Tentative

18 4 3
                                    

- Je sais que cela risque de vous être difficile mais, s'il vous plaît, ne réagissez pas à la discussion que je vais avoir avec Bryan. Baragouina - t -il en essayant de bouger les lèvres le moins possible.

- Je ne vous promet rien. Retorquai-je à deux doigts de me moquer de lui.

Il se tourna vers moi et commença a râler.

- S'il vous plaît, encore une fois, faites simplement ce que je vous dis. C'est important.

- Puisque vous insistez.

Lorque Bryan arriva devant lui, il le regarda d'un oeil inquiet.

- Qu'est-ce que tu fais ici Henry ? Tu devrais être sur un lit d'hôpital ! Commença -t-il, sortant son téléphone de sa poche. Je vais appeler Eugénio pour qu'il te ramène.

- Je suis encore inspecteur il me semble. Et j'exerce mes fonctions : j'enquête. Répondit Henry en insistant bien sur chaque mot.

Je ne pus m'empêcher de pouffer en écoutant leur conversation. Henry tourna son regard vers moi, oubliant totalement Bryan l'espace d'un instant.

- Je vous avais demandé de ne pas réagir!

- Henry... A qui est ce que tu parles ?

- ...

Il détourna le regard, comme un enfant qui se faisait gronder et ne répondit pas.

- Alors ça recommence, n'est-ce pas ? S'inquieta Bryan. Tu nous refais une crise c'est ça ?

- Non ! Non Bryan je te promet que je vais bien ...

- Alors pourquoi est-ce que tu transpire autant ? Coupa-t-il en posant son imposante main sur son front. Tu es fiévreux !

Il  souleva mon manteau et son pull pour révéler son pansement sanglant.

- Regarde moi ça ! Comment espères-tu retrouver William dans cet état ? Aller suis moi.

Il le prit par la manche, l'embraqua de force dans sa voiture et le ramena à l'hôpital où il s'écroula sous les yeux d'Helen qui, dans la panique poussa un cri digne d'une telenovela. Bryan raconta à Eugénio ce qui s'était passé. Celui-ci s'affaissa sur une chaise, la main posée sur son front et murmura :

- Alors il recommence a délirer, hein ...

Je restai à son chevet plusieurs jours, espérant à chaque minute le voir se réveiller. Et plus les jours passaient, plus je me sentais étrangement mal, comme si, même dans cette chambre d'hôpital, nous n'étions pas sécurité.
Une nuit, alors que le silence régnait dans les couloirs vides, jentendis des bruits de pas, avançant lentement et faisant résonner leurs échos. Tac. Tac. Un pas après l'autre. Ce n'était pas le son des chaussons des infirmières. Non. Cela ressemblait plus a de lourdes chaussures dont chaque pas était mesuré. Je jettai un coup d'oeil à Wilson qui semblait toujours endormi bien que sa fièvre fut redescendue, puis me dirigeai nerveusement vers la porte. Je ne vis rien, si ce n'était les néons blancs aveuglants posés au plafond.

- Wilson ! Réveillez vous ! Chuchotai-je de peur que l'on m'entende dans le couloir.

Mais il ne bougea pas, me laissant seule avec ma panique grandissante. J'entendis soudain une porte s'ouvrir et se refermer lentement, faisant le moins de bruit possible. Puis une autre. Et encore une autre, se rapprochant toujours un peu plus. Fatalement, ce fut au tour de la chambre de Wilson d'être visité. La porte s'ouvrit lentement, laissant peu à peu entrer la lumière du couloir, puis, une voix que je ne connaissais que trop bien murmurma joyeusement :

- Ah. Enfin te voilà.

Il se dirigea vers Wilson en sifflotant, une seringue à la main. J'avais beau hurler à Henry de se réveiller, essayer de le secouer, rien n'y faisait, il ne bougeait pas. Mon père enfonça l'aiguille dans la perfusion lorsque finalement, celui qu'il essayait d'éliminer lui attrapa le bras.

- Je te tiens William ! S'écria -t-il en se levant et attrapant une paire de menottes qu'il avait caché sous son oreiller.

- Tu crois ? Ria mon père, lui assénant un coup de poing dans l'estomac. Tu pense qu'avec tes petits bras tous frêles tu vas pouvoir m'immobiliser ? Voyons Henry, je te pensais plus intelligent que ça !

Un coup, puis un autre, encore et encore. Il ne s'arrêtait plus et moi je ne pouvais rien faire. J'essayais tant bien que mal de l'arrêter, mais rien n'y faisait. Lorsque Wilson cessa de se relever, grognant de douleur sur le sol ensanglanté, mon père se lassa. Il claqua de la langue et reprit sa seringue.

- Ça ne sert plus à rien si tu es réveillé. Marmonna-t-il entre ses dents.

Il s'en alla, juste comme ça. Je voulus le poursuivre mais quelque chose au fond de moi m'en empêcha. Était -ce de la peur ? Je n'en savais rien.

- Merde ça fait mal ! Jura Wilson plein d'échimoses et de sang qui essayait de se lever en s'accrochant à son lit.

- Je suis désolé, je n'ai rien pu faire... M'excusai-je.

- Biensur que si ! Vous m'avez prévenu de son arrivée, sans ça... Je ne sais pas si j'aurais pu réagir à temps. Merci Blue. Me sourit-il.

Il avait prononcé mon prénom comme si de rien n'était, en me regardant droit dans les yeux. Si j'avais eu mon corps, je me serais certainement effondrée de bonheur comme une collégienne qui connait son premier amour.  Je me repris, et essayai de ne pas faire cas de l'attraction qu'il exerçait sur moi.

- La prochaine fois, mettez moi au courant ! Et quand est ce que vous avez réussis a mettre une paire de menottes sous votre oreiller ? Je ne vous ai pas quitté des yeux !

- Ça... C'est un secret que je ne vais pas vous dévoiler. Enfin pas maintenant ! Plus sérieusement, il va falloir s'attendre a ce qu'il revienne nous rendre visite.

Secrets ( 1ère Partie )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant