XXVI- THE VISIT

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"Tu n'as rien à prouver à personne

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"Tu n'as rien à prouver à personne. Ce que tu fais avec tes mains est assez convaincant pour moi, mon coeur, ça devrait l'être pour toi aussi alors va y."

Elle hésite un moment, me faisant douter également.

Pourquoi faudrait-il que je la partage alors que je peux la garder pour moi seul ? Mon obsession pour elle devient toxique. Quoiqu'avec un peu de réalisme, elle l'a toujours été.

Et puis son sourire quand elle regarde le piano me fait vriller et je me rappelle de la vraie raison derrière mon comportement.

La débloquer, essayer de comprendre comment elle fonctionne en l'aidant à reconstruire les morceaux brisés dans ses yeux.

Je deviens un coach bien-être à cause de ce pari. Comme la détruire ne marche pas je me suis mis en tête de l'aider à se reconstruire, peut être que ça la fera pleurer à nouveau.

Après je l'aurais rien que pour moi.

Le problème : reconstruire quelqu'un c'est bien plus compliqué que de le casser, surtout quand cette personne rejette toute l'aide qu'on pourrait lui apporter.

Olive et Cesare arrivent, je reprends ma place à côté d'eux. La musique commence et j'arrête de les écouter.

Les lèvres de Charlie s'entrouvrent, elle est dans un autre monde quand elle chante, c'est presque impossible de l'en sortir, et personne n'a envie de le faire, pas moi en tout cas.

Son sourire se fait triste, sa foutue mélancolie fait croître chez moi le dégoût pour ces paroles.

I was painting a picture
The picture was a painting of you
And for a moment I thought you were here
But then again, it wasn't true.

Ce Nolan n'est pas là et continue d'envahir tout l'espace. Elle me regarde dans les yeux mais est sur une autre planète. C'est frustrant, au point que je pourrais prendre un avion direction Charleston pour que cet homme ne soit plus jamais un problème. Je me retiens, à cause du pari et de la promesse que je me suis fait à moi même : t'arrêtes de la casser.

Tout le temps la même chose, elle va bien, elle sourit, ses yeux pétillent et la paf, le retour du vide. Jamais on y échappe, toujours après l'ascension elle chute de quinze étages. Comme ce connard destiné à faire rouler un rocher en haut d'une montagne pour le voir retomber à chaque fois. Le spectacle est une frustration chaque fois plus grande et je regrette de lui avoir proposé de jouer.

Et puis les deux autres ont coupé court à leur discussion et l'examinent.

Cesare a un air de défi dans les iris que je n'aime pas du tout. Il la dévore des yeux en passant sa main devant sa bouche comme pour s'empêcher de me dire ce qui le titille. Ce connard n'a rien à foutre de ce que pensent les autres mais il veut faire son petit effet:

—Putain elle a la langue bien pendue, j'ai de plus en plus envie de sa bouche autour de ma queue.

—Cesare arrê...

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant