Chapitre 74

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- Bonjour Lana. Je t'attendais, justement.
- Ah oui? Comment saviez-vous que je comptais vous voir?
- Stiles a prévenu Scott que tu avais l'air dans tes pensées, que tu avais quelque chose en tête. Et puis, un sentiment que l'on pourrait appeler "intuition" m'a frappé.

Deaton m'invite à me rendre dans la salle opératoire. J'examine la pièce. Toujours les présentoirs regorgeant de poudres et autres. La poudre de sorbier me saute aux yeux désormais. Des flashs du passé revient dans mon esprit. La plupart chargés de négativité et de malheur. Je secoue discrètement la tête. Ce n'est pas le moment.

Comme les dernières fois où je me confie à ce vétérinaire particulier, je m'assois sur la table d'examen.

Il remarque et devine la raison pour laquelle je suis ici. Il s'adosse contre un présentoir. Ses yeux me transcendent.
- Qu'y a t-il?

Je relève le menton pour le rabaisser immédiatement. Je mords ma lèvre. Mes doigts s'entremêlent ensemble. Par quoi commencer? Je finis par aller droit au but.
- Je voulais vous remercier.
Il lève les sourcils, surpris.
- Pourquoi me remercies-tu?
Je plonge mes yeux dans les siens.

- Pour tout, Deaton. Je.. Grâce à vous, j'ai pu connaître ma particularité et l'apprivoiser pour aider les personnes qui me sont chères. Je pense que sans votre connaissance, je serais toujours aussi incomprise. Et, vous en parlez, qu'est ce que c'était un soulagement! Je l'avais gardé si longtemps.. Vous m'avez écouté, sans m'interrompre, sans jugement. C'était la meilleure façon de m'aider à ce moment-là. Je savais que je pouvais compter sur vous lorsque j'avais besoin de me confier. Alors, oui, je vous en suis reconnaissante. Pour votre soutien.

Je reprends mon souffle.
- Vous me prouvez encore une fois que vous savez écouter. Je souligne, suivi d'un rire.
Deaton sourit, amusé.
- Ton ressenti sur moi me touche particulièrement, je l'avoue. De t'avoir rencontré est un réel plaisir.. Mais si je peux me permettre, tu n'es pas simplement là pour me remercier, n'est ce pas? Réplique Deaton, d'une voix douce.

J'inspire une grande goulée d'air pour m'insuffler le courage nécessaire.
- Oui, vous avez raison. Pour la combientième fois?. Pour être plus sérieuse, j'ai l'intention.. de m'en aller. Je finis ma phrase dans un souffle.
Deaton ne répond pas. Je m'étonne.
- Vous ne dites rien?
- C'est ton choix, Lana. Je n'ai pas à interférer. Évidemment, je suis attristé que tu t'en ailles. Mais si tu penses que c'est pour ton bien, alors je ne te retiens pas. Surtout si c'est pour le meilleur.
- Oui, il faut que je parte. J'en ai besoin.

Le poids du regard de Deaton pèse sur moi. Il doit deviner ma raison. Sa question me le confirme.
- Allison?
À l'évocation de ma cousine, je serre les dents.

- C'est ça. Allison. Vous savez, depuis qu'elle n'est plus là, je la vois. Parler dans la cuisine, par exemple ou s'introduire dans ma chambre sans frapper. Sa fâcheuse habitude de ne pas toquer. Cela me rendait dingue.
Je rigole doucement, happée par ce souvenir.

- Aussi, je pourrais presque l'entendre dans sa chambre à triturer son arbalète. J'ai cette envie soudaine qui me pousse à vouloir l'appeler. Pour écouter sa voix, la voir rire.. Mais lorsque l'illusion se fissure puis se brise. La réalité reprend le dessus. Et c'est comme si elle mourrait une deuxième fois. La détresse qui m'a rendue prisonnière cette nuit-là, se manifeste à chaque fois.. C'est trop dur, vous comprenez?

Pour toute réponse, Deaton acquiesce. Il continue de me dévisager. Un silence réconfortant plane entre ses quatres murs qui connaissent bien de mes secrets.

- Enfin bref. Je reprends. Je ne vais pas m'attarder plus longtemps.
A l'opposé de mes mots, je reste assise. Une part de moi souhaite prolonger ce moment pour toujours mais l'autre m'incite à avancer.

La Fille Aux Yeux VioletsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant