Chapitre 18 : Révélations

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La nuit était tombée sur le campement et Rosalias avait investi une tente, mais pour tout dire elle s'ennuyait, elle attendait désespérément de l'action. Cet ennui prit fin avec l'arrivée dans sa tente de deux de ses camarades - Legolas, accompagnés de Gimli, sont venus pour lui porter une nouvelle. Celle-ci était déplaisante pour Rosalias : son père venait d'arriver dans le camp rohirrims. Sans même lui laisser le temps de donner son accord, Elrond entra dans sa tente. Gimli et Legolas se retirèrent aussitôt :

- Père, le salua-t-elle en s'inclinant respectueusement, que venez-vous faire ici ?

- Ta sœur est mourante. La vie des elfes Sindar est en train de la quitter. Elle ne survivra pas à cette guerre.

À ses mots, les jambes de Rosalias la lâchèrent, elle dut s'asseoir sous le coup de la nouvelle. Son père lui asséna la nouvelle comme un coup de massue.

- La guerre doit vite se terminer, continua-t-il sans se préoccuper de ce que sa fille pouvait ressentir, cette guerre verra la fin de notre espèce. Vous devez tous faire pour régler ce conflit sous peine de voir Arwen quitter définitivement ce monde. Mais je ne pense pas que tu en es quelque chose à faire, tu as toujours préféré être loin de ceux qui t'aiment et t'estiment pour te tourner vers ceux qui ne veulent pas de toi.

L'ambiance est glaciale. Son cœur se brisa en imaginant sa jeune sœur périr dans ce monde telle une mortelle. Peut-être périra-t-elle aussi. Il est probablement le temps pour Rosalias d'enfin confronter son père sur son comportement plus que négligeant envers elle. Son père s'apprêtait à partir, mais le temps de la confrontation est venu.

- Vous pensez réellement que je suis la seule à décider de partir ?

Sa question prit de court le Demi-Elfe. Il se retourna afin de faire face à sa fille, il vit en elle de la tristesse, de la douleur, mais aussi de la colère. Rosalias n'attendit même pas qu'il ait fait demi-tour pour continuer :

- Je l'avoue, j'ai souvent essayé de fuir certaines de mes obligations, mais ne vous avisez jamais de dire que je fuis les êtres les plus chers à mon cœur.

Les Valars peuvent témoigner que ses frères, sa sœur ainsi que le reste de sa famille de sang comme de cœur sont les personnes les plus précieuses de sa vie et surtout les seules qu'elle n'abandonnera jamais. Si elle les abandonne, selon les termes de son père, ce n'est pas elle qui la choisit. La raison de cet éloignement ne vient pas de l'amour que porte Rosalias, mais de l'amour qu'Elrond n'a jamais été capable de donner à sa fille aînée.

- La vérité, c'est que vous êtes la cause de mon éloignement, car j'ai toujours pensé que vous ne vouliez pas de moi donc je vous ai épargné ma présence le plus possible tout au long de ma vie.

Ses mots étaient difficiles à prononcer, mais des années de questionnement lui donnait tout le courage dont elle avait besoin. Elle se risqua donc à poser 'la' question :

- J'aimerais savoir pourquoi vous ne m'avez jamais aimé ?


- Qu'est-ce qui vous fait penser cela ? Vous êtes ma fille, le sang de mon sang, le résultat de l'amour que votre mère et moi partageons. Je vous aime, bien évidement.

Le Seigneur Elrond était décontenancé par les propos de sa fille. Comment pouvait-elle croire qu'il ne l'aimait pas ? Il l'aimait plus que tout au monde, elle est sa chaire, elle est son sang, bien sûr il y a une partie de lui qui l'empêchait de montrer son affection à Rosalias mais c'est la même partie de lui qui l'a toujours empêché de montrer son affection à ses autres enfants. Pour lui rien ne justifie cette excès de colère dont sa fille aînée faisait preuve à l'instant.

La Rose de FondcombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant