Chapitre 38

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Dayana


Retrouver Sarah hier soir m'a vraiment fait du bien. Même si elle semblait triste. Surement sa rupture avec John B, qui j'en suis sûr à un lien avec cette soirée.

Maintenant que je suis rentré j'ai des comptes à rendre, en particulier avec ma génitrice. 

Je n'irais pas à Stanford. Ni dans quelconque université. Je dois prendre cette année pour moi, pour me remettre de ça. Dans ce centre de désintox on m'a attribué un psy. Je n'ai pas réussi à tout lui raconter, mon petit ange restera mon secret, mais elle m'a aidé à y voir plus clair. Je ne peux pas être bien dans ma vie si chaque chose que je fais est pour les autres et non pour moi.

Quand on parle du loup... la grande madame Anderson est ici.

- Tiens qui rentre à la maison après tout ce temps ?

- Bonjour à vous aussi mère.

- Tu as fini de dépenser mon argent alors ? Elle ne me regarde même pas trop occupée à répondre à des mails ou à des messages sur son téléphone. Comment étaient tes vacances ?

- Si vous preniez le temps de regarder la note de mes dépenses vous verriez que je n'ai pas dépensé cet argent dans des hôtels mais dans un centre de désintoxication.

- C'est ridicule.

Toujours pas un seul regard. 

- Je ne suis enfin plus défoncé. Vous devriez être contente que je ne vous fasse plus honte.

- De toute façon je n'aurai bientôt plus à me préoccuper de cela. La rentrée pour Stanford est dans moins d'une semaine.

- En parlant de ça il faut que je vous en parle. Elle pose enfin son regard sur moi. Je n'irais pas à Stanford.

- Très drôle Dayana.

- Il n'y a rien de drôle, ce n'est pas une blague.

- Tu iras dans cette université comme nous l'avons décidé. 

- Vous avez décidé que j'irais. Moi j'ai choisi de prendre une année pour moi.

- Quelle paresseuse. Si je te dis que tu y vas, tu iras.

- Je n'irais pas non pas par paresse mais par nécessité. J'ai besoin de me reprendre en main même ma psychologue me l'a  dit.

- Très bien alors n'y va pas. 

Il y a forcément une arnaque. 

- Mais ne pense pas que je vais payer ton nouveau caprice. J'aurais dû m'en douter, jamais elle n'aurait réagi ainsi. Tu m'as suffisamment fait honte ainsi.

- C'est à dire ?

- Tu refuses d'affronter la vie en allant à l'université mais n'espères pas pouvoir te reposer sur ma fortune. Tu devras quitter cette maison, dire adieu à tes précieuses cartes bleues et à tous ces avantages auxquels tu as eu droit sans lever le petit doigt.

- Que je vive ici ou pas toi tu n'y vis pas. 

- Tu me tutoies tout d'un coup ? Et ne pense pas que je n'ai pas noté cette note de reproche dans ta voix. 

De toute façon je suis déjà mise à la porte donc foutue pour foutue autant lui dire ce que j'en pense.

- Je vouvoie les gens que je respecte. Quel respect devrait avoir une mère qui a laissé sa fille vivre seule à l'âge de 12 ans ? Quelle mère n'exprime aucune émotion quand sa fille de même pas 15 ans lui dit qu'elle s'est faite violer ? Quelle mère ne réconforte même pas sa fille alors que celle-ci vient de faire une fausse-couche ? Quelle mère regarde sa fille tomber dans la drogue et qui n'a pour seule préoccupation  l'image parfaite de cette famille de merde ?!

Je ne me suis même pas rendu compte que je suis en train de pleurer mais c'est trop. Je n'y arrive plus.

- Sors de chez moi.

Je ne me pose pas plus de question et m'en vais au volant de Ruby.

Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant