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Tout en bas de la tour de la DGSN, en dessous des étages fiers et reluisants, Ochaco continue de tenir sa langue, la bouche pleine de sang, la peau déchirée et les bras liés ensemble, derrière le dossier d'une chaise. 
La tête baissée, les yeux fermés, elle maitrise son souffle autant qu'elle le peut encore, et sans bouger ses lèvres, elle compte les secondes pour calmer son rythme respiratoire. 
Elle doit rester silencieuse, endurer la souffrance jusqu'au bout, et la fin de son martyr finira bien par arriver, par une issue ou une autre, il lui faut simplement rester patiente, encore un peu. 
Face à elle, il lui semble que son bourreau commence doucement à se décourager, à force de cogner pour rien, s'épuisant les poignets sans rien obtenir de concluant en retour. 

Elle ne dira rien quoi qu'il advienne. 
Parce qu'elle ne leur doit rien, tout simplement, et surtout pas des justifications. 

Dehors, elle se doute que le chaos fait rage, imaginant les rues emplies d'une rébellion bruyante et meurtrière, ses collègues et amis courant dans toutes les directions pour apaiser les foules, les voitures brûler, les vitrines se briser. 
Elle devine, sans avoir besoin de le voir, la peur et l'angoisse qui parcourent les façades des maisons, tout comme la chute inexorable de la société peu importe les mesures prises. 
Le pays probablement déjà à feu et à sang, il faudra tout reconstruire après la guerre, tout reprendre de zéro, ne pas commettre à nouveau les mêmes erreurs, surtout. 

Dans sa prison sous les planchers, elle espère que ses camarades vont bien.
Elle songe à Eijiro, à Tsuyu, à Denki, priant pour que le massacre les épargne, que les traumatismes restent loin d'eux malgré le décor apocalyptique qui flotte certainement dans chaque recoin de boulevard. 

Son cœur se serre, mais elle se rappelle qu'elle préfère ne pas avoir à prendre part à ce conflit sur le terrain, songeant alors simplement à la sécurité de ceux qui lui sont chers. 
Katsuki, aussi, hante ses pensées depuis de longues heures, sans qu'elle ne puisse déterminer sa situation, sa position, son état d'alerte. 
Son cerveau mouline, mais réfléchir lui fait partiellement oublier la douleur qui rugit sous sa peau, pendant que sa chair ouverte accuse la brûlure atroce de l'air se frottant sur ses plaies. 
Ses muscles s'infectent probablement déjà. 

Dans sa poitrine, elle peine à ressentir encore les pulsations de vie, et les vertiges qui la martèlent de plus en plus violemment font vriller son champs de vision, l'environnement se fait flou, mais ses convictions demeurent nettes. 
Qu'il cogne, avec tout ce qu'il voudra, elle ne lui décrochera pas un mot, pas même une insulte. 
Sur sa joue, une larme trahit malgré tout les émulsions de son instinct, qui hurle à tous les Dieux de l'univers de mettre un terme à cette torture, quand bien même elle n'en prononcera rien. 
Pourtant, ça fait mal, mais pas autant que de trahir ce qui compte. 

Soudain, la lumière s'éteint. 
Insinuant un court circuit, les ampoules violacées, qui projetaient sur elle des halos aussi pâles que médiocres, cessent de fonctionner, plongeant l'espace entier dans le noir. 
Les paupières toujours ouvertes, elle ne voit cependant plus rien autour d'elle, mais devine son geôlier en mouvement, alors que celui ci semble se déplacer pour chercher une explication à cette coupure soudaine. 
Puis, parlant à voix haute, probablement dans un talkie-walkie, il questionne ses collègues des étages supérieurs sur la situation sans trop s'éloigner de sa captive. 

Sᴍɪʟᴇ HᴜɴᴛᴇʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant