Valentina Tome 1 : un monde nouveau

Chapitre 8

Après ce qui me semble des heures, Ian me libère de son étreinte. Je mets quelques minutes de plus pour encaisser le choc, Céleste est en vie et c'est tout ce qui compte pour l'instant même si elle n'est pas auprès de moi.

— Nous allons commencer à nous entraîner, tu pourras toujours me poser d'autres questions si tu le souhaites. Ton père avait la capacité de télékinésie comme tous les Abramo, mais je ne pense pas que ce soit également le tien.

Une boule de tristesse se forme au fond de ma gorge. J'aurais aimé partager autre chose avec lui qu'une ressemblance physique.

— Il nous reste donc la pyrokinésie, l'atmokinésie, la téléportation ou la métamorphose. Ce sont les pouvoirs principaux que Louise a déjà transmis. Le souci, c'est que tes yeux ne nous fournissent aucun indice alors il nous faudra le découvrir nous-mêmes.
— Et comment je déclenche ces superpouvoirs ? Pour me transformer, j'imagine un oiseau et hop, j'en deviens un ? dis-je en râlant.

— Oui, entre autres, tu veux démarrer par quel don ? Maniant le feu, je pense que je pourrais davantage t'aider dans ce domaine.

— Autant commencer par le plus dangereux, monsieur le pyromane. Mais, j'aimerais aussi essayer la télékinésie, on ne sait jamais. Dis-je en haussant les épaules.

Ian s'approche de moi pour n'être qu'à quelques centimètres de mon bras gauche. Un sourire carnassier sur son visage, il tend la main droite et une petite flamme émerge devant mes yeux. Elle est si belle, si apaisante, une sensation au fond de moi appelle cette chaleur. J'ai envie de l'attraper, elle m'hypnotise tellement que je n'entends plus aucun son près de moi. Rien d'autre n'existe que cette boule de feu et moi autour du Loch. Sans m'y attendre alors que j'essaie de la saisir, elle se volatilise comme si elle ne s'était jamais trouvée là. Déçue, je me tourne légèrement vers le visage de Ianatan.

— Val, tu vas bien ? Sa voix est aussi douce que du coton.

— Oui, je bafouille plus que je ne parle. Pourquoi ?

— Tu étais en trans et tes yeux étaient bizarres.
Il se caresse délicatement le menton tout en étant perdu dans ses pensées. Son téléphone portable sonne, ce qui le sort de sa rêverie. Il s'écarte de quelques pas, assez loin pour qu'une oreille humaine ne l'entende pas. Ma curiosité me brûlant de l'intérieur, j'essaie de savoir qui peut bien l'appeler. Inutile que je m'aventure à lire sur ses lèvres, déjà petite, c'était un échec. Alors, tout en tentant de faire apparaître une boule de feu devant moi, je me focalise sur les sons autour de nous. Sur ses yeux perçants qui me contemplent et après plusieurs secondes, je commence à ressentir des fourmillements inhabituels dans les jambes. Ne me laissant pas perturber par cette sensation, je continue à le fixer. Je suis certaine qu'un nouveau changement s'effectue dans mon corps. Les picotements se font de plus en plus intenses pendant que je me concentre davantage pour que ce don à l'intérieur de moi puisse se développer. D'un coup, le paysage qui était aux différentes couleurs chaudes passe à un blanc laiteux. Tout autour de moi devient tantôt liquide, tantôt solide... Et, sans m'en apercevoir, me voilà juste devant Ian. Si près de son visage qu'une seule respiration un peu trop profonde suffise à nos lèvres pour se rencontrer. À travers ses lunettes de soleil, je lis de l'étonnement et ce qui pourrait également ressembler à de la fierté. Mais, quand son regard se pose sur ma main, cette fois, je vois de la surprise et de l'incompréhension.

— Franzi, je compte sur toi pour régler ça au plus vite, je dois te laisser.

Sans lui donner le temps de finir sa phrase, il lui raccroche au nez. Tout en douceur, comme si Ian était face à un animal sauvage et dangereux, il range son téléphone dans la poche de sa veste en cuir et tend un doigt vers mon poignet sans pour autant me toucher.

— Alors, étonner monsieur le vampire ? dis-je sans détourner le regard de son visage, avec une pointe de fierté.

— Val, comment as-tu réussi à faire... tout ça ?