Chapitre 14 : L'aube sera rouge

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La nuit est tombée. Elle sera longue. L'heure des adieux est arrivée. Pour Rosalias, ces adieux n'ont pas lieu d'être donc elle leur fait promettre de revenir en vie, ses frères comme les derniers membres de la communauté sont obligés de rester en vie.

- Je n'ai pas envie de rester enfermer dans ses catacombes sans ne rien faire ! se plaignit-elle à ses frères Elladan et Elrohir.

- Tu n'as pas le choix Rosalias, tenta alors Elladan afin de calmer sa sœur.

- Tu seras plus efficace vivante dans les catacombes plutôt que morte sur-le-champ de bataille, ajouta Elrohir.

Les jumeaux n'étaient pas ravis de voir leur sœur souffrir de sa blessure, il est connu de tous les elfes de Fondcombe que Rosalias est l'elfe la plus valeureuse, mais celle qui craint le plus la honte, et cette blessure est la preuve qu'elle a échoué – en outre, il s'agit de sa plus grande peur. Elladan et Elrohir ont toujours vu en leur grande sœur une grande guerrière, capable de vaincre toute une armée à elle seule, elle est un atout de taille, ne pas l'avoir avec eux pendant la bataille est un désavantage, mais d'un autre côté, il est préférable qu'elle reste en sécurité dans la crypte.

- Rosalias, on s'est tous que c'est la meilleure solution. Ta blessure n'est pas totalement cicatrisée ce qui fait que tes mouvements sont ralentis.

Elladan avait raison et Rosalias détestait ça.

- Nous serons tous les deux beaucoup plus rassurées de te savoir en sécurité avec les rohirrims.

Elrohir avait lui aussi raison, Rosalias détestait de plus en plus cette situation, mais quelque part elle l'appréciait, car ses frères lui montraient à leurs façons qu'ils tiennent à elle, une preuve d'amour fraternel qui n'a aucun prix. Rosalias ne chercha donc pas à débattre, après avoir embrassés ses frères elle se retira volontairement dans la crypte.


Les plus faibles sont laissés en sécurité dans la crypte, Eowyne et Rosalias ont pour devoir de les surveiller et de les protéger. Au début de la bataille, ils furent donc enfermés et dans la peur totale, dans l'inconnu de ce qu'il se passe à la surface, enfermés avec l'angoisse de ne plus jamais revoir ses proches, ainsi qu'avec le stress de voir à tout moment débarquer leurs ennemis pour les achever. La crypte n'est pas insonorisée et les bruits de pas et de combat sont très distinctement perceptibles, augmentant l'inquiétude des rohirrims.

L'inactivité finira par achever Rosalias, ça, elle en est certaine. Ses blessures se soignent vite, mais pas assez vite pour qu'elle puisse se battre avec ses frères d'armes. Mais l'ennuie s'est installé. Jamais elle n'a supporté d'être enfermé et le fait de ne pas savoir ce qu'il se passe dans le cœur de la bataille ne la rassure pas. Il en est de même pour son amie. La panique se lit sur les visages des rohirrims, un enfant retient l'attention de l'elfe : il s'avance vers les deux dames et s'incline en signe de respect. Son regard sur l'elfe se fait insistant, elle lui fit donc signe d'approcher. Le petit garçon s'avança timidement, ne sachant pas à quoi s'attendre de la part de cette inconnue.

- Bonjour mon enfant, comment t'appelles-tu ? demanda Rosalias.

- Rouin, madame, répondit-il craintif.

- Quel joli prénom pour un très jeune garçon, rétorqua-t-elle avec un sourire. Sais-tu qui je suis ?

- Je ne sais pas grand-chose madame. Tout ce que je crois savoir se révèle souvent être faux alors je préfère ne jamais rien dire. Ce que je crois n'a aucune importance.

- Eh bien, détrompe-toi, ton avis m'intéresse. Alors que crois-tu ?

- Je crois que vous êtes un elfe. Un être immortel qui est venu telle une déesse pour nous sauver moi et mon peuple.

La Rose de FondcombeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant