Il prit mon sac à main et le balança sur le trottoire. A peine fus-je sortie, qu'il démarra la voiture et s'en alla à toute vitesse. Je ramassai mes affaires et de colère me mis a hurler sous la pluie battante. Complètement perdue, je pris une direction au hasard et commençai à marcher, le maudissant de tout mon être. Etais-je donc devenue folle ? Cet homme que je venais à peine de rencontrer n'était que contradictions. Son physique aussi intriguant qu'attirant, sa personnalité changeante , sa voix sèche mais rassurante, tout chez lui était un mystère. Et pourtant, aussi inssuportable qu'il était, il ne cessait d'envahir mon esprit. Mes chaussures prirent l'eau, me sortant de mon questionnement. Je n'en avais bien entendu pas encore parlé à Amélia. Non, cela aurrait encore été un pretexte pour me trainer dans un bar jusqu'au matin, et je voulais éviter sa « thérapie » comme elle l'appellait si bien. Une demi heure plus tard, je dus me rendre à l'évidence. J'étais complètement perdue et subissais les effets du froid, de la faim et de la fatigue. Avec le peu d'énergie qui me restait, je décidai alors de l'appeller pour qu'elle me prenne un taxi. Je sortis mon téléphone qui, évidemment, s'était logé bien au fond de mon sac, et le deverouillai. A peine eus-je trouver son numéro que la batterie me laissa, elle aussi tomber. Complètement désesperée, je me mis à hurler dans la rue déserte.
- Wilson je vous hais !
- Vraiment ? Répondit-il.
-Vous n'avez même pas idée ! Pourquoi est ce que vous …. »
Le temps que je fasse le lien dans ma tête, tout s'était enchaîné très vite. Je n'avais pas entendu la voiture s'arrêter à l'entrée de la ruelle ou je me trouvais et ne l'avais pas vu venir me chercher avec un parapluie. Je restai là, comme un champignon, à le fixer et me demander si j'avais encore eu une hallucination. Je tendis la main vers lui, et appuyai mon index contre sa joue froide, comme pour vérifier qu'il était bien réel. Son corps de raidit immédiatement à mon contact et il recula d'un pas, lâchant par mégarde le parapluie. Il leva les yeux au ciel en soupirant.
- Vous comptez rester ici encore longtemps ? Grogna-t-il.
- Comment m'avez vous retrouvé ? Demandai-je inconsciemment.
- On s'en fiche de ça ! S'emporta-t-il en ramassant ce qu'il avait fait tomber. Et c'est Joshua qui a insisté pour que je revienne vous chercher. Alors monter dans cette voiture maintenant ou je pars sans vous, et cette fois je ne reviendrais pas !
- Vous n'oseriez pas !
- Vous croyez ?
Il tourna les talons et retourna dans sa voiture, sans dire un mot de plus, tendis que je lui emboitai le pas en lui demandant de m'attendre. Il fut silencieux tout au long du trajet et je rentrai chez moi épuisée. Je balançai mon sac sur le canapé, puis entendis Amélia descendre les escaliers en trombe. Je me laissai tomber sur un fauteuil et ferma les yeux avant d'entendre ma meilleure amie me sermoner. Je lui racontai alors ma journée sans ommettre le moindre détail, aussi frustrant soit-il. L'entendre insulter mon supérieur me fit rire et je me rendis compte que je tremblais et étais frigorifiée. Je montai à l'étage et me glissai dans un bain bouillant. J'avais, depuis ma plus tendre enfance, toujours aimé être dans l'eau. Cela m'aidait à réfléchir et à me relaxer. Toutefois, ce soir là fut complètement différent. Je mouillai un gant, l'essorai et le mis sur mon visage en fermant les yeux, me laissant emporter par la fatigue. Toutefois, le visage de l'inspecteur me revint en mémoire, notamment son œil gauche. Je vis encore une fois une larme de sang couler de son œil, puis en une fraction de seconde je crus l'entendre hurler de douleur. Je me reveillai instantanément et partis chercher mon téléphone sans prendre le temps de m'enrouler dans une serviette. Je le branchai, cherchai son numéro et l'appellai avec celui d'Amélia. Celle ci me fixait clairement inquiète pour