Sᴍɪʟᴇ Hᴜɴᴛᴇʀ

Aʟᴘʜᴀ

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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- AƖρнα

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Il espère encore que ça n'a rien d'un signe avant coureur, mais il fallait que ça tombe aujourd'hui, bien sûr ! 
Des jours et des nuits entières à attendre ce moment si important, des heures de jubilation et une impatience prête à exploser, un plan pensé à la seconde près et une détermination éclatant tous les records, et il fallait que la météo décide de ne pas les accompagner dans leur mission. 
Pas le moindre souffle de vent, pas plus que le plus petit rayon de soleil de toute l'histoire des rayons de soleil, et cet énorme nuage gris plein de flotte campe inlassablement au dessus de la ville depuis ce matin.  

Après plus d'un mois d'un ciel impeccable magnifique, l'orage ne pouvait pas leur faire le plaisir de se pointer un autre jour, évidemment, et la pluie n'a pas cessé de couvrir les bagnoles et les fenêtres. 
Dans les rues, personne ne sort le moindre petit doigt, le macadam des routes se couvre d'une couche brillante, mélange d'eau et d'huile de moteur, sur laquelle aucun arc en ciel ne vient s'imprimer. 
Presque le déluge, qu'il dirait, en voyant le décor ainsi trempé, fronçant les sourcils à l'écho violent des abats de flotte qui cognent les vitres du bâtiment dans lequel il se terre. 
L'humidité rafraichit l'air, jusque dans les maisons, et la disparition du soleil donne à cette journée des allures de demi-nuit déprimante qui n'en finit pas. 

Enfermés au rez de chaussé d'un bâtiment commercial, exceptionnellement fermé contre dédommagement à la demande de la DGSN, Katsuki et la poignée de collègues à ses côtés tournent en rond depuis des heures. 
Comme prévu, ils veillent sur place depuis sept heure du matin, bien conscients qu'il leur faudra attendre le soir pour que l'agitation se réveille, mais ce temps maussade et foutrement emmerdant ramolli toute la troupe. 
Assise directement sur le sol, dans son costume moulant, et son casque de protection posé sur ses genoux, Ochaco compte les carreaux de carrelage en battant frénétiquement des cils, réagissant à peine aux murmures de conversations qui lui passent aléatoirement au dessus. 

Un peu plus loin, Hanta s'affale sans gêne sur le tiroir caisse du magasin, veillant à ne rien casser autour de lui malgré tout, alors que ses soupirs se superposent les uns aux autres, transpirant de tout son ennui à travers la grande salle presque vide. 

_ Eh, Tetsu. lance t-il en s'appuyant sur la caisse.  

Au fond de la pièce, feuilletant des articles qui ne l'intéressent même pas un tout petit peu, le héros à l'alter d'acier lève tout juste un oeil vaguement curieux, un magazine people dans une main et une plaquette de beurre dans l'autre. 

_ Ouais ? 

_ Je vois ... quelque chose de pointu. sourit-il bêtement en lançant un jeu d'enfant. 

Répondant à son initiative, Tetsu s'engage alors dans une suite de questions et de déductions, cherchant à retrouver l'objet que tente de lui faire deviner son collègue en parcourant les rayons tel deux gosses sur une aire de loisir. 

En retrait, Katsuki les regarde faire sans intervenir, le dos appuyé contre un mur et les cheveux relevés en arrière par son bandeau noir. 
Il voudrait bien croiser ses bras, mais ses imposants bracelets grenadiers l'en empêchent, pesant lourdement sur ses épaules pour se préparer à la mission qui viendra bientôt. 
Dans ses épaisses bottes à lacets, la sensation désagréable d'une fourmilière enragée remonte ses chevilles qui ne demandent qu'à se dégourdir un peu, et son regard navigue machinalement d'un rayon à un autre.