Sauve moi

Chapitre 58

Dayana

Mes mains tremblent. Je n'avais jamais tenu une arme devant quelqu'un. Je ne comptais même pas la sortir mais quand il a compris que je ne lui donnerai pas il m'a attrapé et j'ai eu super peur. Cette arme m'a sauvé.

Ça m'a rappelé son regard. Ce putain de touriste alcoolique qui m'a touché. Qui m'a violé.

Et merde faut je continue mon service. Heureusement il y a peu de monde j'aurais même pas dû sortir aussi longtemps. Je peux pas décevoir Charlie. Pas lui.

- Ça va ? Besoin d'aide ?

John B est devant moi, on dirait qu'il essaye de faire un sourire rassurant mais semble plus inquiet qu'autre chose.

- Ça va John ne t'en fais pas. Je n'ai pas contrôlé ma voix comme je l'aurais souhaité. Tu peux rentrer ne t'en fais pas.

- Tu n'es pas obligé de faire semblant.

- Je dois amener ces bières.

- Je vais le faire. Il saisit les bières et sembla chercher qui les avaient commandées. Quelle table ?

Je le regardais surprise qu'il insiste à ce point. Je finis par lui pointer du doigt et le regardais servir à ma place. Entre temps il se fait appelé par quelqu'un revient me demander deux autres bières et les amène.

- C'est bon ça a l'air calme.

- Pourquoi tu fais ça ? Je veux dire merci, mais pourquoi ?

- Je t'ai peut-être mal jugé. Et puis tu ne devrais pas être seule. Son regard s'arrête quelque part sur mon poignet. Tu devrais remettre ta manche.

On voit les doigts de ce porc.

- Ça va aller pour JJ ? Je veux pas qu'il ai de problème avec son père. A la base je devais juste le faire patienter dehors jusqu'à ce que son fils vienne le chercher.

- Je ne sais pas. On ne peut jamais prévoir les réactions de son père.

- Putain. Je suis tellement désolé John. Il va encore me détester. J'essaye de faire les choses bien... je te promets que j'essaye.

Mes yeux s'embuent. Je ne contrôle plus rien. J'ai peur. Je détruis toujours tout. Mais blondinet mérite mieux. Cette journée m'a épuisé. Sans que je ne comprenne pourquoi ni que je le vois venir John B me fais un câlin. Je ne l'enlace pas en retour mais je pense que ça me fait du bien bizarrement.

JJ

Mon père n'a rien dit le temps du trajet et arrive devant la maison il est sorti. Pas un mot, pas un regard. Je prends quelques instants pour me remettre de tout ça avant de décider de rejoindre John pour le ramener.

Quand j'ouvre les portes je tombe sur quelque chose de surprenant. Mon pote fais un câlin à Dayana qui même si elle ne répond pas à son étreinte à l'air d'accepter.

Je ne sais pas pourquoi mais j'ai la haine.

- John je re ramène.

Ils se séparent rapidement et John me regarde surpris tandis que Dayana évite mon regard.

- T'es pas obligé de m'attendre. Je vais faire la fermeture.

- Tu devrais y aller John. Je gère.

- Va fumer, prends toi une pause. Je gère en attendant.

Je ne comprends pas pourquoi il fait tout ça. Mais la brune finit par hocher la tête et sortir. C'est là que je vois l'énorme trace sur son poignet.

- C'est mon père qu'a fait ça ?

- Oui JJ. C'est pour ça que je lui ai dit de prendre une pause. Elle est comme bloquée. Peut-être choquée même. Il y a un moment j'ai cru qu'elle allait pleurer. Elle a peur.

- Peur ? De ce qu'on a vu elle l'a braqué avec une arme.

- Seulement car il l'a agressé. Je suis perdu dans mes pensées un instant. Tu devrais aller la voir. Elle s'est inquiétée pour toi. Et puis malgré ce que tu dis tu t'inquiètes pour elle.

Je finis par hocher la tête face à mon meilleur ami qui me connaît mieux que moi-même.

En sortant je tombe sur quelque chose de surréaliste. Elle est assise à même le sol, une clope se consumant seule dans sa main. Une larme coule sur sa joue.

Je m'approche en silence. Je sais pas quoi faire moi merde. Je finis par juste m'asseoir à côté d'elle, prendre sa cigarette et finir de la fumer. Ça serait du gâchis.

Elle se redresse et essuie ses larmes en vitesse et je pense que ça me fait encore plus de peine.

- T'es pas obligé de te cacher.

- Je suis désolé.

- Tu l'as déjà dit. Tu t'excuses de quoi au fait ?

Elle me regarde comme si j'étais fou. Je ne l'ai jamais vu aussi expressive.

- J'ai pointé une arme sur ton seul parent. Je voulais pas tu sais. J'ai pris peur... je suis désolé.

- Il t'a fait mal ?

- Ça va. Elle touche instinctivement son poignet mais regarde au loin tremblante. Rien de pire que ce qu'on m'a déjà fait plein de fois.

- Ça ne change rien. Je suis désolé qu'il t'ai fait mal.

Et merde la savoir si mal me fais mal moi-même.

- Pourquoi tu ne me détestes pas ? Tu devrais. Je n'ai fait que merder avec ton père, la drogue, l'arme. Est-ce que il t'as fait payer ce que j'ai fait ?

Elle me regarde inquiète cherchant sans doute des traces de coups.

- Je n'ai rien. Il n'a pas parlé il est juste sorti de la voiture. J'ai l'impression de la voir se détendre et je me rends compte qu'elle a eu peur pour moi. Je ne t'en veux pas. Je veux dire je ne t'en veux plus. J'avais besoin de trouver un coupable pour mon père. C'était injuste de t'en vouloir à toi. Tu n'as pas voulu, je t'ai même entendu le dire à Barry. Ce soir tu as fait les frais de son mécontentement mais tu ne lui as même pas servi un verre. Je t'avais mal jugé je pense.

Elle ne dit rien mais hoche la tête. Je me rends compte que John avait raison je me souci d'elle. Peut-être plus que je ne le devrai. Je n'ai que dit la vérité. Je ne lui en veux pas. Mais elle aurait pu m'en vouloir à moi.

- Tu m'en veux ? Je veux dire mon père t'as fais mal plusieurs fois. Je suis son fils. Je comprendrais que tu m'en veuilles.

- Aucun enfant ne devrait payer les erreurs de ses parents.

Elle regarde au loin et je la vois se perdre dans ses pensées. Peut-être qu'elle pense à sa mère qui l'a mise à la porte ? Elle finit par se lever et elle finit par me tendre la main afin de m'aider. Je lui tends pour la forme mais soyons honnête je me lève par mes propres moyens, elle ne ferait que tomber sinon.

On rejoint John dedans qui sers comme si il avait toujours travaillé là. Ça ne change pas beaucoup de nos métiers en réalités. Je me joins à mon pote et on finit par faire la fermeture nous trois malgré que la brune insistait pour qu'on la laisse finir seule.

- Tu veux dormir chez nous ?

- Vous en avez trop fait. J'ai ma maison.

- Tu es sûre ? Je m'inquiète pour elle mais elle me fait signe que oui elle veut rentrer. D'accord mais on te dépose.

Elle accepte et on la raccompagne avant de rentrer. Quelle journée étrange.