X-LA FAMILLE ADDAMS

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Il ne reste plus qu'Olivia et moi au salon

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Il ne reste plus qu'Olivia et moi au salon. Je suis restée assise près du bar et elle est partie s'allonger dans le canapé. Je crois qu'elle dort. Sortir par la porte pour quitter cette maison flotte dans mon esprit, mais pour aller où ? Ils savent où me trouver et je ne suis pas prête à mettre en danger mes proches en les mettant sur le death note d'un criminel.

La fatigue nerveuse s'accumule chaque seconde que je passe dans cette maison remplie de tueurs à gages. Je n'ose pas aller me coucher dans la chambre, de peur qu'il mette ses menaces à exécution. La faim se fait sentir depuis une éternité déjà, je vais à la recherche de quelque chose à manger. J'ouvre les tiroirs, cherchant de la nourriture, mais ne trouve rien.

Sortie de sa torpeur par le bruit des placards, Olive me rejoint avec un sourire fatigué. Arrivée à mon niveau, elle se baisse pour ouvrir un tiroir et en extrait les ingrédients, ses mouvements sont encore maladroits autant à cause de l'alcool qu'elle a encore dans le sang qu'en raison de la fatigue qui tire ses traits. Elle a presque fini d'éplucher des oignons quand j'ose enfin à lui demander:

"Je peux t'aider ?

Elle se retourne et se frotte les yeux rougis par des larmes des oignons.

—J'ai fini. Une vraie plaie de couper ces trucs là, je pleure comme un mec à chaque fois.

Elle se pose sur une chaise qu'elle a rapproché de la plaque de cuisson pour surveiller le feu.

—Bon! Comment tu t'es débrouillée pour sortir de là-dessous ? m'interroge elle une fois le plat cuisiné et la table mise. C'est une première. Généralement, personne ne reste bien longtemps en bas... mais pas pour les mêmes raison.

C'est donc un miracle que je sois encore en vie?

Super.

— On a passé... une sorte d'accord.

— Un accord ?

Je n'ai pas envie de parler de ça. Le silence dans la pièce est seulement rythmé par le bruit de nos couverts sur les assiettes. Il bourdonne désagréablement dans mes oreilles.

Ce qu'il faut savoir sur Charlie Olsen, c'est que son angoisse pour le vide revient à chaque fois qu'il est trop présent et laisse un espace pour la pensée.

Dans ma prison, je me suis remplie la tête de grammaire, de musiques et de poèmes. Dans mon appartement, les murs sont remplis de notes, de posters, de photos pour ne pas laisser un seul mur blanc apparaître.

J'ai lu quelque part que l'angoisse est provoquée par la réalisation de notre propre liberté face au monde. Que l'homme a peur du vide, des rails de trains, de l'océan et du silence parce que rien d'autre que ses propres choix ne le retient d'y sauter à pieds joints pour mourir.

C'est curieux. Une personne normale s'écarterait du vide pour ne pas glisser et mettre un terme à l'angoisse, moi je fais disparaître mes abîmes derrière une couche de peinture, une musique dans les oreilles, et un emploi du temps surchargé. Je l'imagine ailleurs que sous mes pieds et ne m'en écarte pas.

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant