27- Voyage solitaire

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Cela faisait déjà deux jours que Sakura avait quitté Konoha. Deux jours qu'elle n'avait pas dormi et pendant lesquels elle avait parcouru des kilomètres et des kilomètres à travers la forêt dense d'Iwa. Mais aujourd'hui, elle s'autorisa une petite heure de repos. Elle s'était réfugiée dans un petit temple à l'abandon qu'elle avait découvert dans les marais d'Oyaka, et cela l'avait fortement étonnée. Quelle idée de construire un temple dans un tel endroit ? Elle était recroquevillée sur elle -même, la tête posait sur ses genoux. Elle écoutait le bruit de la pluie qui tombait en trombe dehors. Cela allait bientôt faire une journée entière qu'il pleuvait. Ce temps la ralentissait énormément et cela devait être de même pour l'équipe sept qui normalement ne devrait pas tarder à quitter ces marais sobre et intempestif. Elle avait étendu prés d'elle un long manteau noir, qu'elle avait emprunté pour une durée indéterminée à un homme dans une échoppe à la sortie de la forêt d'Iwa, avant de pénétrer dans les marais, afin de se protéger de la pluie. L'étoffe était complètement trempée et inondait le sol pourri du temple. La jeune femme ne pouvait pas allumer de feu afin de se réchauffer ainsi que de faire sécher le vêtement sous peine de se faire repérer par d'éventuels ennemis. Malgré la fatigue qu'elle ressentait, elle ne pouvait pas se permettre de fermer ses yeux par peur de s'endormir. Elle pensa à Rin qui devait être au chaud chez ses grands -parents. Lui pardonnerait -elle ce qu'elle venait de lui faire ? Encore une fois, elle l'avait abandonnée, mais si elle avait fait cela c'était pour Shin ainsi que pour elle. Lorsqu'elle serait de retour avec son fils, tout redeviendrait comme avant, du moins elle l'espérait de tout son cœur, car elle avait encore une fois déserté Konoha. En pensant cela, elle se souvint de sa fuite, sa situation actuelle lui rappelait sept années auparavant, lorsqu'elle voyageait comme une criminelle. Pendant presque toute sa grossesse, elle avait vagabondé de village en village, ne restant jamais pas plus de deux jours au même endroit de peur d'être retrouvé par les ninjas de Konoha. À cette période, afin de survivre dans cette dure épreuve, elle vendait des remèdes qu'elle fabriquait avec des herbes médicinales qu'elle trouvait sur son chemin et offrant aussi ses services de médecin. Ses dépenses en nourriture avaient été assez conséquentes car elle avait dû nourrir trois êtres même si deux n'étaient qu'encore dans son ventre. Sa grossesse lui avait posé pas mal de difficulté surtout lors des derniers mois. Son ventre avait pris une telle ampleur que cela l'avait empêché de marcher normalement ainsi que trop longtemps et son dos l'avait fait énormément souffrir. Mais son handicap, lui avait rendu souvent service, car lorsque des personnes croisaient son chemin, ils lui venaient toujours en aide. Les paysans lui proposaient de monter sur leur charrette avec eux. Les voyageurs ainsi que les gens qui habitaient dans les environs de l'endroit dans lequel elle se trouvaient lui offraient le gîte et le couvert. À cette époque, elle était une pauvre enfant qui bientôt deviendrait une mère et serait confrontée à la dure réalité de la vie. Un jour elle avait rencontré un vieux couple de paysans qui c'était proposé de prendre soin d'elle ainsi que de ses enfants, mais elle avait du refusé car pour elle, elle n'était pas encore assez loin du pays du feu, pourtant ils avaient été si bons avec elle. Elle remercia du fond du cœur toutes ses personnes qui c'étaient montrés si généreuses sans rien demander en retour. Bien sûr parfois elle avait rencontré sur sa route des types plutôt louches qui avaient dans leur tête toute sorte de projet pour elle dès qu'elle aurait accouché et, lors de telle rencontre, sa force légendaire lui avait été d'une grande aide pour décourager ses individus. Tout cela lui paraissait à présent tellement loin. Lorsqu'elle sortit de ses pensées, elle se releva difficilement. Elle sortit de sa sacoche un petit flacon contenant des pilules de l'armée. Elle en versa quelques-unes dans sa main et les avala. Elle savait pertinemment qu'utiliser trop de ce produit était néfaste pour sa santé, mais il était pour elle le seul moyen de tenir le coup. La fleur de cerisier revêtit son long manteau noir imbibait d'eau de pluie. Le col de celui -ci lui cachait la moitié de son visage, ce qui était très utile avec un temps pareil. Elle posa ensuite sur sa tête un chapeau plat en paille qu'elle attacha à l'aide de fines cordelettes à son menton et lui permettait de dissimuler ses yeux. Vêtue ainsi, elle avait plus l'apparence d'un vagabond que d'une kunoichi et cela était le camouflage parfait dans une telle situation. Le fait de voyager seul avait un certain avantage, car elle pouvait facilement se faire passer pour un vagabond ou un Hermite attirant ainsi moins l'attention ainsi que la méfiance de ses ennemis par rapport à un groupe de voyageur. Une fois prête, la jeune femme sortie du temple, rajustant une dernière fois le col de son manteau afin que le moins de gouttes possible d'eau ne puissent s'insinuer à l'intérieur et se remit en route.

