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Le soleil se couche déjà. Je n'ai pas vu Christopher de la journée, d'ailleurs je n'ai vu personne de la journée. Je n'ai pas fermé l'oeil et je n'ai rien mangé non plus. Toute la journée, j'ai passé tous les murs de cette endroit au peigne fin. J'ai tout essayé pour défaire mes mains mais rien. J'ai frappé dans chaque recoins de tous les murs que je pouvais atteindre, ainsi qu'au sol dans l'espoir de trouver une faille, une trappe, mais rien.

J'ai sauté le plus haut possible sur le fauteuil mais c'est sans espoir. La seule chose que j'ai réussi à faire c'est m'épuiser et ouvrir ma plaie de plus en plus. Je perds beaucoup de sang mais je suis bien trop préoccupé par mon évasion pour y faire attention. Je m'arrête un moment pour reprendre mon souffle.

Je m'adosse contre le mur et me laisse glisser jusqu'au sol. Mes vêtements sont sales et en piteux états, le blanc vire au noir et le noir n'est plus que poussière. J'ai la tête qui tourne et ma vue est trouble. Mes yeux se dirigent alors vers les papiers froissés au sol, le fameux acte de mariage qu'il veut utiliser pour me rabaisser plus bas que terre et me voler mon dur labeur ainsi que celui de Wilfried.

Rien que d'y penser, la colère m'envahit. Je me force à me lever et reprend mes recherches, il me faut absolument sortir d'ici. C'est alors que les véroux de la porte se remettent à claquer. Il est là, uniquement vêtu d'une serviette attaché à ses reins. L'attirance absurde et incontrôlable que j'avais pour son corps n'est plus. Simplement le voir suffit à me dégouter. Il reste planter à la porte avec un regard menaçant.

_ Ça y est? Tu as réfléchi?

_ Bien sûr! Après tout, je n'ai que ça à faire ici

_ Ta réponse

_ Toujours la même, vas te faire foutre!

Il regarde sur les côté en serrant la mâchoire, puis éclate de rire. Je le regarde sans trop comprendre. Une fois calmé, il rabat la porte derrière lui et s'approche lentement vers moi.

_ Ce qui est intéressant avec toi, c'est que ce n'est jamais facile

_ Tu n'es pas le premier à me le dire

Il accélère et essaye de m'attraper mais je l'esquive et cours jusqu'à l'autre bout de la pièce. Il revient à la charge et je l'esquive à nouveau mais il réagit aussitôt et réussit à me coincer entre deux murs. Il sert mon cou d'une main, j'ai du mal à respirer mais me débat quand même. J'essaye de le choutter mais cette fois ci il me bloque avec un sourire vainqueur.

D'une main, il enlève mon pantalon à une vitesse de pro et la jette au sol, avant d'arracher sa serviette et de la jetter aussi. Il est tendu, comment? Pourquoi? Non! Je me débats encore plus fort alors que les larmes se remettent à couler sur mon visage. Mais il me maîtrise sans grande difficulté, il attrape fermement mes deux jambes et les places au dessus de son épaule, je suis bloqué.

_ Non! Non! *snif S'il te plaît ne fait pas ça! *snif

Mais il n'écoute plus, pousse la corde de mon string sur le coté et enfonce son pénis si dur en moi. Je cri de douleur mais il m'ignore royalement et commence à me pilonner violemment. Je ne peut pas empêcher les larmes de ruer le long de mon visage. Alors qu'il continue à se faire plaisir sur mon corps en souffrance, il ne fait pas attention et la violence de ses mouvements retire mon pansement petit à petit.

Mon sang coule le long de son torse en sueur, mon vagin est sec et me brûle tant il va vite. Tout ce que je ressent c'est du dégout. Tout ce que je peut faire c'est pleurer et prier pour qu'il en finisse vite. Heureusement, il finit enfin pour jouir en moi. Mais sentir son sperme en moi me retourne l'estomac et une envie de vomir m'envahit, mais vu que je n'ai rien mangé depuis hier matin, seul le malaise persiste.

Il se retire et me laisse tomber au sol comme un vulgaire déchet. Dans ma chute, je me cogne violemment la tête contre le mur. Je lâche un cri mais il continue à m'ignorer. Il prends sa serviette, la jette par-dessus son épaule et sors en refermant soigneusement derrière lui. Je reste au sol et laisse mes larmes couler alors qu'un terrible mal de tête me prend.

