Sauve moi

Chapitre 18

Dayana

La sonnerie de mon alarme me réveille en sursaut et je tombe du canapé. Il est 6 heures du matin, il me reste donc 1 heure avant le retour de ma mère. Je me dépêche d'aller chercher mes affaires le plus discrètement possible dans la chambre où JJ dort encore. 

Je file sous la douche et me prépare pour accueillir l'unique madame Anderson.  J'enfile un pantalon style tailleur noir avec un body en dentelle, pose le blazer assorti sur mes épaules sans y passer les bras, style cape, et chausse mes talons aiguilles noirs. J'attache mes longs cheveux en une queue-de-cheval haute et termine par le maquillage qui donne un effet classe mais naturel. Je suis prête. 

En sortant je tombe sur Sarah. Elle n'est pas prête mais me tend une tasse de café. 

- Elle arrive dans 20 minutes et tu n'es pas prêtes Sarah. Il faut y aller.

- J'ai tout prévu ne t'en fais pas. Elle me montre le sac qui est à ses pieds. J'ai pris mes affaires donc dès qu'on arrive je filerais à la douche. Comme ça, en plus, elle n'aura aucun doute sur le fait qu'on y est dormi. 

- Malin. On y va ?

Et on part direction ma villa. Heureusement qu'hier j'ai pensé à envoyer une entreprise de nettoyage complet avant de me défoncer. La maison sera parfaite et moi je ferais de mon mieux pour l'être. 

On arrive. Il reste environ 5 minutes avant qu'elle n'arrive. Sarah monte vite se préparer tandis que je me ressers une tasse de café. 

J'entends une voiture se garer dans l'allée et, peu de temps après, la porte s'ouvre sur ma génitrice. Elle est comme toujours, proche de la perfection. 

Son mètre soixante-dix et rehausser par de hauts talons à aiguille. Ses jambes paraissent infinies. Son tailleur bleu roi lui va à la perfection, pas étonnant, il a dû être fait sur-mesure. Il met en valeur ses yeux bleus dont j'ai hérité. Pour le reste, nous sommes en tout point différentes : ses cheveux sont blonds et coupés en un carré plongeant, sa peau est clair, son nez est parfaitement droit. Moi, je tiens de mon père apparemment. Il serait italien et c'est pourquoi j'ai la peau mate et bronzée, des cheveux bruns foncés et mon nez légèrement en trompette, ce que j'aurais hérité de ma grand-mère paternelle apparemment. 

- Je vois que tu as fait un effort, c'est bien. 

- Oui mère, comme promis. Comment s'est passé votre voyage ? 

Presque deux mois sans la voir et elle n'est même pas capable de me donner des nouvelles. 

- Éreintant. J'ai signé un nouveau contrat qui m'a pris toute mon énergie. Tu comprendras tout ça quand tu iras à Stanford pour tes études. 

Je ne dis rien, mais je n'ai aucune envie d'aller à Stanford à la rentrée. Je suis habitué à sa nonchalance à mon égard. Elle m'en veut que mon père nous ait abandonnées. Ils vivaient le parfait amour jusqu'au jour où elle lui a avoué qu'elle était enceinte. Le lendemain il était parti.

- Madame Anderson, bonjour. C'est Sarah qui rentre habiller d'une robe mi-longue blanche plutôt chic. Vous avez fait bon voyage ? Excusez-moi, j'étais sous la douche quand vous êtes arrivé. 

- Sarah, quelle bonne surprise. Le voyage c'est bien passé. Comment va ta famille ? Ton père réussit toujours autant dans les affaires ? Et ta belle-mère, Rose, dirige-t-elle le Club Hamilton ?

- Tout va pour le mieux. Pour ce qui est de mes parents, ils sauront mieux vous expliquer que moi tout-à l'heure lors de la réception. 

- Oui ce sera parfait. Elle se tourne vers moi. Il est temps de faire la traditionnelle photo.

Je déteste cette tradition. Afin de passer pour une famille parfaite, à chaque fois qu'elle rentre nous nous prenons en photo. Ensuite, elle l'a fait imprimer, l'encadre, et la place dans la maison. C'est pourquoi tout le monde pense que, malgré la distance, nous sommes plus proches que jamais. 

- Sarah, Marie n'étant toujours pas arrivé, peux-tu te charger de prendre la photo ?

Marie est notre nouvelle gouvernante. Abigaël était trop vieille, elle nous a donc trouvé une remplaçante qui ne travaille que quand ma mère est là et, de temps en temps si j'en ai réellement besoin.

- Avec plaisir. Où est l'appareil ? 

Elle sait que je déteste ça et essaye donc de me soutenir. Ma mère lui donne l'appareil, nous allons nous positionner dans le jardin et prenons la pause en faisant un grand sourire de façade. Une fois la photo prise ma mère nous demande de nous préparer pour l'après-midi et s'en va.

 Je me sors une cigarette et la nicotine me détend presque immédiatement. Je lève la tête quand j'entends le son d'un appareil photo. C'est Sarah qui vient de sortir son téléphone afin de capturer cet instant.

- Tu es magnifique là-dessus. Tu devrais la poster.

Sarah adore la photographie. Ce n'est qu'un passe temps selon elle, mais elle est réellement douée. Il n'y a qu'à voir cette photo : les rayons du lever de soleil tombent directement sur mon visage, la fumée de ma clope paraît orangé-rose. C'est juste splendide, on pourrait croire qu'on a posé durant 1 heure pour avoir cette photo. C'est son talent, capturer de simples instants et les rendre magiques.

- Je la posterais sans doute sur mon compte Instagram. C'est vrai que ça fait longtemps.

En tant que membre de l'élite et ayant une mère influente je suis moi-même assez connu. Mon Instagram atteint presque les cinquante mille abonnés. J'ai fait un peu de mannequinat et ai été élu mini Miss Caroline du Nord quand j'étais jeune. Je suis d'ailleurs encore actuellement Miss Outer Banks. Seulement, ces derniers mois, même si j'ai fait de mon mieux, je n'ai pas énormément été présente ni beaucoup posté sur mon compte. J'avais d'autres choses en têtes et surtout, je refusais de m'afficher avec ma tête de drogué. 

Sur un coup de tête, je poste la photo avec en description les paroles d'une chanson que j'adore et qui décrit parfaitement la situation : "There's a million reason why I should give you up" (= il y a un million de raison pour lesquelles je dois te quitter) extrait de The Heart Wants What It Wants de Selena Gomez.

- Allons nous préparer pour la grande réception kook.