De son côté, l'équipe sept venait tout juste de sortir à leur plus grand soulagement des marécages d'Oyaka. Malgré cette pluie incessante, ils avaient continué leur chemin. Depuis qu'ils avaient quitté Konoha, ils n'avaient cessé de courir, sauter d'arbre en arbre, sans faire la moindre halte. Ils n'avaient rencontré aucun ennemi potentiel que ce soit dans la forêt d'Iwa ou dans les marais. D'après Kakashi, ils étaient dans les temps et s'ils continuaient ainsi, ils arriveraient à destination dans le délai prévus. Lors de leur passage dans les marécages, Naruto avait proposé sans réfléchir d'invoquer Gama Bunta afin de gagner un temps considérable, mais cette proposition fut sur le champ rejeté par ses coéquipiers. Une grenouille géante ne passerait pas inaperçue et si en plus elle transportait quatre personnes sur son dos, cela paraîtrait très louche et ils seraient alors tout de suite démasqués. À présent, ils se trouvaient sur la route qui les mènerait jusqu'à la montagne sacrée. D'après ce que le ninja supérieur savait, cette route était surtout fréquentée par des convois de marchandises, mais aussi par de nombreux pilleurs. Kakashi arrêta ses troupes et alla se réfugier sous un arbre. Une fois à l'abri de la pluie, il sortit sa carte de ses affaires et examina le plan des environs.

-Emprunter cette route est beaucoup trop risqué, expliqua -t-il. À un kilomètre vers l'Est se trouve une forêt de bambou qui longe la route. Il est préférable de passer par là.

Les trois shinobis acquiescèrent d'un hochement de tête. Le ninja copieur avait raison, s'ils passaient par cette voie en tant que voyageur, le risque de tomber dans une embuscade était beaucoup trop grand pour être encourut. La forêt de bambou était le meilleur moyen afin d'éviter cela. Ils arrivèrent au pied de la montagne sacrée le lendemain. Franchir le col d'Amaterasu était certainement la partie la plus difficile et périlleuse de leur voyage, c'est pour cela qu'Hatake Kakashi avait tout fait pour qu'il leur reste deux jours et une nuit entière à y consacrer. Le col d'Amaterasu était très dangereux, d'une part car le seul moyen de s'y rendre était d'escalader le flan de la montagne et le froid, la neige ainsi que le manque d'oxygène en altitude poserait pas mal de problèmes. Mais cela était le seul itinéraire le plus rapide pour se rendre en territoire ennemi. S'ils passaient par un autre chemin, ils seraient obligés de contourner la montagne sacrée et cela prendrait un temps fou.

Sakura filait à toute allure entre les arbres. Elle était arrivée dans une petite forêt près de la montagne. Sur la route qui l'avait mené jusqu'ici après être sorti des marécages d'Oyaka, elle avait croisé plusieurs marchands, dont la plupart étaient escortés par des ninjas des pays voisins afin de dissuader les voleurs de s'attaquer aux convois. Le bord de la route était parsemé de carcasse de carrioles calcinées plus ou moins récentes. La jeune femme était sur ses gardes prête à agir en cas d'attaque. Le feuillage dense des arbres la protégeait de la pluie qui n'avait toujours pas cessé. Bien qu'elle soit constamment en mouvement, elle ne pouvait empêcher son corps de trembler à cause de l'humidité de l'endroit, mais aussi celle de l'étoffe qui la couvrait. Ses vêtements moites collaient à sa peau ce qui lui procurait une sensation des plus désagréable. La fleur de cerisier s'arrêta brusquement. Au loin, elle pouvait apercevoir une faible lumière, certainement celle d'un feu de bois. Qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour être devant s'être source de chaleur, de retirer enfin son lourd manteau ainsi que ses vêtements afin de réchauffer son corps. Elle s'imagina revêtir des habits secs et chauds ce qui la fit frémir de plaisir, mais cela lui était impossible. Il fallait absolument qu'elle dévie sa route et s'éloigne le plus possible de ce campement. Elle se détourna de la lumière et se remit en marche, mais elle s'immobilisa aussitôt lorsqu'elle entendit un craquement. Le son venait de derrière elle. Elle se retourna promptement tout en sortant un kunai de son étui. Elle ne vit personne juste des arbres. Cela devait être certainement un animal, songea -t-elle en rangea son arme, tout en se moquant d'elle intérieurement d'être aussi froussarde. Dans une forêt, il était normal d'entendre ce genre de bruit et cela ne signifiait pas à chaque fois qu'il était causé par un ennemi et le campement qu'elle avait pu apercevoir était à une bonne cinquantaine de mètres. Alors qu'elle se retourna de nouveau pour continuer sa route, elle sentit une douleur violente dans son ventre. Quelqu'un venait de lui assener un coup puissant dans l'estomac. Sous le choc du coup sa respiration se coupa nette. Elle tomba à genoux devant deux pieds immenses tout en vomissant de la bile. C'était bien une personne et non un animal qui était la cause du bruit, mais pourtant elle n'avait senti aucune présence même lorsqu'il se trouvait juste derrière elle. Vu la taille de ses pieds, cet individu devait mesurer plus de deux mètres aisément, avec une telle corpulence elle aurait dû sentir le brassage de l'air lorsqu'il c'était déplacé. Elle essaya de lever la tête afin de voir le visage de son agresseur, mais avant qu'elle ne puisse voir quoique ce soit, un autre coup violent s'abattit sur l'arrière de son crâne. Elle s'écroula au sol et sentit un liquide sang couler le long de son visage, puis sombra dans l'inconscience.

Je vous protégeraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant