Hᴏᴛᴇʟ

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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- HσтєƖ


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La nuit, les rues de Musutafu se révèlent bien calmes, une fois passées les toutes premières du matin, quand les étoiles seules restent les uniques témoins des trottoirs. 
Dans les recoins cachés entre les vieux bâtiments sombres, doivent bien se planquer un ou deux dealers qui échapperont, pour ce soir encore, à la vigilance des patrouilles nocturne. 
En dehors de ça, presque toutes les maisons sont éteintes, endormies comme leurs occupants, ne laissant plus rayonner que l'éclairage insolent de deux ou trois fêtards et quelques insomniaques. 
Arpentant les façades vues et revues, passant et repassant devant les mêmes enseignes en stand by et les mêmes graffitis de quartiers laissés là par les gamins du coin, Katsuki soupire pour la quarante quatrième fois depuis sa prise de service. 

A côté de lui, Eijiro se moque gentiment de son manque de patience en tirant un sourire discret, les traits taquins de son visage se révélant à moitié floutés par la lumière pâle des réverbères de la rue. 
Sur la route, une voiture passe lentement, ses phares éblouissant le paysage sur son trajet, et le trio de patrouille la regarde passer comme s'il s'agissait d'une attraction incroyable. 
Il faut admettre qu'ils s'emmerdent un peu cette nuit, comme les nuits précédentes du reste, à tourner en rond autour de l'agence All Might dans un rayon restreint en prévision d'une attaque quelconque. 

La dernière apparition du sourire, celle qui a enterré plus de soixante dix personnes dans le souffle d'une explosion, remonte à un peu plus de deux semaines, tout comme l'alliance, qui n'a plus dit un mot depuis la revendication de l'attentat de la préfecture. 
Comme voulu, la DGSN leur a accordé un plan de surveillance d'urgence, et des dizaines de cerveaux planchent chaque jour sur les rares éléments récoltés jusqu'ici, mais il n'en reste pas moins que l'enquête ne bouge pas beaucoup. 
Pour le moment. 

Les conclusions restent systématiquement les mêmes : ils manquent cruellement d'informations. 
Et Katsuki, dont les yeux ont finis de cicatriser, s'emmerde copieusement à surveiller le silence de ces nuits sans action, tout comme à relire en boucle le dossier sans jamais trouver quoi que ce soit de nouveau à se mettre sous la dent. 
Il rumine, traçant les cent pas sur un cercle défini de six kilomètres, croisant à chaque fois les mêmes lampadaires, les mêmes affiches collées aux mêmes murs, et cette musique insupportable tout droit sortie d'un appartement bien animé pour un dimanche soir. 

Ce sentiment, bien pénible soit dit en passant, de se coltiner les six kilos de ses bracelets grenadiers pour rien sur les avants bras, comme l'inconfort toujours aussi désagréable du tissu épais de ses gants froissant la peau de ses mains, il s'agace un peu plus à chaque seconde qui lui passe sous le nez. 

_ Plus que deux heures à tenir ... soupire Denki en marquant une toute petite pause, s'appuyant contre un mur en fermant les yeux. 

Adolescent, Katsuki s'attendait à ce que le métier de héros le mène à toujours plus d'action, des combats en fusion à chaque nouvelle journée, et une existence chargée d'adrénaline du matin jusqu'au soir. 
Il se voyait courir après le crime tel un justicier qui ne s'arrête jamais, enclencher son alter quinze fois par jour et jouer de ses explosions pour maintenir l'ordre, un peu comme dans un film idéaliste. 
Et puis, il a réalisé que les interventions musclées ne représentent pas plus de vingt pourcent de son boulot, le reste consistant à plancher sur des dossiers mal triés, et à tourner en rond dans la ville sans qu'il ne se passe rien. 

Sᴍɪʟᴇ HᴜɴᴛᴇʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant