On raconte qu'il exista un jour un musicien en compagnie duquel les oiseaux se taisaient, les cours d'eau dans leur lit se retournaient et les hommes dans leur cœur se recueillaient.
On raconte qu'Orphée, arrivé aux enfers joua pour le roi des morts...
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Les cinq pour les cinq familles de New York, les cinq mafias les plus influentes de toute la partie nord du continent. Les cinq familles italiennes les plus craintes de tout le globe : c'est chez eux que je dois passer le nouvel an et ce sont les seules informations que Olive a bien voulu me donner.
Dire que j'ai peur est un euphémisme, je suis terrifiée. Mon esprit est incapable de digérer l'information, il déraille dans tous les sens. J'ai bien quelques hypothèses, mais elle n'ont aucun sens.
Ils doivent quelque chose à ces gens, et doivent vite les rembourser. Il a parlé d'une dette. Ce connard ne peut pas être un simple tueur à gage, non, en plus il doit être endetté !
Les balles qu'ils ont pris n'ont même pas eu pour but de les tuer, elles sont simplement le ticket de caisse, la facture envoyée pour leur montrer la dette qu'ils ont à rembourser, trois allez simples pour l'enfer.
C'est dans dix jours, et je n'ai jamais autant voulu que le temps s'arrête, rester dans cette maison a l'air d'une partie de plaisir à coté. On a pas besoin d'entendre parler d'eux ni de les connaître pour comprendre qu'il faut les éviter. Les cinq fléaux de New York.
Le Diable qui corrompt les politiques, le croque mitaine qui fait peur aux enfants, la mort qui prend la vie pour s'en nourrir, le juge qui décide de la sentence, le poison qui pourrit le corps des condamnés: tout ça, c'est eux.
Les marchands d'armes, les proxénètes, les patrons des casinos, les usuriers, les vendeur de drogue, la force qui bouge dans l'ombre mais qui décide de tout.
"Ce sont les organisations criminelles les plus influentes du pays."
Et je suis chez l'un de leurs employés...
Après avoir soigné Isaac, nous sommes tous retournée dans le salon. Il s'est posé sur le canapé en allogeant sa jambre blessée le long du sofa. Johan et Olive discutent plus loin. À mesure que le temps passe, les bruits de mon ventre deviennent plus bruyants et je me lève.
Je quitte l'espace salon pour la cuisine, passe les yeux le long du bar, saisis le paquet de cigarette et en allume une. M'asseyant sur une chaise loin des autres pour qu'ils n'entendent pas les plaintes de mon estomac, je contemple la pluie s'acharner sur les carreaux.
Mes lèvres tremblent à mesure que j'oblige mon anxiété à quitter mon corps. Récitant silencieusement, une fois n'est pas coutume, des cours de latin pour concentrer mon esprit sur autre chose que les trois criminels dans la pièce, j'oublie presque qu'ils sont là.
—Depuis quand tu fumes toi ? me demande Olive en me sortant de ma bulle.
Ils me dévisagent tous les trois. La blonde lance un regard désapprobateur à Johan qui se défend aussitôt.
— Bah quoi ?! Il fallait bien lui donner quelque chose.
