XXXI- LE GRINCH

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"J'ai crû qu'on n'y arriverait jamais

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"J'ai crû qu'on n'y arriverait jamais.

Nous sommes tous les trois assis au bar à regarder notre oeuvre, ça fait une heure et demi heures qu'on y est.

—Moi j'ai surtout cru que l'une de vous deux allait finir avec une balle entre les deux yeux, c'était pas bien compliqué.

Toujours les mêmes menaces, il pourrait essayer l'originalité.

Ça fait une semaine que Isaac est parti, et aucun des deux n'a voulu me dire où. Même si Olivia a été avec moi toute la semaine pour me remonter le moral, mon remord envahit tout mon être comme un atome radioactif détruit tout sur son passage.

Et si c'était moi finalement, le noyau instable ?

—Tu te fous de moi ? T'as presque rien fait Jo'!

Olive a les cheveux en pagaille, rassemblés à la hâte dans un chignon au dessus de son crâne d'où sortent des boucles blondes. On a galéré, mais maintenant que c'est fini, je regarde le résultat avec un sourire au coin des lèvres.

—Mais tu rigoles Olive ? Si je ne vous avais pas aidé vous seriez encore bloquées dans les escaliers !

—Si c'est pour être désagréable, tu pouvais rester regarder ton semblable à la télé, tu feras gaffe, tu deviens vert.

Plus d'une heure qu'ils s'engueulent.

—Je continue à croire qu'on aurait mieux fait de le démonter, changé-je de sujet.

Ça prend une partie du salon, posé près de la fenêtre, il embellit la pièce. Les flocons qui continuent de tomber de l'autre côté de la vitre ajoutent un peu de magie à l'ensemble, le film de noël qui tourne sur la télévision aussi. Johan a arrêté de le regarder il y a un moment pour venir nous aider.

—Parce que tu sais remonter un piano Charlie ? Je te croyais poète mais t'es aussi luthière ? Peut être que tu sers à quelque chose finalement.

Il m'en veut encore, depuis que j'ai évoqué le cadeau de noël que lui ont envoyé les Huston, il se fait un devoir de me descendre dès que l'occasion se présente. Je ne peux pas lui en tenir rigueur, je savais que le sujet de ses balles était sensible, je l'ai bien cherché.

Son seuil de tolérance devient très bas quand il est question des Huston et de leur tradition macabre.

—Arrête avec ça Jojo, je comprends pas pourquoi tu t'obstines avec Charlie.

Bah oui Jojo, pourquoi tu t'énerves ?

Je me ressers un verre d'eau ses traits se déforment par la méchanceté, il se tourne avec un sourire radieux que je lui rends.

—Moi je m'obstine ? Tu n'as pas parlé aux autres de tes talents de poète Chacha ?

—Ne m'appelle pas comme ça.

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant