Sᴍɪʟᴇ Hᴜɴᴛᴇʀ

Eᴄʜᴏ

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L'ambiance parait bien trop calme, aux abords de cette forêt silencieuse, garnie de chênes et de buissons, dont les racines s'entremêlent entre deux tas de ronces. 
Sous leurs pieds, la troupe de héros veille à écraser les orties, ne serait-ce que pour éviter de s'y prendre les chevilles et de tomber droit dedans, alors que les fougères, elles, leur fouettent les mollets sur leur passage. 
Sous les branches et les épais tapis volants de feuilles, la chaleur du soleil s'estompe au contact des cimes, protégeant ainsi les agents de ses rayons brutaux, et rafraichissant l'environnement. 

Le décor semble exagérément accueillant, bien trop doux et apaisant pour que quelque chose d'affreux ne s'y cache pas, quelque part en dessous d'eux, ou bien à une poignée de mètres de là. 
Derrière eux, le bord de la route se montre encore et, avant qu'ils ne s'en éloignent davantage, un grésillement surgit dans toutes les oreillettes, laissant juste après la place à la voix de Sagara pour transmettre ses ordres. 

«La forêt s'étend sur plusieurs centaines d'hectares. Formez des équipes de deux, trois maximum si besoin, et répartissez vous. Mais, si vous apercevez quoi que ce soit de louche, contactez moi et le reste de l'équipe avant de faire quoi que ce soit.»

Un coup d'oeil autour de lui, et Eijiro détermine qu'ils sont une quinzaine, envoyés ici à la recherche de deux hommes au milieu d'interminables kilomètres de bois. 
Les pilotes des hélico, eux, restent devant leurs commandes, prêts à s'envoler de nouveau si la situation le nécessitait. 
Rapidement après l'annonce, un très léger brouhaha se soulève entre les fougères et les orties, alors que les trois quart des agents sur place ne se connaissent pas vraiment, et n'ont aucune idée des mariages d'alter les plus pertinents dans cette configuration. 
Ainsi, ils perdent deux ou trois minutes. 

Kirishima, lui, attend simplement qu'un binôme vienne à lui. 
Peu importe qui l'accompagne, tout ce qui compte est de mettre la main sur Katsuki. 

D'ici, à l'entrée des bois, il ne se soucie plus de tout ce qui peut se passer au delà de la lisière, ni du combat que mènent ses collègues, ni du sort de ses amis sur le terrain, inconscient alors du décès soudain et volontaire de l'un d'eux. 
Tout comme il n'apprendra pas la détention d'Ochaco dans le sous sol de la tour de la DGSN, ni le carnage que continue de répandre Shoto malgré les interventions extérieures. 
Il ne pourra pas non plus s'attarder sur le désarroi de son chef d'agence, qui voit brutalement ses années de travail s'effondrer au contact d'une rébellion, à laquelle Katsuki a décidé de se joindre. 

_ Eh, tu te réveilles. 

Clignant des yeux, arraché à ses pensées et ses incertitudes, il lève un regard peu averti vers le propriétaire de ces mots, qu'il reconnait sans trop de difficultés comme étant le type qui se tenait à ses côtés dans l'hélicoptère. 
Quand il ne hurle pas pour parler au dessus du vent et du cri des hélices, sa voix parait un peu plus rocailleuse, assombrie peut-être. 
Sur ses deux jambes, dans un costume noir en tissu couvrant presque l'intégralité de son corps, il porte à sa taille une large ceinture brune, supportant à elle seule une ribambelle d'accessoires de combat et autres armes à feu. 

Aussi, ses mains présentent de nombreuses cicatrices, plutôt profondes pour la plus part, et d'ailleurs, son index gauche n'existe plus, probablement perdu des années plus tôt sur un champs de bataille ou un autre. 
Malgré ses bras dissimulés sous sa veste épaisse, il devine sur la naissance de ses poignets que, eux aussi, souffrent d'un paquet de vieilles blessures. 
Enfin, son visage semble avoir été suffisamment épargné, alors qu'il n'y constate qu'une seule petite balafre près de sa pommette droite, mais il n'en reste pas moins que son expression témoigne d'une vie pénible de guerre.