— Niall, debout ! chantonne Skye.
La tornade rousse se jette presque sur le lit. Heureusement que je somnolais... J'attrape le rebord de la couette pour recouvrir mon visage en bougonnant.
— On a une belle journée qui nous attend ! Active-toi, paresseux.
Elle me secoue en douceur. Geste insuffisant. Aucune parole compréhensible ne sort de ma bouche.
— On va rater le début...
Je dégage le drap de ma tête et constate sa moue implorante.
— Tu étais sérieuse en m'en parlant ? Tu comptes vraiment me traîner à la Fashion Week ?
Sa frimousse triste qui opine du chef m'enquiquine. J'ai envie de lui faire plaisir, de passer du temps avec elle, mais...
— Je sais pas si je suis prêt.
— Tu te pointes incognito, on croisera personne que tu pourrais connaître.
— Mais bien sûr... Ton futur mari veut pas t'accompagner ?
— Il aime pas ça.
— Moi non plus.
— Arrête, tu baignais dans le milieu. Comme ça tu remets un pied dans la place, tu te montres pour retrouver des contrats dans le coin, et tu reviens habiter par ici !
— Je croyais que je pouvais y aller incognito, marmonné-je.
— On sera tous les deux, comme au bon vieux temps ! Skye et Niall, le duo d'enfer.
Un long soupir m'échappe. Argument imparable. Elle me claque une bise sonore sur la joue et s'éclipse. Après tout, ça fait plus de deux ans que j'ai disparu. Les gens ont dû m'oublier.
— J'arrive !
J'entends son cri de victoire dans le salon et esquisse un sourire. Si j'insistais pour ne pas y aller, elle resterait avec moi. Seulement, je ne veux pas la priver de ce grand moment ni perdre un instant en sa compagnie, elle m'a trop manqué. Au moins, je n'aurai pas à me farcir la présence de l'autre bampot*.
Assis sur le rebord du lit, j'avale mes médocs. Pas la peine de le faire devant Aïdan et son regard assassin. J'ai à peine le temps de m'habiller et de grignoter pour le petit-déjeuner. Skye trépigne d'impatience, comme une gosse le matin du 25 décembre. Nous quittons vite l'appartement, m'évitant ainsi toute interaction prolongée avec son futur mari – rester courtois plus longtemps relèverait du défi. Direction les défilés de créateurs pour la collection automne-hiver !
Qu'est-ce que j'ai hâte...
Pendant le trajet, entre métro et marche, mon amie détaille le programme et m'expose les possibilités de contrats que je pourrais dégoter dans le coin. Mais plus nous approchons de la cour du Somerset House au centre de Londres, plus l'appréhension me tord les boyaux. Elle s'accroche à mon bras en le pressant.
— On peut faire demi-tour.
— Non. Je suis content de partager ce moment avec toi, la rassuré-je. Je sais aussi que si la moindre personne ouvre sa bouche, je n'aurai rien le temps de dire, tu...
— Lui rentreras dedans, me coupe-t-elle, le visage rayonnant.
L'immense chapiteau érigé pour ce grand événement de la mode se dresse face à nous. Je marque quelques secondes d'arrêt devant l'entrée. La foule se presse, en effervescence. Mon souffle se bloque d'un coup, mes muscles se tendent.
— Niall, je suis là. On se tire quand tu veux, même maintenant si tu le sens pas.
— Ça va le faire. Y a tellement de monde. Je vais passer inaperçu, non ?
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ღ ℬ𝓸𝓷𝓷𝓲𝒆 ℋ𝓲𝓰𝓱𝓵𝓪𝓷𝓭𝓼 ღ
RomantizmPositionnez la mécanicienne pétillante près du photographe tourmenté. Déconnectez leur part d'ombre, puis pansez toutes leurs blessures. Réparez leur cœur avec un florilège d'émotions et beaucoup de tendresse. Attisez les braises, jouez sur la frust...