On raconte qu'il exista un jour un musicien en compagnie duquel les oiseaux se taisaient, les cours d'eau dans leur lit se retournaient et les hommes dans leur cœur se recueillaient.
On raconte qu'Orphée, arrivé aux enfers joua pour le roi des morts...
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-L'inconstance des sentiments est la seule chose stable en ce monde-
Navet
"Et donc je vais rester là ?
—J'ai mentionné que notre pari te donnait plus de droits ? Je ne m'en souviens pas.
J'aurais dû négocier davantage. S'il veut, il peut très bien me laisser là et venir me malmener quand l'envie l'en prend. Je dois à tout pris sortir d'ici.
—Je ne suis plus une otage, je viens de te dire que j'acceptais le défi, il faudrait songer à me traiter comme un être humain maintenant. À moins que tu ais déjà peur de perdre ?
Après réflexion, la probabilité pour qu'un homme dans son genre tombe amoureux est à peu près aussi nulle que celle que mes joues soient de nouveau mouillées par des larmes et rougies par des pleurs.
Mais ce que je viens de dire a dû toucher son ego, ou pire, réveiller son esprit joueur. Il accepte mon insolence qu'il doit juger divertissante. Je commence à comprendre sa manière de fonctionner, c'était le but.
—Dans quelques jours tu vas me prier de te ramener ici Charlie, t'es sûre de toi ? C'est vrai que ça me faciliterait la tâche. Et t'imaginer à mes genoux est plutôt excitant.
—Là haut sera toujours mieux qu'ici.
« Je ne ploie plus devant personne à partir d'aujourd'hui. »
—Si c'est ce que tu veux, cède il, suis moi, je t'attends.
Il se dirige vers la porte, je reste sur place. Une fois arrivé, il se retourne en voyant que je n'avance toujours pas.
Devenir le jouet d'un malade n'était pas dans tes projets d'avenir à la base, décidément ces conseillères d'orientation sont vraiment à côté de la plaque.
—Bah alors tu viens pas ?
—... T'as la mémoire courte ? Je peux pas bouger.
Tu m'as accroché comme un chien fils de ...
—La mémoire courte ? Ha oui?
Il quitte la pièce en laissant la porte grande ouverte. De là où je suis, je le vois monter les escaliers, la lumière s'intensifie quand il ouvre la porte pour disparaître et me laisser dans l'obscurité quand il la referme.
J'attend debout au milieu de la pièce.
Les minutes passent et je finis par m'assoir. Encore des minutes, sans que je n'entende un seul bruit dans les escaliers.
Je ressasse notre pari dans ma tête en cherchant un moyen de m'en sortir. Il faut que d'une manière ou d'une autre je parvienne à le manipuler. Lui faire croire qu'il est amoureux. Ce n'est pas ma veine, je suis nulle en psychologie humaine. Il y a bien des études comportementales que j'ai feuilleté une fois ou deux mais pas de quoi casser trois pattes à un canard.