Trois jours s'écoulent dans la même ambiance. Il vient tous les soirs après le couché du soleil et me viole sans retenue et sans même tenir compte de mon état. La pièce sent terriblement mauvais. La plaie dans ma cuisse est grande ouverte et probablement infectée. Je pense que je me suis aussi ouverte le crâne en tombant la dernière fois.

Depuis tout ce temps je n'ai eu droit ni à une graine de riz, ni à une goutte d'eau. Je reste assise sur le fauteuil, les mains toujours liés, les pieds écartés dans la même position qu'il les a laissés hier. Je fixe la porte sans vraiment la regarder avec pour seule compagnie, les mouches qui virevoltent autour de moi et de mes plaies ouvertes.

Les véroux se mettent à claquer. Il entre en ouvrant son pantalon, se place entre mes jambes et me pénètre sans dire un mot. Je me demande comment il arrive à bander devant un corps presque inerte. Il est soit fou, soit cruel, ou les deux! Je dirais les deux. Quoi qu'il en soit, je n'ai plus de larmes pour pleurer, il me reste à peine assez d'eau dans les yeux pour les cligner. Il ne me reste plus que la haine que j'ai dans le coeur.

Quand il finit, il se redresse, mais pour une fois il ne s'en va pas. Il prend les papiers qu'il avait laissé tombé sur le pas de la porte et les dépose entre mes jambes. Il agrippe mes cheveux et les tire, les violentes dans tous les sens en hurlant je ne sais pas trop quoi. Il me force à tenir un stylo et veux me forcer à signer. Mes sens se réveillent d'un coup.

_ Signe! Je n'ai pas de temps à perdre avec toi. Maintenant tu vas signer !

Je rassemble toutes mes forces et pousse un cri de guerre. Je pousse ma tête en avant sans que sa main dans mes cheveux ne puisse me retenir. Je plante mes dents dans son bras qui tente de me forcer à signer. Je le mords de toutes mes forces, mon premier repas depuis trois jours. Il hurle et me frappe à la tête en essayant de me faire lâcher prise mais je reste fermement attachée et ne me défait que lorsque je sens son sang couler dans ma bouche.

Quand je relève la tête, il me donne un coup de poing que me projette au sol et me laisse tousser du sang. Il regarde son bras ensanglanté en m'insultant de tous les noms.

_ Tu finira par signer

Et il s'en va sans plus regarder derrière lui. Je reste au sol, sans bouger, sans crier, sans pleurer, juste inerte. Il viendra probablement me trouver dans la même position demain soir.

Les jours passent et la seule activité qui me permet de guarder le nord c'est bien de les compter. 27 jours se sont écoulés depuis que je suis enfermé ici. J'ai passé tous ce temps à observer et subir, survivre. J'ai toujours l'espoir de m'échapper mais j'ai perdu trop de temps. Ma cuisse est en train de pourir, elle vire au noir, j'ai même du mal à bouger les orteils.

N'en parlant même pas de ma nuque, j'ai tellement mal à la tête que je pourrais me l'arracher. Sans compter que je n'ai plus de forces, j'ai fait plus d'un mois sans rien manger, à me faire violer tous les soirs. Mais je ne suis pas morte, je suis là à chercher comment me lever.

Le soleil s'est couché depuis un long moment déjà et il n'est toujours pas venue assouvir sa vengeance perverse. C'est la première fois qu'il est en retard. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou m'inquiéter. Mais en parlant du loup...

Les véroux se mettent à claquer, mais plus vite que d'habitude, comme s'il paniquait derrière la porte. Il ouvre finalement, accourt en pointant son pistolet vers moi et en hurlant je ne sais trop quoi. Il me tire dessus, la balle va se loger dans mon bras. J'ouvre la bouche en regardant mon bras se vider de son sang, sans pouvoir crier ni pleurer.

Quand je lève la tête vers lui, je vois un trou entre ses deux yeux, et il s'effondre au sol, se vidant de son sang. Derrière lui se tient Munika, un fusil à la main et le regard soulagé en me voyant. Elle se précipite vers moi en ordonnant à mes autres hommes d'appeler une ambulance.

Elle s'empresse de me détacher et met ma tête sur sa poitrine en pressant le trou dans mon bras. Mon coeur se réchauffe peu à peu alors que j'hume son parfum si féminin. Je ne rêve pas, c'est enfin finit. Je ferme les yeux et sombre dans un sommeil comateux.

Loli Tome 2 : L'effrontéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant