● Chapitre 9 (2) - pdv Matthéo ●

3.8K 142 48
                                    


    - Drago et Daphné et pour finir... T/P et Matthéo. Voilà, vous avez deux heures.

Je ne bouge pas, je continue à écouter Pansy cracher sur la moitié de l'école comme si de rien n'étais. Tous à coup je sens une présence dans mon dos, elle s'est assise à côté de moi. Toujours sans me retourner, je perd tout intérêt à la discussion et prête attention au moindre bruit que t/p pourrait faire.

Le temps passe et je ne sais pas quoi faire, je parle avec des gens à droite, à gauche sans jamais adresser la parole à ma binôme. C'est ma chance, mais tout semble si étrange, comme si nous étions deux étrangers assis côte à côte, deux étrangers qui en savent beaucoup trop sur l'un et l'autre. La tension est palpable.

Je lui jette des coups d'oeil de temps en temps pour voir ce qu'elle fait. Elle a sortit un cahier noir et un crayon de bois, ainsi que sa plume et son encrier. Elle gribouille je ne sais quoi sur les lignes de sa feuille. Ses yeux son rivés sur le papier blanc, son nez froncé, comme chaque fois qu'elle est concentrée ou en colère, impossible de savoir qu'elle en est la raison à cet instant précis.

J'entame une discussion des plus ennuyeuse avec une jeune fille blonde dont le nom m'échappe quand je sens une doigt me taper l'épaule. Je tourne la tête, surpris de cette action de la part de t/p.

- Quoi ? je lui demande d'un ton bien plus agressif que celui que j'aurais voulu adopter avec elle.

Elle se triture le pouce, mal à l'aise. Elle parait si fragile, vulnérable, là comme ça devant moi. J'aimerai la prendre dans mes bras, la rassurer, juste faire quelque chose...

- On a un travail à faire. Je sais pas comment tu fais d'habitude, mais il est hors de question que je fasse tout à ta place alors t'as intérêt à m'aider.

Je me retourne complètement. Tendu. Je n'ai pas l'habitude que l'on me parle comme ça. S'il s'agissait de n'importe qui d'autre, j'aurait déjà lancé mon poing en l'air.

Malgré son malaise apparent, elle ne se laisse pas faire et me fait face, ses yeux d'un vert reptilien plongés dans les miens. Nos genoux sont collés ensemble. C'est la première fois que je suis si proche d'elle en quatre ans. Son odeur me parvient, douce, un mélange de bougie, de livres anciens, de shampoing et de parfum. Ses cheveux brun, autrefois si long, lui barre le visage de manière désordonnée. Je me penche en avant, cédant à la tentation de la proximité, mon bras sur l'arrière de sa chaise. Elle est prise au piège.

- Sinon quoi ?

Elle frisonne. Je souris malgré moi. Trop mignon...
A-t-elle peur ? Peur de moi ?

Comment en sommes nous arriver là tous les deux...?

Je suis proche, mais pas assez proche. Je voudrais être beaucoup, beaucoup plus près... si elle savait...

Je cède une nouvelle fois. Ma main s'approche de son visage, pâle et parfait ,et attrape une mèche ondulée que je replace derrière son oreille ornée de nombreuses boucles d'oreilles.

Elle m'attrape alors fermement le poignet. Wow elle a de la force la princesse.

- Peur de toi ? Jamais !

Elle me dit ça d'un ton assuré, dans un petit ricanement hautain, mais je vois clair dans son jeu. Elle a peur, elle est terrifiée.
Son regard, sa posture... tout me rappel son attitude lorsque nous étions en présence de mon père et qu'il lui parlait. Elle jouait la jeune fille forte mais au fond, je savais qu'elle était affolée, ses mains tremblantes dans les miennes quand nous repartions de la grande salle pour aller dans nos chambres.

J'analyse son attitude en me remémorant ces moments de notre enfance quand une idée me vient.
La lettre.

Je me penche encore plus vers elle. Nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre et murmure :

- Vraiment ? Dans ce cas, prouve-le.

Je m'empare de la lettre jetée à la va-vite dans mon sac le matin même et la lui glisse sur les genoux.
Elle me jauge du regard pendant quelques instants, douteuse sûrement de mes intentions avant de me lâcher enfin le poignet et de mettre l'enveloppe dans son sac.

Elle se retourne face à sa table sans un regard vers moi, s'affale et entreprend de continuer le travail que nous sommes supposés faire ensemble .
Je devrais probablement reprendre mes discussions avec les différents élèves de la classe et la laisser à cet exposé ennuyeux à mourir... c'est ce que ferait Matthéo Jedusor, c'est ce que ferait le fils de Lord Voldemort, c'est ce que ferait ce moi, sans cœur ni émotions que tout le monde croit si dangereux... mais l'envie de passer ce moment, aussi court et banal soit-il, avec elle, est trop forte. 

- Bon, t'as choisi quel sorcier ?

Elle relève brusquement la tête de ses feuilles. Elle cache à peine sa surprise. Son expression me fait rire, ses yeux brulent d'une lueur enfantine, comme lorsqu'elle apprenait un nouveau sort étant plus jeune.

- Euh, Nicolas Flamel.

- Sérieusement ? Tout le monde va faire pareil !

- Ben vas-y toi, propose, je t'en prit !

- Qu'est ce que tu dirais de...


Le cour est fini, je me sens bien. Ces deux heures passées avec t/p était les meilleures depuis longtemps, je réalise enfin à quel point elle me manquait et à quel point, désormais, je ne pourrais plus la laisser partir.

Elle disparait dans les couloirs. Moi, je rejoins Drago, en train de discuté avec Blaise de je ne sais quoi concernant une fête. Surement une des fameuses idées de ce dernier.

Nous nous rendons dans la grande salle pour notre heure d'étude, possible grâce au trou dans notre emploi du temps. Seul la moitié de la maison est là, l'autre étant en cour de spécialités optionnelles. T/p en revanche ne se trouve nul part dans la salle, pourtant, elle est censée être là, je sais qu'elle n'a pas prit cette option...

Tous les serpentards s'installe à notre table et avant que Drago ne se joigne au groupe, j'arrive à lui empoigné le bras pour le tirer dans un coin.

- J'ai réussi à donner la lettre à t/p.

- Et elle a dit quoi ?

- Elle ne l'a pas lu, elle l'a juste mise dans son sac...

- J'espère vraiment qu'elle va la lire.

- Et surtout qu'elle va venir... Tu sais où elle est ?

- Absolument pas, je l'ai vu quitter le cour de Binns assez vite et se diriger vers les escaliers.

- Hum...

C'est inquiets que nous retournons faire nos devoirs, en compagnie de Blaise, qui embête tout le monde avec son histoire de fête :

- Les mecs ! Ça va être la première de l'année ! Il faut que ce soit parfait ! Pansy va m'aider avec les musiques, il faudrait que quelqu'un s'occupe de la bouffe et des boissons.

Je ne l'écoute qu'à moitié, l'esprit assailli de doutes.

Si jamais elle ne lit pas la lettre ? Si jamais elle l'a lit mais qu'elle pense que c'est un piège et ne vient pas ?

J'angoisse, j'ai la gorge sèche et l'estomac noué. Drago à côté de moi ne fait pas non plus bonne figure. Je tente de me ressaisir et de chasser toutes ces interrogations inutiles. Je demande de l'aide à Drago pour le sortir également de sa torpeur.

On verra ce qu'il se passera, rien ne sert d'anticiper l'imprévisible et en matière d'imprévisible, t/p s'y connaît.

I Trust You (t/p X Matthéo Riddle/Jedusor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant