● Chapitre 5 - pdv t/p ●

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Le réveil est dur. Je n'ai pas dormi de la nuit, trop occupée à remettre en question tous mes choix. Le fait de revoir Matthéo et Drago me fait douter, douter de tout.

Il n'est que six heure du matin, les cours commencent à huit heure. Je vais profiter de mon temps libre pour finir de ranger ma chambre.

Je m'attaque d'abord à ma dernière valise de vêtement oubliée hier soir puis à mon sac. Le seul que les autres n'ont pas touché quand ils ont mis le désordre dans ma chambre et heureusement. Je m'assoie en tailleur et prend le sac sur mes genoux. Je l'ouvre délicatement et en sort une grande pochette fermée par une longue ficelle nouée autour. Une fois ouverte, j'extirpe les paquets de photos cachés à l'intérieur. Je les étales sur mon lit et commence à les examiner une à une. La première à été prise lors de mon arrivée au château des Malfoy. La seconde nous montre moi et Drago chez Ollivander en train d'acheter nos baguettes. Sur une autre, je suis assise par terre avec Matthéo et Drago pendant qu'on joue au carte.

Chaque photo représente un moment de ma vie que je chérie de tout mon coeur. J'en regarde encore une dizaine et fini par m'arrêter sur l'une d'entre elle. Elle date de mon dixième anniversaire, le plus beau jour de ma vie. Tout le monde s'était réuni, on avait manger un gros gâteau et ils m'avaient tous offert un cadeau.

Je me souviens surtout de celui de Drago et Matthéo. Ils avaient dépenser toutes leurs économies pour m'acheter un magnifique collier en argent. Lorsque j'avais ouvert la boite et découvert le présent, je m'étais mise à pleurer. Les garçons m'avait prise dans leur bras et m'avait fait le meilleur calin que l'on puisse faire. Ce jour là je m'étais sentie aimée et à ma place.

Ce même jour, Matthéo m'avait fait une promesse, le soir, en me mettant mon collier autour du cou. Il s'était approché de mon oreille et m'avait murmurer : " Je te promet que tant que tu garderas ce collier, rien de mal ne pourra t'arriver. Je serais toujours là pour te protéger, quoiqu'il arrive ".

À ce souvenir, une larme perle sur ma joue. J'approche ma main de mon visage pour l'essuyer mais m'arrête avant, au niveau de mon cou. Je touche la chaîne en argent et son pendentif, toujours sur moi depuis toutes ces années. Je ne l'ai jamais enlevé, je ne l'enlèverai jamais. Lorsque j'étais à Beauxbâtons, Fleur me disait souvent que je ferais mieux de le retirer, qu'il ne faisait que me rappeler de mauvais souvenirs, de mauvaise personnes et une partie de ma vie désormais révolue. Je ne l'avais jamais écoutée. Certes ce collier est lié à Matthéo, à Drago et à ma vie d'avant. Mais cette vie n'étais pas seulement mauvaise, elle avait aussi eu du bon.

Penser à tout cela me fait du mal et pire encore, me fait douter. Je doute d'avoir fait le bon choix. Je doute d'être capable de rester seule, sans Matthéo et Drago. Je doute de ma capacité à tenir le coup face à eux et leur groupe. Je doute de pouvoir être suffisamment forte pour... maintenir mes sentiments à l'écart.

Maintenir mes sentiments à l'écart... quels sentiments ? Ma culpabilité d'avoir trahi ma famille ? Non, ce choix là était le bon. Ma honte de me retrouver face aux serpentards ? Non plus, ils ne me font pas peur, je suis plus forte que ça. Mon angoisse de rebasculé du côté de Voldemort ? Certainement pas, je sais que je n'y retournerai pas, ma décision est prise. Mais alors...

Pendant quelques secondes je regarde dans le vide. Je tente d'étouffer les pensées et les sentiments qui me viennes. Je ne veux pas les écouter, c'est faux. Non. Non. Non. Non...

Je finis par craqué, je me mets à pleurer toute les larmes de mon corps, retenue depuis trop longtemps. Je viens enfin de comprendre. Ou plus tôt d'accepter la vérité que je tente de refouler depuis tant d'années. Les seuls sentiments que je redoute sont ceux que j'éprouve pour Matthéo et pour Drago.

Cette vérité. LA vérité.

Bien sur pour Drago je le savais, je l'aime comme une soeur aimerait son frère. Même si nous ne sommes pas du même sang, nous avons grandi et été élevés ensemble. L'amour que j'ai pour lui est indéniable mais, je pensais que j'aimais Matthéo de la même façon. Du moins j'essayais de me convaincre que je ne le considérait que comme mon frère et rien de plus.

Ma relation avec Matthéo a toujours été spéciale. Je l'ai rencontré pour la première fois lorsque nous avions respectivement 5 et 6 ans. Avant cela j'avais beaucoup entendu parler de lui par Lucius et Narcissa, « le fils prodige de Voldemort », « le digne héritier du seigneur des ténèbres ». Au sein des mangemorts, les spéculations sur l'identité de sa mère allées bon train. En vérité, personne ne connait la vérité, pas même Matthéo, malgré ce que pense tout le monde. Moi je m'en fiche pas mal. À l'époque toutes ces histoires de grandes personnes ne nous importaient peu. Matthéo se moquait que je ne sois pas fille de mangemort et moi je me moquait qu'il soit le fils de Voldemort, le terrifiant mage noir. Nous étions insouciants; nous ne voulions que nous amuser et nous faire des amis. Nous étions... des enfants.

Nous sommes toujours des enfants. Certes plus grands mais tout de même des enfants, des adolescents. Nous ne devrions pas avoir à choisir un camps, à tuer, à trahir et à mentir. Nous devrions vivre notre vie, enchaîner les bêtises et les amours.

Les larmes continuent à couler a flot sur mes joues pâles alors que les souvenirs de mon enfance affluent. Je revoie nos parties de cache-cache dans le domaine des Malfoy. Nos expéditions au chemin de traverse. Notre première année à Poudlard.

Je me souviens des garçons. De nos bagarres qu'ils me laissaient toujours gagner. Des nuits où je dormais avec Drago car ma grande chambre sombre me faisait peur. De la fois où Matthéo s'était battu avec un garçon plus vieux que lui car il m'avait voler ma collection de carte de chocogrenouille. Du soir où Matthéo m'avait demandée en mariage quand on avait 7 ans.

Ils me manquent. Nos relations me manque. Nos câlins. Nos disputes. Nos regards. Eux...

Je pleure, je ne m'arrête pas. Le temps passe mais je m'en fiche. Je n'ai pas la force de me lever. Toutes les émotions que je taisaient depuis si longtemps me reviennent toutes en pleine figure et c'est insoutenable. J'ai la poitrine serrée. Les sanglots secouent mon corps de spasmes. Je ferme mes yeux et tente de me calmer quand tout à coup, la porte de ma chambre s'ouvre en grand...

I Trust You (t/p X Matthéo Riddle/Jedusor)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant