La Fille Aux Yeux Violets

Chapitre 48

La maison dort, plongé dans le noir le plus complet. Être silencieuse est plus facile maintenant que je me sers des mes avantages. Au lieu d'aller directement dans ma chambre, ma main se pose sur la poignet de celle d'Allison.

Dès que j'entre, je sens qu'elle n'est pas seule. Un sac tendance, des talons. Je respire mieux. Et je la vois. Lydia emmitouflé dans le lit. Je m'approche de ma cousine, ressentant qu'elle ne se porte pas bien.

Installée de côté, sa main droite est cachée sous son oreiller. Ses sourcils se froncent. Elle a l'air de tenir quelque chose. Le plus doucement possible, je lève l'oreiller et je reste figé. Un poignard. Il me faut deux minutes pour que j'arrête de fixer l'objet.

Je le retire de sa main et le tiens si fermement que je sens son manche transpercer ma peau. Je me recule lentement. Je sors de la chambre sur la pointe des pieds.

Dans le couloir, j'entends du mouvement dedans. J'ouvre aussitôt la porte. Rien. J'ai sans doute rêvée.

Allongée dans mon lit, je ne cesse de faire des théories sur le cas Kira. Elle est vraiment dangereuse? Ma première impression sur elle est plutôt douce et timide. Il est vrai que c'était son premier jour au lycée. Cela doit fausser mon jugement.

On tape à ma fenêtre. Hésitante, je fais mine de ne pas m'en rendre compte. Me rassurant que ce n'est qu'une feuille poussé par le vent. Mais l'impact recommence. Au bout de trois coups consécutifs, je me retourne face à ma fenêtre.

Une silhouette éclairée par la lumière de la lune se dessine, assise sur le rebord. La main s'agite et me demande d'ouvrir. Je m'approche calmement, m'armant de mes griffes.

Je les fais aussitôt disparaître quand je comprends que c'est Isaac.

- Pourquoi tu ne m'as pas laissé entrer tout de suite?
- Je.. je pensais que tu étais une personne malveillante. Je réponds, peu sûr de moi.
- Je retiens de ne plus jamais te faire de visite surprises.
- Si, mais préviens.

Il rigole puis s'approche de moi. Je lui sourie timidement. Nos lèvres se rencontrent comme pour un bonjour.

Isaac embrasse mon cou, se redresse et m'enveloppe de ses bras imposants. Ma tête trouve automatiquement sa place.
- Dis-moi, de qui aurais-tu peur? Tu mentionnais une mauvaise personne. Se justifie t-il en posant sa joue sur mes cheveux.
- Je n'ai aucun individu en tête mais avec Beacon Hills, nous ne sommes jamais trop sûr.
- Tu as raison.

- Si quelque chose te dérange, tu me le confierais, hein?
Il se détache de moi pour me scruter face à mon mutisme.
- Lana ?
- Oui, oui, bien évidemment.

Il n'est clairement pas convaincu, cela se lit dans ses yeux.  Il n'insiste pas plus. Je devrais lui parler de ce que j'ai ressenti avec Kira, c'est vrai. Mais au même titre que les autres, je ne veux pas qu'il s'inquiète.

- Tu dors ici? Je change de sujet.
- Pourquoi tu me poses la question? Tu connais déjà ma réponse.

Sur ces mots, il me tire avec lui sur mon lit. Je tombe à ses côtés. Il ouvre son bras pour me permettre de me rapprocher. Ma tête se pose sur son torse et ses bras retournent à leurs places. Quant aux, miens, l'un d'eux entoure sa taille.

- Si, en fait y a bien quelque chose qui me dérange, Isaac.
Son silence me signifie de continuer.
- Avec Stiles, tu y allais un peu loin. C'est pas de leurs fautes qu'ils aient des hallucinations.
- Tu le lui répétera? Tout ce que tu me reproches. Parce que lui aussi n'a pas lésiné sur sa pique. Rétorque Isaac, vexé.
- Je sais, je lui en toucherai deux mots quand on sera seul. En attendant, tu es là.
- Justement, arrêtons de parler de Stiles. Annonce Isaac en changeant de ton sur le prénom de mon ami.