VII- AMERICAN PSYCHO

530 24 4
                                    

regarde spectateur, remontée à bloc, de telle sorte que le ressort se déroule avec lenteur tout le temps d'une vie humaine, une des plus parfaites machines construites par les dieux infernaux pour l'anéantissement mathématique d'un mortel- Cocteau

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


regarde spectateur, remontée à bloc, de telle sorte que le ressort se déroule avec lenteur tout le temps d'une vie humaine, une des plus parfaites machines construites par les dieux infernaux pour l'anéantissement mathématique d'un mortel- Cocteau





Il fait froid, mes membres grelotent sur le matelas.

Ma chemise n'a pas pu sécher. Après m'être réveillée sur le lit, j'ai tenté de me recouvrir du drap qui était posé sur le côté de la couche de fortune. Pour éviter de me refroidir davantage, j'ai enlevé ma chemise humide et me suis entourée du drap pour me sécher et essayer de me réchauffer. Que celui qui me séquestre puisse me voir en sous-vêtement m'a un moment retenu mais il vaut mieux ça que de faire une hypothermie.

Ça ne sert pas à grand chose, le bout de mes doigts et mes lèvres commencent à bleuir sous le coup du froid et mon corps tremble pour essayer en vain de réactiver mes muscles.

Il tremble, c'est déjà ça. La dernière étape avant la perte de conscience, c'est la disparition des tremblements. Et la dernière étape avant l'arrêt cardiaque, c'est la perte de conscience. Un processus long et douloureux mais sans commune mesure avec la peur qui me tord les entrailles.

La crise de panique que j'ai faite plus tôt m'a un temps écarté du réel, à mon réveil il n'était plus là. J'ai observé la pièce dans laquelle je me trouvais plus en détails.

Elle est longue : d'un coté une porte en métal, de l'autre un robinet surmonté d'un miroir cassé et d'un néon ; au pied du robinet une poubelle, derrière le robinet un renfoncement avec des toilettes.

Le lit se trouve assez proche du lavabo et des toilettes mais trop loin de la porte pour que je puisse y parvenir avec la chaine qui me lacère encore la cheville. La peau autour a bleui et le froid n'a pas arrangé les choses.

À coté de la couche, il reste la chaise en bois sur laquelle il s'est assis plus tôt. L'ensemble est propre, loin de l'image qu'on se fait d'une cave. Tout aurait pu être aseptisé si le lit n'était pas si dégueulasse.

Assise sur le matelas, je regarde le néon clignoter, perdue dans mes pensées et mes angoisses. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, trois heures, un jour, trois jours ?

Je n'ai plus ma montre, l'absence de fenêtre et de lumière extérieure m'empêche de savoir combien de temps j'ai dormi. La drogue a bien pu tenir pendant une demi journée, je ressens encore des effets de fatigue.

Le seul indicateur fiable que j'ai à ma disposition est mon ventre. La faim m'a réveillé plus tôt et maintenant, mon estomac gargouille à en faire des symphonie. Je ne dois pas avoir mangé depuis au moins vingt quatre heures, nous devons être en fin d'après midi.

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant