On raconte qu'il exista un jour un musicien en compagnie duquel les oiseaux se taisaient, les cours d'eau dans leur lit se retournaient et les hommes dans leur cœur se recueillaient.
On raconte qu'Orphée, arrivé aux enfers joua pour le roi des morts...
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Pourquoi j'ai dis ça ? C'est la vérité, il pourrait me faire pleurer.
Il me dévisage avec un regard trop profond pour que je puisse savoir à quoi il est en train de penser. Il se lève, se rhabille et fait le tour de la chambre comme un poisson enfermé dans son bocal.
J'aimerais qu'il me dise la même chose, qu'il veut bien perdre pour moi, mais qu'il m'avoue cette possibilité prouverait que je suis en train de gagner. S'il se posep des questions, c'est déjà une défaite.
L'amour est un piège pour abruti, quand on se demande si on s'est pas fait prendre c'est qu'il est déjà trop tard.
Mais il ne pipe mot, il garde le silence.
Je me rhabille rapidement en prenant à la hâte les vêtements aux pieds du lit. Mes mouvements brusques lui rappellent que je suis toujours là puisqu'il arrête de tourbillonner dans toute la pièce pour me regarder.
—Qu'est ce que tu fais ?
Oui c'est vrai que c'est bizarre de se rhabiller au beau milieu de la nuit alors que je suis déjà dans mon lit et que je n'ai nulle part où aller. Mais je ne peux rien faire d'autre, je dois éviter la situation gênante dans laquelle je nous ai mis tous les deux.
—Je suis désolée.
Je passe devant lui pour sortir de la chambre.
Il me prend doucement par le poignet pour me bloquer dans ma lancée et me retourner vers lui.
—Et de quoi ?
Comment ça "de quoi" ? N'est-ce pas évident ?
—...
Il soupire et se dirige vers l'échelle de sa mezzanine en maintenant mon poignet.
—Monte.
Le même ton que quand il m'a dit de descendre la première fois, certaines choses ne changent pas, ou alors je ne le comprends simplement plus. Je n'ai pas envie de monter si c'est pour qu'il m'enferme à nouveau la haut.
—Je ne vais pas t'enfermer, monte.
Ok...
Je monte l'échelle, lui sur les talons.
—Assied toi sur le lit mon coeur.
Je suis ses indications. Il s'assoit à mes pieds.
—Ouvre le tiroir de la table de chevet.
Ce sont des ordres donnés un peu sèchement mais ses yeux disent de plus en plus autre chose.
