Le soleil brille de milles feux, le vent de la mer souffle jusque dans ma chambre et me reveille en douceur. Une nouvelle journée commence mais je ne sais pas si je suis prête à l'affronter. Je regarde le plafond pendant de longues minutes et tout ce que j'y vois c'est la silhouette d'un homme que je cherche à fuir en gardant espoir de le revoir. Une larme coule inconsciemment sur mon visage et me rappelle qu'il ne faut plus que j'y pense et que je dois aller de l'avant.
J'arrive enfin à me lever et à aller me doucher. Si à la moindre difficulté je me met à pleurer son absence, je ne m'en sortirais jamais. J'essaye de me convaincre qu'aujourd'hui sera meilleur qu'hier. Rapidement je me lave et m'habille, je porte les mêmes vêtements qu'hier, c'est la seule chose qu'il me reste, je devrais faire des courses mais il me faut un salaire sinon je vais pas m'en sortir, mine de rien cet hôtel coûte un bras. Donc, un t-shirt gris oversize et un jean qui s'achève aux genoux, et je suis parti.
Je marche jusqu'au café d'hier, et j'entre munis de mon journal. La table d'hier est libre alors je vais m'y assoir. Je commande un chocolat chaud et des croissants, comme hier, et je commence ma recherche d'emplois. Toujours rien pour moi. Je redresse la tête, déçu. Le type d'hier n'est pas là non plus, je fais visuellement le tour du café mais je ne le vois nulle part.
C'est dommage qu'il ne soit pas là, j'aurais aimé terminer notre discussion d'hier. Je prends alors mon petit déjeuner dans un calme meurtrier. Je finis et sort après avoir payé. Je décide alors de faire le tour des cafés et restaurants environnants pour savoir s'ils avaient besoin d'une employée supplémentaire, ne serai ce que pour le ménage, je pourrais accepter.
Mais je finis par rentrer à l'hotel à la nuit tombée, sans bonne nouvelle. Tous les emplois de base semblent être pris, je suis allé de refus en refus. Je suis épuisée et démoralisée, c'est ce que l'on appelle une journée de merde. Je m'effondre sur mon lit et m'endors à la seconde, avec une larme à l'oeil. Je me sens si seule... Quelle conne!
Le jour se lève mais je n'ai aucune envie de quitter mon lit. J'arrive tout de même à me lever après une trentaine de minutes. Après ma douche, je constate la présence de vêtements propres, ceux que j'avais à mon arrivé, lavés, séchés et répassés. Ça fait plaisir. Je m'habille alors avec, une robe courte moullante rouge avec une veste en jean, et je sors.
Je fais le même parcours, pourquoi? Aucunes idées, disons que je trouve ce parcours relaxant le matin. Je vais dans le même café, au fond j'espère y revoir cet homme, pourquoi? Aucunes idées, disons juste que je cherche de la bonne compagnie. Mais il n'est pas là, aujourd'hui encore. Je commande mon habituel chocolat chaud avec des croissants avant de me plonger dans mon journal.
Toujours rien, en fait, ce sont presque les mêmes offres qu'hier et avant hier. Ce constat me démoralise et me coupe l'appétit. Je regarde mon chocolat chaud avec dégout, le dégout que je ressent actuellement pour cette vie infecte. Je n'ai qu'une envie, renverser ce chocolat au sol, mais je l'ai commandé et je vais devoir le payer, alors autant le boire.
Ainsi les jours s'écoulent et un mois passe aussi lentement qu'une année qui s'achève. Je suis toujours seule et au chômage. Je commence à déprimer et l'énergie matinale me manque. Je ne pensais pas que me construire une nouvelle vie serai si difficile. De plus, ma chambre d'hôtel coute une fortune, si je ne trouve pas d'emploie d'ici là je vais devoir trouver un logement beaucoup plus modeste, ou carrement retourner dans la rue, de toute façon qu'est ce que je n'ai jamais fait.
Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, je n'arrête pas de penser à William. J'en revient presque à regretter de l'avoir fuit. Après tout, pourquoi je suis partie? Pourquoi ne pas être rester son esclave? Parce que j'en voulais plus? Parce que je voulais être pour lui bien plus qu'une simple servante? Être aussi importante pour lui qu'il l'est pour moi. Et maintenant? Après un mois seulement loin de lui, j'ai l'impression de ne plus avoir de raison de vivre. C'est étrange, je me sent vide.
Aujourd'hui, le journal et le café habituels ne me disent rien. Je prefère aller à la plage et marcher le long de la côte. J'enlève mes chaussures pour ressentir le sable chaud sous mes pieds. Je marche et marche sans m'arrêter, la plage est magnifique et relaxante. J'arrive à vider mon esprit, et marcher semble renouveler toute l'énergie perdue ces derniers jours.
Sans m'en rendre compte j'y ai passé la journée. Le soleil m'offre un spectacle sublime en se couchant tout en se reflétant sur la plage. Je remarque alors que je me suis beaucoup éloigné de la plage réservé au public. À vrai dire, le plage est derrière moi, je suis sur une coline dont je ne vois pas le bout, mais je continue à monter.
Au bout de plusieurs minutes, j'atteins le sommet, et la vue est d'une beauté à couper le souffle. À ma droite, un cascade se déverse brutalement dans une rivière. Je ne peut pas détacher mes yeux, voici ce que l'on peut appeller un coin de paradis. Le vent et l'humidité de cet endroit sont rafraichissants. Le bruit de la chutte semble emporter toute inquiétude. L'eau qui coule et se déverse avec agilité donne envie de sauter.
Je me rapproche du bord afin d'estimer la hauteur, c'est énorme, je suis à une bonne centaine de mètres du sol. La rivière en bas m'a tout de même l'air profonde.
_ Même si vous semblez souple et intrépride, je ne vous conseillerais jamais de sauter depuis ce côté de la falèse, la paroie est accidentée et il y'a beaucoup de rochers sous l'eau
Je me retourne pour regarder mon interlocuteur, c'est un homme mais je ne peut pas voir son visage à cause de la lumière du couché de soleil derrière lui. D'ailleurs, je me la prends en pleine face cette lumière, elle m'éblouit à en perdre l'équilibre. Je trébuche et me met à tomber en arrière, instinctivement je cherche à m'accrocher à quelque chose mais je n'y arrive pas. La chute est inévitable, je vois ma vie défilé au ralentit, c'est donc comme ça que ça ce finit...
Mais heureusement, je me fais rattrapé in extremis et soulevé comme un poid plume. Mon sauveur me prends dans ses bras pour me calmer, je respire fort et je tremble encore, mes mains sont glacées et frigides. Mais il arrive tout de même à me calmer en caressant doucement ma tête en me chuchottant que je suis en sécurité. Au bout de quelques minutes, je me sens plus calme mais je n'ai pas envie de quitter ses bras.
Je n'ai toujours pas ouvert les yeux, alors il doit pensé que je me suis endormie ou évanouit, en tout cas je reste accroché à lui et ça n'a pas l'air de le déranger. Il me soulève comme une princesse et se met à marcher, ses pas lents et rythmés me bercent et je finis par m'endormir pour de vrai.
Je me reveille doucement dans des draps doux comme des nuages, ils sentent si bon, j'ai envie de m'enfoncer dedans, je m'enroule à l'interieur, m'enroule et m'enroule encore, jusqu'à m'écraser tristement au sol. Aïe! Les choses du village comme ça! Je me lève et regarde autour de moi, où suis-je? C'est beau, mais un peu triste. Le décor est une harmonie entre le noir, le gris et le blanc. Il n'y a que les tableaux accrochés qui ont un peu plus de couleurs.
L'énorme horloge centrale sur le thème des signes, montre 8h 25. J'ai dormi toute la nuit chez un inconnue. Ah oui, je me souviens, j'ai faillit tomber de la falèse et un type m'a rattrapé. C'est peut être sa maison. Je vais au balcon qui laisse entrer beaucoup de lumière et fait virevoleter de grands rideaux blancs. Le paysage à l'extérieur me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à me souvenir.
En tout cas, c'est immense. La grande coure est décorée avec l'immenses fontaines et des jets d'eau automatiques et harmonisés. Il y'a des statuettes d'enfants et une route pour les voitures. En regardant juste en dessous, je remarque que je suis au cinquième étage, et en haut, il y'en a d'autres. Quelle grande résidence.
Je décide alors de descendre et d'aller à la rencontre de mon sauveur. J'ouvre la porte et me retrouve dans un long couloir. Alors c'est pas gagné pour trouver monsieur le propriétaire des lieux! Au bout de quelques minutes de marche infertile, je tombe sur une jeune servante. En me voyant, elle prend peur et se met à hurler dans une langue que je ne connaissais pas le moins du monde.
Quand elle remarque enfin que je n'y comprends rien, elle se calme et reprend en français, tout en me poussant jusqu'à la chambre où je dormais.
_ Mademoiselle, vous ne pouvez pas rester ici. Si monsieur vous voit, il se mettra très en colère et il pourrait me virer ou pire...oh non...
Avant que l'on arrive jusqu'à la chambre où je dormais, un homme arrive dans le sens opposé. Démarche lente et rythmée, costume sur mesure, regard bleu pesant, chevelure grisée. C'est le vieux du café...
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Loli Tome 2 : L'effrontée
RomantizmJe suis partie et j'ai refait ma vie Je suis partie et je suis devenue quelqu'un Je suis partie pour te fuir Je suis partie mais je n'ai pas pu t'oublier Je suis partie mais toujours tu viens à mon secours Je te dois tellement mais je ne serai jama...