moi. Evidemment, il ne répondit pas. Je réessayai une fois, puis deux, puis trois pensant qu'il finirait par décrocher. A ma quatrième tentative, je tombai immédiatement sur sa messagerie. J'abandonnai et retournai dans mon bain, sans dire un mot. La nuit fut horriblement longue. Malgré la fatigue qui me pesait, il me fut impossible de fermer les yeux et partis travailler en avance. Alors que j'arrivai, je vis la porte du bureau de Wilson ouverte et les cris de Bryan résonnaient à travers tout le bâtiment. L'un des officiers, du nom de John Parker pouffait dans son coin pendant que les autres faisaient semblant d'être occupés pour éviter le courroux du commissaire. Je me dirigeai à pas feutrés vers le bureau que nous partagiions. Celui-ci avait été vidé de tous les cartons qui étaient encore là à prendre la poussière la veille. A la place, près de la fenêtre se trouvait un petit bureau en bois clair, qui venait d'être monté à en juger le tournevis et les vis qui n'avaient pas encore été rangés. Posée dessus, une magnifique fleur de lys se dressait avec élégance dans un petit vase en verre bleu. Un sourire s'étira sur mon visage cerné. Heureuse de ce geste de la part de l'inspecteur, j'allai dans le bureau de Bryan afin de le remercier et les trouvai tous les deux prêts à mordre. Je soupirai, puis remarquai les mains écorchés de Henry qui, encore plus que d'habitude, était de mauvaise humeur. Au moment même où il me vit entrer, il sortit, retourna dans son bureau et s'écria avant de claquer la porte :
- Puisque vous l'appreciez tant que ça, pourquoi vous ne partageriez pas VOTRE bureau avec elle ? »
Bryan s'assit sur son fauteuil en cuir et soupira longuement, déjà épuisé par le comportement de l'inspecteur.
- Ce gamin … Souffla-t-il. Désolé pour la scène Blue... Il est insupportable depuis ce matin.
- Ce matin ? Mais …. il n'est même pas encore huit heures ! Depuis quand est-il arrivé ?
- Il a sûrement dormit dans son bureau, la femme de ménage n'a pas pu entrer dans son « espace privé ». Le bureau que je lui ai demandé de monter pour toi te plaît ?
- Oui, il est magnifique ! Répondis-je en essayant de cacher ma déception. Et … La fleur ?
- Oh ça ! Je me suis souvenu que dans ta famille vous les aimiez beaucoup ! A propos, j'ai un service a te demander. Ce ne sera pas simple vu son humeur aujourd'hui, mais il va falloir que tu essaies de le garder dans son bureau ou en dehors du commissariat aujourd'hui.... Tu pourras faire ça ?
- Je ne suis pas sûre … Mais pour quelle raison veux tu le tenir éloigné ?
- He bien … J'ai une annonce à faire et ça risque de ne pas lui plaire du tout. Hors je ne veux pas encore qu'il me fasse une scène …
- Très bien. J'y veillerais... »
Au moment même où j'eus fais cette promesse, je sus que je ne pourrais pas la tenir. Il était nerveux et avait soigneusement éviter de me dire de quoi il retournait vraiment, et cela ne me plaisait pas du tout non plus. Sans dire un mot, je me contentai de le fixer avec un regard accusateur. Je le connaissais bien, et losrqu'il révélait son tic nerveux, je savais immédiatement qu'il me cachait quelque chose. Il hésita un instant, puis devant mon insistance, il finit par parler.
- On dirait ton père …. Soupira-t-il. Je ne veux pas que Wilson soit dans le coin parce que l'enquête sur le meurtre d'Ophélie-Rose Park a été rouverte....
- Mais c'est ….
- Oui, c'est sur cette affaire que ton père travaillait quand il a disparut. C'est pour ça que je ne veux pas qu'il soit là. Il va vouloir mettre son nez la dedans et va tout faire capoter.
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Secrets ( 1ère Partie )
Mystery / ThrillerAprès avoir quitté la petite ville où elle a passé toute son enfance Blue apprend le décès de sa mère. Elle hérite donc de la vieille maison et décide de la mettre en vente pour repartir au plus vite. Mais le meurtre d'une fillette va changer tous s...