Sᴍɪʟᴇ Hᴜɴᴛᴇʀ

Eᴄʜᴏ

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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Ɛcнσ

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Il fait chaud. 

Quelque part, là où il se trouve, perdu dans une semi léthargie inconsciente et se sentant flotter dans le vide silencieux de l'inconnu, il ne perçoit plus le poids de son propre corps, ni le souffle de sa respiration. 
Ses pensées, plus engourdies que jamais, se changent en songes lointains, tout comme la notion du temps et de sa propre identité lui font défaut depuis une durée indéterminée. 
Au milieu du nuage invisible qui porte son sommeil forcé, seuls les battements sonores de son cœur résonnent encore, plus fort qu'à l'habitude, et semblant vibrer à l'infini, renvoyant perpétuellement leurs propres échos. 

Lui-même semblable à un brin d'air immatériel, il ne se repère plus d'aucune manière, ni dans l'espace ni dans la chronologie de son existence, embrouillé, embrumé, enseveli sous un épais brouillard inquiétant de silence. 
Peut-être ses yeux sont-ils fermés, quand bien même il ne les sent plus, avec pour unique certitude qu'il ne voit rien du tout, plongé dans le noir complet, tel abandonné dans les limbes. 
Dans cet état second, son instinct cherche des réponses à sa situation, activant par réflexe les mécanismes de l'angoisse et de la panique, alors que son rythme cardiaque accélère subitement. 

Sans rien savoir de sa position, la peur et l'adrénaline se concentrent pour prendre le dessus et secouer ses esprits, hurlant à sa conscience de se remettre en marche pour ne pas se laisser mourir bêtement dans le danger qu'il ne perçoit pas vraiment. 
Sa poitrine se contracte douloureusement une première fois, ses poumons se remplissent d'air jusqu'à la limite de leur capacité, pour que la contraction de ses muscles brûlent enfin entre ses côtes. 
Un élan de lucidité lui attrape la gorge en suivant, violent et instantané, quand son corps entier transmet un message de détresse, le poussant à retrouver graduellement le contrôle sur ses membres. 

Sa tête, soudain, lui fait mal.
Son front lourd comme le plomb ne demande qu'à s'affaisser toujours plus, et sa bouche sèche comme du sable agresse sa langue cartonneuse. 
Il ne voit rien, pourtant, ses paupières si lourdes soient-elles s'ouvrent et se referment frénétiquement, battant difficilement des cils sous ce qu'il devine être un épais morceau de tissu bien serré autour de son crâne. 
Malgré ses lèvres libres, il ne parvient pas encore à leur faire prononcer quoi que ce soit, la voix engourdie et la mâchoire contracturée. 

Désorienté et toujours englué d'un sommeil artificiel pesant, il tente de gigoter des épaules pour retrouver ses sens et le contrôle de ses muscles, fouillant en même temps sa cervelle en bouillie à la recherche de ses derniers souvenirs. 
Il a chaud, et l'air autour de lui l'emprisonne dans la suffocation, ramenant à lui le contexte de son endormissement soudain, la chute inexorable de ses jambes, et la flèche plantée à travers son jean. 
Rien que d'y penser, la douleur réapparait en dessous des articulations de son bassin, il se revoit recevoir le projectile en pleine cuisse, juste après s'être penché sur une carte accrochée au mur. 

Le mur du fameux local D, il se souvient désormais de la cité improvisée de l'ancienne zone industrielle, la misère des pseudos habitants, et la raison de sa venue. 
Il suivait les traces de Zed, armé d'une géolocalisation, tout seul dans la périphérie de la ville après l'explosion des hangars de l'agence centrale. 
Tout à coup, en remettant la main sur sa conscience, sa tête se réveille davantage, agite encore son cœur dans sa poitrine, et tente de secouer ses bras, en vain. 
Contre ses poignets, la sensation hurlante d'une corde solide sciant sa peau le rappelle à l'ordre, quand il se devine attaché, les coudes tendus vers l'arrière, fixés à ce qu'il reconnait comme un dossier de chaise.