I-LE MYTHE DE SISYPHE

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-Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide- Albert Camus

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-Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide- Albert Camus

Vous expliquerez cette citation à l'aide de vos connaissances.

J'y ai répondu en trois copies-doubles, thèse, antithèse, synthèse. Il m'aurait suffit d'un mot et j'en ai fais des pavés. Cela met un terme à mes partiels du premier semestre; marque la fin d'une trop longue période de révision que je pourrais résumer en un mot, le seul qui méritait d'apparaître sur ma copie:

Absurdité. Du latin absurdus: discordant.

En effet, pourquoi s'emmerder à réviser pendant des semaines quand un mot suffit pour tout expliquer ?

La raison du suicide, c'est la dissonance de l'existence. Je peux en dire plus, décliner ce syntagme en une infinité de phrases:

"Les gens meurent quand ils réalisent que rien n'a de sens."

"Les gens meurent quand dans le cosmos quotidien de leur survie, ils découvrent qu'il se cache un chaos."

"Les gens meurent parce que... Je ne sais pas c'est absurde. Pourquoi devrait-on mourir ?"

Perdue dans mes pensées, je sors de la salle d'examen pour rapidement me diriger vers la station de métro la plus proche du campus.

"Les gens meurent parce que leur coeur s'arrête de battre. Mais sinon ? Ne devrait-il pas y avoir une autre raison ?"

Camus dit que la vie est absurde, mais ce qui n'a vraiment pas de sens, c'est la mort.

Il a réussi à me retourner le cerveau. Et pour le remettre à sa place... C'est pas gagné.

Il faudrait que je trouve une manière rapide pour oublier cette semaine gâchée. J'ai la goutte au nez à force de perdre mon temps dans les livres et les couloirs sombres de la bibliothèque universitaire. J'ai mal au dos à cause des dictionnaires bilingues de deux tonnes que je trimballe dans mon sac depuis ce matin.

En plus de ça, mes chaussettes sont trempées depuis que j'ai marché dans une flaque d'eau en courant jusqu'à l'amphi ce matin... Mais une voix suave interrompt mes pensées:

"Mais on y va toujours dans ce bar miteux on pourrait pas changer de temps en temps ?

Si tu ne t'étais pas faite virer du Hadenum*, on aurait pas besoin de trouver un bar qui ferme après trois heure, soupire une autre voix dans mon dos, poursuivant une conversation que mes tympans avaient préféré occulter.

La jeune femme qui se plaignait il y a une seconde glousse. Elle n'aime pas qu'on la contredise, ou qu'on lui fasse remarquer qu'elle est en tord, mais mieux vaut rire qu'avouer être susceptible.

—Mais elle craint cette boîte, renchérit-elle, et on peut au moins essayer de trouver un bar où la moyenne d'âge est en dessous de cinquante ans ?

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant