Ghost

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J'avais envie de croire à une sorte de canular. Bryan, occupé a retenir les curieux et a superviser les techniciens me surveillait de temps à autre du coin de l'oeil. Je n'arrivais pas a bouger, les yeux rivés sur la marre de sang qui colorait le bitume au croisement du 9 Abbey Street, et du 15 Land's Avenue. Une ambulance avait emporté le pauvre Henry, tandis que les officiers Park et Stevenson s'occupaient du criminel qui semblait être devenu fou. Eugénio quant à lui, s'évertuait a calmer Helen qui s'était effondrée et ne cessait de crier. Je ne savais plus ce que je devais faire. Rentrer chez moi ? Attendre ici ? J'appelai Amélia, espérant que celle-ci me vienne en aide.
Pendant que j'attendais mon amie, tout le brouhaha qui animait les rues avait finalement cessé. Tous, ayant satisfait leur curiosité étaient rentrés chez eux, prêts a diffuser la nouvelle à qui voulait l'entendre. Je me retrouvai donc seule, le regard dans le vague, tremblant de froid.

- 9.15... hein ? Soupirai je dépité et déboussolée. J'aurais dû y penser...

- Ce n'est pas de votre fautre Mademoiselle Anderson. Murmura une voix familière à mon oreille.

Surprise, je me tournai dans tous les sens pour voir qui était l'homme qui me parlait. Mais rien ni personne ne se trouvait là. Je me mis a rire nerveusement.

- Ok. D'accord. Je l'admet. Je suis devenue folle c'est ça ? Haha ! Haha ...

- Je pensais que vous pourriez me voir étant donné que vous avez vu Joshua... Ajouta la voix.

- Je crois que j'ai besoin de sommeil. Amélia dépêche toi s'il te plaît...

Quelque chose toucha mon épaule. Je fis un bon et me tournai une nouvelle fois. Mes yeux s'écarquillèrent lorsque je vis très nettement Wilson se tenir devant moi, je visage ensanglanté. Je fis un pas en arrière, incapable de prononcer un mot. Ce fut à ce moment qu'Amelia arriva et vint vers moi en courant pour me prendre dans ses bras.

- J'ai appris pour ton ami... Je suis tellement désolée Blue. Me dit elle avec compassion.

- Je viens de le voir Amélia...

- Où ça ?

- Juste ... là... ? Répondis je en pointant du doigt l'endroit où je l'avais vu.

- Aller. Viens. On va se boire un chocolat bien chaud et de changer les idées. Tu dois être sous le choc.

- Non. Amélia, je l'ai vu. Il m'a parlé ! Et puis... Attend... Comment est-ce que tu savais où je me trouvais ?

- Blue... Tu ne t'en es pas encore rendu compte ?

- De quoi est ce que tu parles ? Lui demandai-je paniquée.

- Je suis morte il y cinquante ans.

Elle souleva son haut, sous lequel un impact de balle lui trouait la peau. Je fis un pas en arrière, essayant vraiment de comprendre tout ce que cela signifiait. J'avais de plus en plus de mal a respirer et la panique me gagnait peu à peu.

- C'est ton imagination Blue. Me répétai- je les mains tremblantes. C'est toi qui déconnes. Les fantômes n'existent pas... Les fantômes n'existent pas. Les fantômes n'existent pas !

- Je suis désolée de n'avoir rien dit jusque là. C'est tellement agréable d'avoir quelqu'un de vivant à qui parler... Quelque part, je me sentais vivante moi aussi. Ajouta-t-elle en s'approchant de moi.

A chaque pas qu'elle faisait vers moi, je reculais de deux, jusqu'à ce que mes jambes faillirent sous mon poids et je ne m'écroule. Je perdis conscience en pleine rue, transit de froid et sous la neige fine qui commença a tomber.

Ce fut la voix de Bryan qui me réveilla. Il me passa sa veste et me fit monter dans sa voiture pour me ramener chez moi. Ce à quoi je m'opposai fermement.

- Je veux voir le corps Wilson. Lui dis je avec détermination.

- Il n'est pas encore mort. Me rassura-t-il. Beaucoup seraient prêts a l'enterrer eux même, mais ça ne sera pas pour aujourd'hui. Ce garçon est plus coriace que du chiendent.

- Alors ... Il... Il est vivant...

Je n'en revins pas. Le soulagement s'empara de moi et je me mis a rire et pleurer en même temps me noyant dans ma morve. Tout ça, c'était beaucoup trop pour moi. Bryan me regardait péter un cable d'un regard inquiet. Puis, hésitant, il me tendit un papier sur lequel mon nom était écrit avec un feutre noir.

- Il tenait ça dans sa main quand on l'a retrouvé. On a eu du mal à le lui prendre. De toute évidence, c'est pour toi.

Je depliai le morceau de papier froissé et lu les cinq mots qui me firent frissonner : " Il n'est pas mort ".

Secrets ( 1ère Partie )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant