Secrets ( 1ère Partie )

Wilson et les chats

- Il m'a l'air plutôt compétent pourtant ! Il connaissait papa, je suis sûre qu'il serait une aide précieuse !

- Si c'était le cas, on lui confierait plus d'enquête, hors depuis deux mois on ne lui confie plus rien. Mais si tu y tiens tant, je peux lui assigner une enquête mineure. Il n'y a que comme ça que tu comprendras pourquoi je ne peux pas me permettre de le laisser fourrer son nez dans l'enquête de ton père. La semaine dernière, Abigail Klein a retrouvé son chat mort dans sa cuisine. Après autopsie auprès d'un vétérinaire il a été révélé qu'il avait été empoisonné. Elle a porter plainte et demande à ce qu'on retrouve qui a fait ça.

- On va enquêter pour un chat ? Sérieusement ?

- En temps normal ? Non. On n'a pas assez d'effectifs. Toutefois, il y a trois jours, deux autres personnes sont venus nous voir pour le même problème, et madame Klein ne cesse de nous téléphoner pour savoir si l'enquête avance. Alors soit vous prennez ce cas tous les deux pour l'occuper, soit je vous donne un congé pour la semaine qui vient et tu seras en charge de t'occuper de lui jour et nuit .

Malgré le fait qu'il faisait pratiquement partit de ma famille, il m'avait lancé cet ultimatum comme il l'aurrait fait pour l'un de ses employés. En y réfléchissant bien, j'étais d'ailleurs devenue l'un d'eux. J'acceptai malgré moi, tout en appréhendant la réaction de Wilson. Avant que je ne passe la porte de son bureau, Bryan me lança dans la foulée :

- Oh , j'oubliais ! Blue, surtout tiens bien Henry, il deteste les chats !

Je roulais des yeux et sortis pour prendre le dossier, puis, rejoindre le bureau de mon coéquipier. Je toquai doucement et ouvris la porte pour le retrouver affalé sur un fauteuil en tissus, enroulé dans un plaid et la tête en arrière. Je posai mes affaire sur mon nouvel espace de travail aussi délicatement que possible afin de ne pas le réveiller et commençai à lire les plaintes de Madame Klein et de ses voisins. Mais au fond de moi, j'étais plutôt indignée. Si je n'avais pas insister de la sorte, Bryan m'aurrait-il avouer la vérité ? Et m'aurrait-il donné cette enquête ? Puis je me mis à la place de Henry qui dormait encore profondément, pensant qu'il devait certainement subir ce genre d'humiliation assez fréquemment. Pourquoi le mettre à l'écart ? Cette question, je la gardais pour le commissaire, je devais d'abord me concentrer. Mon téléphone vibra bruyamment, me faisant sursauter. Le nom de Eric s'affichait sur l'écran. J'hésitais. Avais-je vraiment envie de lui parler à cet instant précis ? Dans un geste précipité, afin de ne pas réveiller mon « chef » qui grognait et râlait même dans son sommeil, je raccrochai et regardai par la fenêtre, en pleine reflection. J'eteignis mon téléphone et le jeta dans mon sac pour éviter toute distraction. Deux heures plus tard, je me décidai à le réveiller. Je m'approchai doucement de lui et tappa légèrement sur son épaule, sans que cela ne le réveille. Je le secouais alors un peu plus fort, sans résultat.

- Vous êtes agaçant même quand vous dormez ! Fis-je en lui bouchant le nez.

- Je ne dors pas. Je réfléchis.

- Vous êtes de mauvaise foie en plus ! Vous dormiez tellement bien que vous n'avez pas bougé depuis deux heures !

- Cactus, Flamby et Miss Beauté ... sont les trois bestioles qui ont été retrouvées mortes à leur domicile cette semaine, en plus de Bidouille, celui de Madame Klein.

- Ce sont des chats, pas des bestioles, et comment avez vous pu retenir leurs noms alors que je ne vous ai même pas encore parlé du dossier ?

- Je vous ai entendu glousser comme une poule en lisant leurs noms ... Et je refuse de travailler là dessus.

Il se redressa et s'étira, avant de me fixer avec son œil noir à semi ouvert, toujours enroulé comme un nem dans son plaid. Il se leva sans me quitter des yeux, tout en déroulant sa couverture alors que je lui faisais mon regard de cocker pour essayer de le convaincre d'accepter de m'aider.