I Trust You (t/p X Matthéo Riddle/Jedusor)

● Chapitre 20 - pdv t/p ●

Matthéo est très élégant. Sa cravate verte est ironiquement accordée à ma robe et ses habits noir le mettent en valeur. Lorsque j'arrive, il est assis au bar, un verre d'alcool à la main en train de parler avec Drago. Quand il me remarque, j'ai immédiatement l'impression d'être à nu, ses yeux me transpercent et c'est comme s'il pouvait lire dans mon âme. Le marron de ses iris brille à la lueur du laser vert qui éclaire la salle et j'y lis une certaine admiration, ce qui n'est pas pour me déplaire. Nos regards se croisent pendant quelques secondes, provocant un feu d'artifice en moi et me poussant à lui offrir mon plus beau sourire, comme envoutée.

La soirée se passe pour le mieux. Je m'amuse avec un bon nombre d'élèves, trop jeunes pour avoir une mauvaise opinion de moi et danse même avec quelques garçons, dont Fred Weasley.

Hors d'haleine, je prend congé pour me rendre au bar et commander un cocktail. Adossée contre un mur, j'observe les élèves un à un, perdue dans mes pensées quand subitement, un violent mal de tête me prend.

Je plaque mes mains sur chacune de mes tempes, la douleur si intense qu'elle me brouille la vue pendant quelques instants. Finalement, je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il m'arrive que le mal s'évapore, remplacé par la voix de Matthéo qui résonne dans mon crâne :

- Ne panique pas, c'est moi. Rejoins moi dans le couloir, derrière la statue.

Je reste de marbre, comme pétrifiée.

C'est impossible... Aucun sortilège ne permet de communiquer par « télépathie ».

Je sais que ma curiosité finira probablement par me tuer et qu'il est hautement improbable que je trouve Matthéo dans le couloir mais peut importe sur qui je tombe, je dois savoir comment cette personne a bien pu faire pour que j'entende sa voix dans ma tête.

Je m'éclipse discrètement en suivant un groupe d'élèves quittant la fête et me retrouve seule dans le couloir, exempt de toute vie. J'attend quelques instants, pesant toujours mentalement le pour et le contre de la situation dans laquelle je m'apprête à me fourrer mais ma décision importe apparement peu à mon mystérieux interlocuteur puisque je sens deux bras puissants m'enlacer par derrière, m'empêchant tout mouvement.

Le temps ayant effacer certaines choses malgré mes efforts, il me faut bien trop longtemps selon moi pour reconnaitre le torse plaqué sur mon dos comme étant celui de Matthéo. Mon corps réagis immédiatement à cette réalisation et se détend tout en se plaquant le plus possible contre son assaillant bienveillant.

Matthéo me tire délicatement à sa suite derrière la statue du fondateur de notre maison, à l'abri des regards indiscrets. Je finis par me retourner face à lui mais il m'empêche de parler en plaquant ses douces lèvres imbibées de whisky sur les miennes dans un baiser enflammé. Le temps semble ralentir et en cet instant tout est parfait. Mais « toutes les bonnes choses ont une fin » tout comme ce baiser en a une.

Le serpentard me dévore littéralement des yeux tout en me faisant tournoyer sur moi-même. Ma robe se soulève sous mes rires alors qu'il commence a fredonner la chanson sur laquelle nous avons appris à danser au manoir des Malfoys. Il me plaque de nouveau contre son torse, de manière bien plus sensuelle cette fois et m'entraine dans une danse des plus romantique sans jamais rompre le contact visuel.

Et c'est grâce à ça que je peux le comprendre, que je peux voir ce par quoi il passe pendant ce moment, les émotions qui le traverses. Il est heureux de m'avoir retrouvé, il est comblé par la complicité qu'on partage et ce moment de bonheur volé, mais il est rongé par les remords et la culpabilité. Il ne peut apprécier le présent sans être rattraper par le passé. Peu importe ce qu'on arrivera à accomplir ensemble, jamais il ne trouvera la paix pour les crimes qu'il a déjà commis. Jamais je ne l'aurais entièrement pour moi. Des fragments de son âme l'ont quitté à chaque vie qu'il a du prendre et jamais il ne pourra les récupérer. Son père lui a pris son innocence et son bonheur et pour ça il paiera. Pour ça, nous lui prendrons la vie et tout ce qu'il a construit.