V-VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

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-Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même

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-Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu regardes longtemps dans l'abîme, l'abîme regarde aussi en toi.-

Nietzsche









Le réveil est brutal. Tout mon corps se tend, mes muscles ont une vie indépendante à la mienne et ne me répondent plus.

Bloquée dans un état de conscience intermédiaire où l'esprit est éveillé mais que le corps sommeille, une pression insupportable sur ma cage thoracique s'intensifie quand j'essaye en vain d'inhaler un peu d'air.

Mes yeux, même ouvert, ne perçoivent que l'abîme dans laquelle je suis peu à peu en train de sombrer. Je sens une ombre m'envelopper. Trois secondes ? Trente secondes ? Une minute ? Des heures ? Depuis quand ?

Je vais crever, je vais crever, je vais crever.

Malgré l'absence de mouvement de mes muscles, des gouttes de sueur froide perlent le long de mes tempes.

La douleur thoracique s'accentue comme si quelqu'un appuyait dessus pour m'empêcher de bouger et de respirer. Un étaux se referme tout autour de moi, je halète pour réoxygéner l'ensemble de mon corps, enfermée dans une boîte où l'air est rare.

Je suis dans un cercueil, ils me croient morte, ils m'enterrent.

Je crie pour qu'on me laisse sortir d'ici mais aucun son ne sort de ma bouche. Je suis entièrement paralysée.

Je ne peux que sentir mes muscles qui tremblent, incapables de faire autre chose pour me sortir de cet état de transe, incapable, même, de percevoir le contact que quelqu'un essaye de me faire avoir avec l'extérieur. On m'appelle ? Où ? Qui ? Je n'en sais rien.

—Respire gamine. Putain, réveille toi.

Tu fais de la paralysie du sommeil Charlie, réveille toi.

—Putain, respire !

C'est vraiment le bon plan de remonter à la surface ?

J'ai l'impression que la fin s'étend pour toujours, même la mort ne veut pas venir me chercher. Ou alors je suis déjà arrivée en Enfer. J'ai la sensation de sombrer dans les Abysses sans fond de l'océan. La mer est surement la plus belle des choses qui puisse exister mais elle est aussi la plus effrayante.

Ça doit être la même chose pour la mort finalement, un océan noir et infini, ce n'est que ça. Je la laisse m'accueillir.

C'est sur cette dernière pensée qu'une douleur lancinante se diffuse sur ma joue : elle ne vient pas de moi, elle est provoquée par autre chose. Ce contact violent avec la réalité réveille tous mes muscles et je parviens à crier et me lever.

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant