L'aveu

11 5 3
                                    


Le froid me coupais le souffle et je commencais à ne plus sentir mes pieds gelés par la neige. Pourtant, je ne m'arrêtais pas, l'espoir toujours présent de le rattraper bien que sa silhouette se faisait de plus en plus lointaine. Les larmes n'avaient cessé de couler et mon coeur battait la chamade. Cette fois, mon barage avait cédé. Il s'était écroulé, et tout un flot d'émotions non contrôlées me déchiraient de l'intérieur. Lorsque mon père fut totalement hors de vue, je restai un moment immobile, en plein milieu des rues vides et silencieuses, a contempler un horizon lointain. A bout de souffle je me mis a errer sans but. Revenir à la fête ? Hors de question. Devoir me justifier de ma fuite était inconcevable. Retourner chez moi ? Mauvaise idée. Affronter Éric, qui devait probablement être dans une colère noire, en plus de sa mère qui allait encore me critiquer ouvertement, était bien au dessus de mes forces. Au final, que me restait-il ? La seule personne sur qui je pouvais compter, était Wilson. Mais dans cette situation, lui faire face m'étais impossible. Je comprenais mieux l'attitude d'Helen et désormais il me fallait tirer un trait sur mes sentiments et mon désir pour cet homme. Il fallait que je me résigne a abandonner.

- Mademoiselle ! Cria une voix faiblarde et essoufflée.

Je n'eus pas le temps de réagir, que deux bras vinrent entourer mes épaules et y placèrent une énorme doudoune bleue marine.

- Wilson ? Mais... Qu'est ce que vous faites ici ? Balbutiai-je surprise de le voir devant moi.

- Tout... Tout à l'heure... Oh bon sang ... Attendez... Que je reprenne mon souffle.

- Vous respirez comme un fumeur asthmatique... Vous êtes sûr que ça va ? N'allez pas faire un malaise s'il vous plaît !

- La faute à qui !

- Sérieusement. Pourquoi êtes vous là ?

- Tout à l'heure. Quand nous étions tous les deux seuls. Vous m'avez bien dis tout ça à cause de l'alcool ?

- Non. Je le pense toujours.

- Vraiment ? Vous en êtes certaine ?

- Absolument. Mais ... Est-ce vraiment ce qui vous importe alors que vous venez d'apprendre votre paternité ?

- Premièrement, de quoi je mêle ? Et deuxièmement, depuis quand est ce que je dois la fermer ?

- A... Attendez... C'est ça qui vous embête ?

- Bien entendu ! Vous m'embrassez. Vous me déhabillez. Vous vous coller à moi. Vous me rendez fou et en plus je dois la fermer alors que j'essaie d'être courtois et respectueux envers vous ? Allez, suivez moi on rentre.

- Oh que non ! Je ne rentrerais pas. Je veux pas le voir.

- Pitié Mademoiselle Anderson faites un effort. Je ne suis pas stupide au point de vous ramener chez vous. Et il est clairement hors de question que je vous laisse dehors, seule, en pleine nuit.

- Vous m'avez bien jeté dehors sous la pluie !

- J'admet ne pas être quelqu'un de facile par moment. Je peux même être un con la plupart du temps je le reconnais. Mais... Là, c'est différent.

Il me tendit la main, attendant patiemment que je la prenne et le suive, évitant mon regard, le visage à moitié enfouie dans une énorme écharpe rouge et verte à pompons. C'est à ce moment là que je compris une chose essentielle au comportement de Wilson. L'embarras, la surprise et sa timidité, c'était lui aussi, toutes ces émotions incontrôlées qui faisaient souvent de lui quelqu'un ... De spécial.

- Bon alors ? Vous la prenez ma main ou pas ? Râla -t-il commençant a s'impatienter.

Je réprimai un sourire et glissa ma main dans la sienne.

Secrets ( 1ère Partie )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant