exactement ça ! N'entraîne pas ma sœur dans ta merde !
Mon sang bouillonne. Ce connard ne peut s'empêcher de me rabâcher mon erreur. J'ai joué avec le feu, je me suis brûlé à vie.
— Écoute, Aïdan. Ciara est majeure, elle fait ce qu'elle veut. Je ne lui cacherai rien et, si elle prend la fuite, je saurai la laisser partir.
— Je n'ai pas confiance en toi. Si tu cherches à t'amuser, tu as le choix de pourrir n'importe quelle femme. Mais pas elle.
— Dégage ou ça va mal finir. Je comprends que tu t'inquiètes pour elle, seulement, je ne lui ferai rien, je ne suis pas stupide.
J'évite de justesse le crochet qu'il tente maladroitement de m'envoyer et qui s'écrase sur le mur. La rage monte en moi, je n'arrive à la contenir qu'en imaginant la tête de ma meilleure amie si je défigurais son futur mari.
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ღ ℬ𝓸𝓷𝓷𝓲𝒆 ℋ𝓲𝓰𝓱𝓵𝓪𝓷𝓭𝓼 ღ
RomancePositionnez la mécanicienne pétillante près du photographe tourmenté. Déconnectez leur part d'ombre, puis pansez toutes leurs blessures. Réparez leur cœur avec un florilège d'émotions et beaucoup de tendresse. Attisez les braises, jouez sur la frust...