Chapitre 42

275 9 0
                                    


Dayana


Une fois rentré je vois Barry en train de fumer un joint sur le canapé. 

- Tu peux venir m'aider ? J'ai récupéré mes affaires de chez moi.

- J'espère que tu ne comptes pas envahir ma maison avec tes affaires de fille.

- Ne t'en fais pas. Mais le boulot m'a épuisé j'ai pas la force de tout sortir seule. 

- Ton boulot serait plus simple si tu bossais avec moi.

- Je ne veux pas traîner là-dedans.

- Je sais fillette.

Et le voilà qui sort récupérer mes affaires. Je ne comprendrais jamais ce mec. Il est détestable honnêtement, mais il s'est toujours bien comporté avec moi sans que je ne sache pourquoi. 

- Si tu m'ouvres pas ta voiture on ne va pas aller très loin. 


Il est 9 heures et j'ai l'impression d'être encore plus crevé qu'hier. Je n'ai pas réussi à dormir cette nuit et ce n'est pas à cause du canapé de Barry. Sarah s'en va. Elle va être libre. Et moi je suis devenue une putain de pogue enchaîner à cette île. Tout ça pour ma liberté, cette blague. 

J'enfile un pantalon et un T-shirt large afin d'être à l'aise pour bosser. J'hésite à mettre mes talons mais vu ma tenue autant mettre des baskets, même si c'est contre mes principes. J'attache mes cheveux en un chignon lâche et me maquille de manière naturelle. 

Elle a bien changé la reine kook. 


- Tu comptais partir sans me dire au revoir ? 

Je souris à ma meilleure amie qui ne m'avait pas encore  vue. Elle est entourée de tous ses amis pogues. 

- Je ne m'attendais pas à te voir. Je suis passé chez toi mais il n'y avait personne.

- Je me suis levé tôt. Elle s'éloigne de ces pogues et se rapproche de moi. C'est le moment alors ?

- On se l'est promis. 



Il y a plus de trois an. 

Sarah et moi on admire le ciel étoilé. On ne prononce pas un mot. C'est compliqué pour moi de parler depuis ce jour où ma vie a changé.

J'ai perdu ma virginité durant mon viol. 

- Il se passera quoi après ? 

- De quoi tu parles Sarah ? 

- Après le lycée.

- Je partirai loin d'ici. Loin de cette île.

- Pour faire de grandes études comme ta mère ? 

- Je m'en fiche du pourquoi. Je veux être libre. Aller dans des endroits où jamais personne n'a entendu parler de Dayana Anderson. 

- Cette vie-là à l'air fantastique.

- Tu peux me promettre quelque chose Sarah ? 

- Dis-moi.

- Si je ne peux pas m'enfuir tu le feras pour moi ?

- Pourquoi tu ne pourrais pas t'enfuir ?

Car je ne sais pas si j'aurais la force de tenir trois ans. Actuellement ça me semble impensable.

- Peu importe. Tu profiteras de la liberté pour moi ?

- Je te promets que j'en profiterai. Et surtout je te promets que je reviendrais te chercher. Moi vivante tu ne pourriras pas sur cette île. Tu me le promets toi aussi ?

- Plutôt mourir que de te laisser ici. Tu as ma promesse Sarah.



Présent.

- Je reviendrais te chercher Dayana.

- C'est moi qui décide de ne pas partir.

- Tu fais une connerie. On rigole nerveusement. Si tu as besoin tu m'appelles.

- Promis maman.

- Ta gueule grognasse. 

- "Grognasse" ? 

Je ne peux m'empêcher de rire face aux insultes rocambolesque de Sarah. 

- Tu vas me manquer Dayana.

- On se revoit vite.

Elle m'enlace une dernière fois. Elle s'approche des pogues, sans doute pour finir de dire au revoir. Au moment où elle s'apprête à monter dans sa voiture pour aller dans le ferry elle se tourne vers moi. 

- Je vais en profiter pour nous deux crois moi. Et je reviendrais Anderson.

- Tu as intérêt à tenir cette promesse Cameron.

Elle me fait un clin d'œil et s'en va.

Je détourne enfin mon regard d'elle et vois les pogues. Ils me regardent dans l'incompréhension sans doute à cause de la dernière phrase de Sarah. En croisant le regard du grand blond, je vois bien que ce n'est pas l'incertitude qui prédomine mais la colère. Pourquoi blondinet est toujours énervé contre moi ?

Mon alarme de téléphone sonne. Et merde on reçoit une livraison aujourd'hui et je suis en retard au bar.


- Alors cette caisse va ici.

- Très bien mademoiselle. Et pour la signature sur le reçu.

- Pour ça il faut voir avec le vieux grincheux.

- Je t'entends petite !

- Mince Charlie, je ne t'avais pas vu.

Je glousse doucement. Sur ce plan-là c'est facile on s'entend super bien avec Charlie. Et puis on a le même humour assez barge.

- Tu pourras faire la fermeture ce soir ?

- Ok. Mais tu fais quoi de beau ce soir ? Je vois se joues rosir. Attends pépé ne me dis pas que tu as un rencard ?!

- J'ai pas un rencard.

- T'es tout rouge.

- On ne t'a jamais dit de respecter tes aînés ? 

- Tu es en charge de mon éducation vieil branche et je ne me rappelle pas que tu m'ai enseigné ça.

- Pas même une semaine que tu travailles pour moi et je suis déjà en charge de ton éducation ?

- Ne change pas de sujet. 

- Je vais manger avec madame Miller. 

- Tu as un rencard avec la vieille de la boutique souvenir ? 

- Ne parle pas comme ça d'elle. Et ce n'est pas un rencard. Un dîner entre amis. 

- Mais t'as pas envie d'être son ami.

- Tais-toi.

- Mets une chemise et achète lui des fleurs.

- Tu crois que c'est toi qui vas m'apprendre la drague.

- Je croyais que tu ne voulais pas la draguer.

Je lui tire la langue et mon patron lève les yeux au ciel désespéré  de mes enfantillages. 

Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant