Chapitre 31

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Mes yeux se froncent furtivement à cette idée. Non, j'ai rêvé. Pourtant, mes joues chauffent. J'essaye de contenir cette chaleur, sans grand effet. Donc, je l'oublie et retourne sur le pourquoi je suis là de base.
- Pour en revenir à ce que je disais. Du coup, si tu n'as pas eu ses symptômes. Tu aurais une idée de leurs raisons?
Isaac ne dit rien.
- De quoi?
- Eh bien, des vertiges et des sueurs que j'ai eus hier soir!
- Oh, je sais pas. Peut être que, le fait que tu sois nouvelle dans ce genre de situation te donne un trop gros flux d'émotion. Et ton corps te le fait comprendre. Propose Isaac sans avoir l'air vraiment impliqué.
- Si j'ai bien tout saisi.. Tout ça, c'est à cause de mes émotions. Par exemple, le stress?
- Voilà.
- Tu as eu la même chose?
- Non.

Malgré son explication plausible, je n'en suis pas convaincue. Je le sens. Y a quelque chose qui me manque. Isaac, au début, aurait du avoir ses problèmes. Sauf qu'il dit le contraire. Serais-ce  parce que je suis un peu plus différente que lui? Je verrais avec Scott. Il va sûrement m'éclairer.
Pendant mon débat intérieur, Isaac n'a rien dit, le regard dans le vide. Boyd. J'ai eu vent de leur rencontre mais je n'ai pas l'histoire exacte.

Derek avait voulu créer sa meute et il a donc choisi Isaac et Boyd. Ou se sont eux qui est allé le voir? Il me semble qu'une autre personne était de parti. Une fille. C'est tout ce que je sais.
- Isaac.. Je peux comprendre.. Tu sais, j'étais l..
- Non. Tu ne connaissais pas Boyd autant que moi et, non, tu n'étais pas là. Tu ne l'as pas vu se faire tuer par Derek. Tu es venu après.

Sur ce, il part en haut. La bouche-entrouverte, plus aucun son ne sort. Son ton glacial et son changement si subite d'émotion m'a surprise. Je pensais.. je sais pas, en réalité. C'est vrai, et c'est normal, que je ne connaisse pas Boyd aussi bien que lui. Est-ce un argument pour me parler de cette manière!? Je reste béate. A ce moment-là, la porte d'entrée s'ouvre laissant place à Scott.

Je fonce sur lui, prend son poignet et le dirige dehors.
- Doucement! Qu'est ce qu'il y a?
- Pardon.. il fallait que je sorte. Je.. bref, je voulais te parler.
- Au sujet de?
Je l'entraîne loin de sa maison. Même si j'aime beaucoup Isaac, je ne veux pas le voir au risque de m'emporter. Deux rues après, j'expose la situation à mon ami. Il m'écoute très sérieusement et je suis contente. Tu te confie à Scott, il prendra son temps et t'écoutera mieux que quiconque.

Mon récit finit, il laisse planer un silence avant de commencer:
- Et bien, Lana.. Je dirais que tu ne connais pas tes pouvoirs parfaitement. Peut être que tu sens quand quelque chose de grave se passe ou va se passer. Il y a aussi la fatigue, j'ai vu que tu as des cernes assez prononcées.
On en revient toujours à la fatigue. Certes, j'ai des cernes mais ça ne veut pas pour autant dire que je deviens folle.
- Possible. Merci Scott. Il faut que j'y aille. J'ai des courses.

Faux. Totalement. Scott hoche la tête et tourne les talons pour partir en direction de chez lui. Je crois qu'il repense à notre conversation. Une personne, qui est évidente, s'imprègne dans ma tête quand je fixe le dos de Scott se rétrécir. Mais avant ça, je vais faire un tour prendre un en-cas. Mon ventre gronde presque plus fort que le tonnerre.

La porte tinte, une tête sort.
- Lana. Que me vaux ta présence?
- J'ai des questions, Deaton. J'en ai parlé à Scott et Isaac mais leurs suggestions ne me conviennent pas. Je le sens.
- Je t'en prie.
Je le suis. Je m'installe sur la table au milieu de la pièce. Le dos tourné, il range de choses et d'autres. Bizarrement, je préfère quand il est de cette manière. C'est plus facile pour parler. J'entame mon histoire encore une fois. Aux mots que je n'arrête pas de répéter, il se met face à moi. Il ne  me coupe pas.

Une bonne heure s'est écoulé lorsque je met ces mots:
- Voilà. J'ai fini. Alors qu'en pensez-vous ?
- L'idée qui me viendrait serait bien entendu la fatigue et les évènements qui sont survenus en ce moment n'améliorent pas les choses. Cependant, si, au fond de toi, tu estimes que cette hypothèse n'est pas la bonne, c'est l'autre que j'ai en tête qui viendrait en première position.
- Qui est? Je me penche vers l'avant, dotant plus intrigué.

Il prend son air sérieux.
- Tu sentirais le Darach.
Ma première réaction est de rire. Puis, rigoler nerveusement. Me lever. M' assoir. Regarder partout. J'inspire très fort pour reprendre mon calme.
- Vous me faites une blague, n'est ce pas?
- Non. Ton subconscient aurait peur qu'il arrive malheur à tes proches alors il sentirait le potentiel danger. Mais, il n'est pas précis, enfin, je le pense. Il faut que tu le travailles pour pouvoir l'utiliser convenablement.
- Attendez, attendez.. Vous voulez dire que hier soir, le Darach était avec nous!? Et supposons que j'ai senti le mal de Kallie? Je m'exclame.
- Il est possible. En revanche, comme l'est indiqué dans ce livre, il me pointe du doigt un ouvrage presque identique à celui qui m'a présenté en m'expliquant ma différence de loup. Il y a plusieurs formes de signaux. La magie noire se distingue avec des sueurs et des vertiges.
- Les autres?

Deaton prend l'écrit et le feuillette. Parcourt les pages et me le tends.
- Là. Il stipule que si tu as des crampes et des impressions d'être griffé.vC'est pour les loups-garous. Ici, si tu as des mal de tête et la sensation que tu es paralysé. C'est signe de reptiles dangereux. Cela aurait pû te servir si tu étais venu plus tôt.
Je ne comprends pas ce qu'il sous-entend mais je suis tellement fascinés par ses découvertes que je l'oublies aussi vite que Deaton l'a prononcée.

- Vous étiez au courant de cette facette en moi? Je l'interroge.
- Honnêtement, non. Je ne pensais pas que tu avais ça. Tout le monde a ce don. La particularité est que certaines personnes ont celui-ci qui est plus puissant. Cela dépend de toi.
Je hoche la tête.
- A croire que tous ce que j'ai, c'est rare. Je songe, un demi-sourire aux lèvres.
Je ne m'attendais pas à de réponses. Je tourne les pages et montre les paragraphes qui m'interpellent le plus. Un mélange de peur et de curiosité s'est insinué en moi.

L'heure tourne. Deaton me fait resurgir de ma lecture.
- Je pense que tu devrais rentrer chez toi. La nuit commence à tomber.
Je fais une moue déçue en reposant le bouquin.
- Prends- le. Tant que tu me le redonner en état, cela ne me pose aucun souci.
- Sérieusement? Merci! Au revoir Deaton!

Je sors de la pièce en trombe. Une seconde après, je retourne vers mes pas et je m'incline. Il n'y a que ma tête que Deaton aperçoit.
- Au fait, comment allez-vous ? Je suis désolé.
- Tout vas bien.
Il retourne à son éternelle rangement. Je m'attendais a plus que trois mots. Un développement.. Comprenant qu'il ne se penchera pas là-dessus, je lui souhaite une bonne soirée et m'en vais, le livre coincé dans mes mains.

- Bonsoir! Je tonne.
Pas de retour. Je le savais. Chris n'a pas l'air d'être là. Quant à Allison, de la lumière s'échappe dessous sa porte. Je l'ouvre.
- J'ai le droit à une réaction tout de même!!
- Désolé. Tu voulais me parler?
Elle m'a prise de court.. J'hésite puis, très vite, je m'affale sur son lit et raconte ma journée et ce que j'ai appris grâce à Deaton.

- Isaac t'as réellement envoyé boulet?
- Oui! Je ne comprends pas. Je ne faisais que de lui montrer son soutien.. J'explique en triturant la couette.
- En raison de la mort de Boyd, je le concède mais il te doit des excuses.
J'acquiesce. Ce n'est pas cette discussion précise que j'attends le plus.
- Et.. pour mon énième aspect de mon loup.. je l'invite.
- Tu as eu raison de te faire confiance. Parce que tu aurais pu très bien accepter l'hypothèse d'Isaac ou de Scott et ne pas savoir la vérité. Ce qui serait dommage.
J'opine. Je remarque que là, qu'une multitude de feuilles sont éparpillés dans un coin du lit. J'en pique une au hasard.

- Qu'est ce que tu fais?.. C'est quoi, ça, du sorbier?
Ses yeux ne tiennent plus en place, ce qui m'inquiète.
- Allison?
- Tu te souviens de papi?
- Comment ne pas l'oublier? Il est le créateur de plusieurs de mes cauchemars enfant.. Quoi, tu veux te recueillir sur sa tombe?
Ma cousine pouffe de rire nerveusement.
- Non.. Tu sais comment il est mort?
Ses questions me fait froncer les sourcils mais j'affirme.
- Oui, de son cancer qu'il nous a tous caché. Pourquoi?
Allison se mord la lèvre inférieure.

- Parce qu'il n'est pas mort et qu'il souhaite te voir.

La Fille Aux Yeux VioletsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant