XXXV- MADAME BOVARY

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-Est guéri celui qui a oublié

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-Est guéri celui qui a oublié.-

Nietzsche

« Ça veut dire qu'il voulait la sauver mais qu'il l'aimait tellement qu'il ne pouvait pas la laisser derrière lui sans la regarder, alors au lieux de la ranimer il l'a tué une deuxième fois, c'est ça ce que ça fait vraiment d'être amoureux.

J'ai crû lui avoir fait du mal comme tous ces connards lui en ont fait. Comme je lui en ai fait. Mais non, en fait elle se fait déjà assez de mal toute seule.

Elle n'envisage pas de se soigner, elle est bloquée au fond d'elle même et de ses souvenirs.

Savoir qu'elle est incapable d'oublier, c'est comme sombrer dans un mauvais infini, tomber sans pouvoir se rattraper parce que le passé sera toujours à ses côtés pour me faire lâcher la prise qui me retient encore à elle.

On ne vit pas dans le révolu, on ne fait que se détruire avec, c'est la raison pour laquelle elle est morte et que je ne peux rien changer. Elle confond la mort et l'amour, qu'est ce que je vais pouvoir faire avec cette réponse ?

Pas gagner en tous cas. Si je tombe pour elle mais qu'elle ne remonte pas pour moi, c'est mal barré.

"On arrête là Charlie?

Elle tourne la tête vers la fenêtre pour regarder les flocons qui tombent sur la forêt. Elle ne m'écoute pas, elle se coupe du monde, comme d'hab'.

—Charlie ?

—Mh.

Putain qu'elle m'énerve.

—J'aime bien te voir accrochée à moi comme ça mon coeur...

Toujours aucune réponse.

—Ça me rappelle que j'aimerais bien essayer un truc tu serais d'accord ?

—Oui oui.

Elle répond automatiquement, sans vraiment m'écouter, ça a le don de me mettre hors de moi.

—Parce que à quoi elles te servent tes mains après tout ? Si elles restaient accrochées à ce lit ce serait pareil. Tu vas bien avec mon mobilier. Je peux te garder là?

—Oui oui.

Elle répond à mes inepties sans décoller le regard de la fenêtre.

—Vraiment Charlie ? Tu serais d'accord ?

Je rapproche ma main de ses doigts qu'elle gratte entre eux pour les enlacer aux miens. Elle baisse les yeux en réfléchissant à ce que je viens de lui dire, au bout de quelques secondes ses joues prennent une couleur rosée :

—Non, Non bien sûr que non !

—J'ai ton attention maintenant ? Est ce que je peux nous détacher ?

Bound to fall (T.1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant