Chapitre 39

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Me voici devant le bar de Charlie. Je vérifie mon maquillage dans mon rétroviseur et une fois satisfaite je rentre dans cet établissement que j'ai appris à apprécier à sa juste valeur. 

- Si ce n'est pas ma cliente préférée.

Je m'en vais enlacer ce vieux monsieur qui a sans doute été le meilleur modèle parental que je connaisse.

- Mon barman préféré.

- Alors ces vacances ? 

- J'en ai profité pour me reprendre en main. 

- Il était temps petite. Je suis fière de toi. Ces 5 mots personnes ne me les dits. Et le fait que lui me dise ça me touche plus que je ne l'aurais pensé. Tu restes combien de temps ?

- Je n'irais pas à Stanford Charlie. 

- Pourquoi tu ne veux pas y aller ?

Ma mère n'a pas pris le temps de me demander. Elle a simplement refusé.

- J'ai besoin de me retrouver. Je me suis reprise en main mais j'ai encore un long chemin à parcourir. 

- Et donc tu vas rester sur cette île de malheur ?

- Oui et d'ailleurs je me demandais. Comme tu te fais plus tout jeune je suis sûre que tu as besoin d'aide au bar. Embauche-moi s'il te plaît. 

- Donc ta mère n'a vraiment pas apprécié ta décision.

- Elle m'a coupé les vivres. 

- Tu as un endroit où dormir ?

- Oui. Il me faudrait juste un travail.

Je mens sur l'endroit où dormir mais je ne veux pas que Charlie s'inquiète.

- Je te prends à l'essai petite. Mais n'oublie pas je ne veux pas de problèmes ici.

- Je ne t'en apporterai pas. 

- Bien tu commences demain.

Je ne peux m'empêcher de l'enlacer. Je ne suis pas tactile et ce vieux Charlie non plus, mais entre nous pas de problèmes.


- Je ne sais pas quoi penser. Je veux dire maintenant on est en bons termes super, mais du coup on est plus un couple. Donc je suis quoi moi a la fac ? Célibataire ?

Sarah et moi on s'est posé dans les hauteurs des Outerbanks. Elle m'explique que John B est venu s'excuser et qu'ils ont parlé. 

- Rappelle-moi pourquoi vous ne vous êtes pas remis ensemble ? 

- Je pars à la fac. 

- Et qui a pris cette décision ?

- Nous deux. 

- Si tu as voulu prendre cette décision comment se fait-il que tu regrettes autant ? 

- Arrêtons d'en parler. Dis-moi plutôt comment madame Anderson a pris la nouvelle.

Sarah a beau être ma meilleure amie je ne peux pas lui dire. Elle aura pitié de moi et voudra m'aider alors qu'elle a besoin de se centrer sur son avenir.

- Joli changement de sujet. Elle l'a mieux pris que je ne le pensais. Je vais suivre des programmes en ligne ou un truc comme ça pour lui faire plaisir.

- Et ça te va toi ? 

- C'est pas Stanford. Et puis ça se rapproche plus de ma vision des choses.

- Tant que tu es heureuse. 

- Je le suis. 

- Je ne pensais pas dire ça mais Outerbanks va me manquer. 

- La hiérarchie des classes sociales ? La guerre Pogue contre les Kook ?  Les éternels faux-semblants ?

- Tu as toujours voulu prendre ta liberté et fuir loin d'ici.

- Et voilà que je suis celle qui reste. Je compte finir ce que j'ai commencé ici et partir loin après. Rien ne sert de courir si on ne sait pas dans quelle direction aller.

- C'est très beau ça. 


- Je peux passer ma nuit ici ? 

Barry me regarde comme s'il voyait un fantôme mais finit par m'ouvrir la porte. 

- Un mois sans nouvelle et à présent tu as besoin d'un toit ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Je me suis fait mettre à la porte. J'ai trouvé un boulot donc je pourrais te payer un loyer si tu veux. 

- Ok on fait comme ça. 

- Par contre je ne touche plus à aucune drogue Barry. 

- Tu m'as déjà dit ça. 

- Cette fois c'est pour de bon.

- Si tu le dis. Tu prendras le canapé je garde mon lit.

- Parfait.


Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant