Secrets ( 1ère Partie )

Helen

Quelques jours plus tard, après avoir recueillis plusieurs dépositions mentionnant toutes sans exception le nom de Bonnie Stampton, Bryan décida de faire la convoquer afin de l'interroger. Wilson, n'avait cessé d'être morose, et, malgré les ordres de son père et du commissaire, il n'avait toujours pas emménagé chez moi, tendis que Amélia, fidèle à elle même avait redécorer sa chambre et s'était étalé dans toute la maison, laissant trainer ses affaires un peu partout. Et un matin, alors qu'il faisait encore nuit, la sonnerie stridente du vieux carillon retentit. Les yeux à demi fermés, je me levai et allai ouvrir. Eric, se tenait là, les mains derrière son dos, un magnifique sourire sur le visage et une énorme valise à ses pieds. Ses cheveux blonds foncés avaient poussés, et de grosses cernes soulignaient ses yeux bruns.

- Surprise ? Me lança-t-il en me tendant les bras.

Je ne répondis pas et restai là, appuyée contre le coin de la porte, me demandant si je rêvais. Son air joyeux fut alors remplacé par une moue, puis il prit sa valise et entra sans rien dire. Il la posa au milieu du salon, où les vêtements d'Amélia étaient éparpillés en boules.

- Je pensais que tu allais me réserver un meilleur accueil que celui-ci! Me fit-il remarquer. Je viens de faire plus de trois heures de route pour venir te voir.

- Oui... Fis-je en fermant la porte. Ne te méprend pas, je suis très contente de te voir, simplement, comme tu le vois, je ne suis pas encore bien réveillée.

Il pouffa, et s'avança doucement vers moi, ouvrant à nouveau les bras après avoir enlever sa veste en cuir et découvrant sa large poitrine dissimulée sous un gros pull écru à émaille. Il m'enlaça doucement, comme une petite chose fragile. J'avais toujours adoré la façon qu'il avait de me prendre dans ses bras, de me traité comme si je risquais de me fissurer au moindre choc. Mais ce matin là, je ressentis quelque chose de différent. Sans savoir vraiment ce que c'était, je lui rendis son étreinte en me disant tout simplement que c'était l'effet du réveil surprise, même si je n'en était absolument pas convaincue. Amélia déboula en trombe dans l'escalier.

- Qu'est ce que ... Eric ? Cria-t-elle.

- Oui, c'est bien moi. Répondit-il en s'éloignant un peu. J'ai décidé de venir habiter ici avec vous.

- Quoi ? Nous exclamâmes Amélia et moi en même temps.

A peine avions nous eu le temps de réagir, qu'il était déjà à l'étage et inspectait les lieux.

- C'est quoi ça ? Me murmura Amélia.

- Je n'en sais absolument rien... Il m'avait dit qu'il me préparait une surprise mais je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il décide d'emménager avec nous.

- Tu sais ce que j'en pense ! Quand tu as décidé de ne pas l'écouter et de venir ici j'ai pensé qu'enfin tu allais te libérer de cette foutu routine qu'il avait imposé ! Tu n'es pas faite pour les relations aussi mornes... Et puis comme je te l'ai dis, je l'ai vu avec une femme avant de venir !

- C'était peut être une collègue ...

- On n'emmène pas une collègue dans un restaurant huppé, le soir vers vingt deux heures ...

Je soupirai. Elle avait parfaitement raison et je le savais. Mais quelque part je ne voulais rien entendre. J'allumai la cafetière, et montai me préparer avant de mettre l'inspecteur en colère. Lorsque je fus sur le point de passer la porte, la voix d'Eric, qui avait déjà rangé ses affaires dans mon placard, m'interpella.

- Tu pars déjà ?

- Oui, je travaille et mon coéquipier est très à cheval sur les horaires ! J'essaierai de rentrer un peu plus tôt.