Chapitre 35

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Sarah


J'ouvre les yeux et reconnais la chambre de John. Comment je me suis retrouvé là ? Je me rappelle avoir dansé avec Dayana et ensuite trou noir. Rien. Nada.

- La belle au bois dormant se réveille.

- JJ ?

- Le seul et l'unique. John B est dans la cuisine, je vais l'appeler.

- Non ! Je me calme réalisant que je ne devrais pas réagir comme ça, John est mon copain. D'abord raconte, il s'est passé quoi ?

- Tu ne te rappelles de rien ?

- J'étais un peu bourré et je dansais avec Dayana. 

- Après ça tu as pris ses cachets. Je ne sais pas c'est quelle drogue qu'elle t'a donnée, mais tu en as pris trop. Il me regarde inquiet. T'as fait un début d'overdose Sarah.

Merde. Je me suis drogué. Au stade de l'overdose. 

- Pourquoi t'en as pris ? Je ne suis pas John B, je ne te jugerais pas.

- Je ne sais plus. J'avais prévu de me saouler à la soirée histoire d'oublier et d'enfin pouvoir profiter... Je n'avais pas prévu la drogue.

- Oublier quoi ? 

- Ce n'est certainement pas avec toi que je parlerais de ça.

- On vit ensemble depuis que tu sors avec John ça nous met carrément au stade des frères et sœurs. Allez raconte. 

Je ne l'avouerai sans doute jamais, mais ce taré de JJ Maybank est mon meilleur ami. Seulement c'est celui de John B donc je ne vais pas parler de mes problèmes de couples avec lui.

- Je ne suis pas aussi con que ce que je peux faire croire. Je sais que ça va mal entre vous. Écoute, je ne suis pas expert en relation mais faudrait que tu lui en parle. Si possible avant de faire une overdose pour de vrai.

- Merci JJ.

- Je vous dérange ? 

Et voilà John qui arrive. Il regarde JJ et ne me lance pas même un regard.

- Non j'allais partir te chercher. Allez je vous laisse.

Et me voilà seule avec mon copain. Je suis du genre à fuir tout conflit, tout problème, et me voici face à lui qui ne me regarde absolument pas et je ne sais pas quoi faire. J'aimerais avoir l'assurance de Dayana à cet instant précis.

- Tu vas mieux ?

- Oui...

- T'es devenu une droguée donc ? 

- Arrête.

Son regard se pose enfin sur moi mais ce que j'y vois me fais regretter son indifférence. Je crois qu'il me méprise.

- Tu as touché le fond et tout ça pour quoi ? Pour aller aider une amie à se désintoxiquer vraiment ironique non ?

- Tu sais quoi John ton mépris tu peut te le garder. Va t'en. Je n'ai vraiment pas envie de te voir là.

- Tu sembles oublier un détail. Tu es chez moi.

- Alors c'est moi qui pars connard.

- Et pour aller où ? Chez toi ? Ton père n'en a rien à foutre, Rose je ne t'en parle même pas et Wheezie est plus heureuse sans toi. J'allais oublier Rafe, ton connard de frère en désintox. Encore l'œuvre de Dayana non ?

Ma main part toute seule et claque sur sa joue lui laissant une marque rouge. 

- Ne parle plus jamais de ma famille comme ça. Et au lieu de toujours remettre la faute sur Dayana regarde toi dans une glace. Ce n'est pas sa faute si on se sépare, c'est de la tienne.

- Donc on se sépare ?

- C'est le mieux à faire. On n'a plus rien à faire ensemble tous les deux. Je pensais te connaître mais j'avais tort.

- Pareil pour moi.

Et me voilà parti. J'ai juste récupéré mon sac à main, je demanderais peut-être à Kiara de m'apporter le reste. 

Sur le perron je croise JJ en train de fumer. Je lui fais un signe de tête avant de partir. Me voilà seule, avec une migraine insupportable et je dois rentrer chez moi à pied. Je déteste cette journée.

En passant devant le bar de Charlie, le QG de Dayana, je décide de m'arrêter prendre un café. Il faut que je réfléchisse à quoi dire à mes parents. Et puis je pense qu'inconsciemment j'ai envie de voir mon amie.

- Tu es l'amie de la petite toi non ? 

- De Dayana, oui.

- Tu viens de la rater, elle est passé me dire au revoir.

- Au revoir ? 

- Elle part en vacances.

- Comment ça ?

- Elle m'a dit qu'elle allait profiter de sa jeunesse et qu'elle ne savait pas si elle repasserait par ici avant ses études supérieures.

- Elle part quand ? 

- Je crois que j'étais son dernier arrêt.

Je me lève et, sous les yeux ébahis de Charlie je cours le plus vite possible. Une fois que je suis enfin arrivé à la villa Anderson je sonne à la porte sans m'arrêter jusqu'à ce que Marie, la gouvernante, m'ouvre.

- Mademoiselle Sarah, en quoi puis-je vous aider ?

- Dites-moi qu'elle est encore là.

- Vous l'avez raté. Elle est partie.

- Où ça ? 

- Personne ne sait. Vous la connaissez, elle ne s'encombre pas d'explications.

- Elle rentre quand ?

- Elle a appelé un service de déménagement. J'ai bien peur mademoiselle qu'elle soit partie définitivement.

Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant