Chapitre 2

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J'aperçois enfin la maison de Rafe et je me dépêche d'y entrer. Je vis presque à temps plein ici donc je ne m'embête pas à toquer à la porte, surtout à 2 heures du matin. 

- Dayana ? 

Je me tourne et face à moi il y a Sarah, la sœur de Rafe, mais surtout, mon ancienne meilleure amie.

- Sarah ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- J'habite ici.

- Depuis que t'es en couple avec John B je vis plus que toi ici.

- Tu reviens d'où ? Rafe est là ?

- Non, il est encore chez Topper, je suis parti car on s'est embrouillé. Je récupère des affaires et je file.

- Mais qu'est-ce que... elle fixe horrifiée mon poignet où l'on peut déjà apercevoir les marques rouges des doigts de Rafe. Tu es sûre que ça va ?

Avant que je ne puisse répondre un grand bruit dans l'entrée attire notre attention.

- DAYANA ?! hurle Rafe.

- Je suis juste là alors pas besoin d'hurler.

- Tu as cru pouvoir me quitter comme ça ?!

- J'ai mal à la tête alors fais moi le plaisir de baisser d'un ton. 

- C'est elle n'est-ce pas ? il désigne Sarah. C'est elle qui te met toutes ces idées dans la tête.

- Ne me mêlez pas à vos histoires, s'indigne Sarah dépitée.

Elle n'aurait pas dû lui répondre, car à présent, il va tourner sa colère vers elle.

- T'en as pas marre de te mêler de ma vie ?! lui hurle Rafe.

- Et toi t'en as pas marre d'être un connard ?! hurle Sarah.

Leur engueulade frère/sœur avec le concours de qui criera le plus fort m'ennuie au plus haut point, même si je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de culpabilité pour Sarah.

- Tu vas trop loin ! Tu ne pourras plus jamais me pourrir la vie.

Je me reconcentre sur Rafe qui vient de crier ces mots et, soudain, je me fige. Mon copain vient de sortir son putain de pistolet pour le pointer directement vers sa sœur. Il n'est plus maître de lui quand il est défoncé et il devient même violent, il faut que j'intervienne avant que la situation ne dégénère encore plus.

- Maintenant ça suffit Rafe ! je m'interpose entre l'arme et Sarah. J'ai accepté tes tromperies et toutes tes conneries, mais regarde toi ! Tu es en train de viser ta sœur Rafe ! Alors nous, on va s'en aller et tu vas nous laisser faire. 

J'agrippe la main de Sarah et la force à me suivre dehors avant de prendre la direction de chez moi. 

- Si tu veux, tu peux venir chez moi pour la nuit. Ma mère est pas là on sera seule. Après, si tu préfère rejoindre les pogues vas-y.

- Non, il est déjà tard, je préfère rester chez toi.

- Bien. 

Le reste du trajet se fait dans un silence mortel. Une fois arrivé je me tourne vers elle et vois qu'elle me fixe. J'ai l'impression qu'elle m'analyse pour mieux me juger et je ne supporte pas ça.

- Tu sais déjà où est la chambre d'ami, je dis ça en la regardant gênée par son attitude.

- Oui, je m'en souviens très bien.

Elle baisse la tête et je ne peux m'empêcher de vouloir la réconforter.

- Ne t'en fais pas pour ton frère, demain, il viendra s'excuser et tout rentrera dans l'ordre. 

- Mais j'en ai rien à faire de ses excuses ! Ce n'est pas parce qu'il viendra dire un petit pardon que je vais lui pardonner. Et tu ne devrais pas le faire non plus.

- C'est mon copain Sarah.

- Dayana tu as la marque de ses doigts dans ta peau ! Mais regarde toi ! Tu n'étais pas comme ça avant...

- Avant quoi ? je lui lance un regard las, j'en ai marre qu'elle me juge en permanence.

- Avant la drogue ! Avant que tu ne te mettes avec Rafe l'été dernier ! Dayana, Rafe est un monstre ! 

- Remets toi un peu question Sarah, je lâche mauvaise. Aux dernières nouvelles ceux qui ont rendu ton frère comme ça, c'est toi et ta foutue famille. Vous lui avez demandé de sauter dans l'eau avant de le regarder se noyer sans jamais chercher à l'aider.

- Sauf que dans cette histoire, tu n'es pas sa bouée de sauvetage. Il t'a juste entraîné vers le fond.

- J'en ai assez, j'ai la migraine, je monte me coucher.

J'en ai marre de ces jugements perpétuels. Certes, étant fille unique, je ne peux comprendre les embrouilles frère/sœur, mais je n'en peux plus qu'elle tente de me monter contre lui.

J'aime Rafe, peut-être pas de la manière la plus conventionnelle, mais je l'aime. Il m'a beaucoup aidé.

Et puis je suis coupable... ce monstre que Sarah a décrit, c'est moi qui l'ai créée.

Sauve moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant