Protego

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« L'homme le plus sage n'est jamais vraiment prévenu contre sa propre vanité. »

{Georges Dor}

Hermione eut le plus grand mal à retenir ses larmes de fureur et fixa les étendues salées aux remous apaisants. Elle ne voulait pas craquer à nouveau. Pourquoi fallait-il que les hommes soient si stupides ? Certes, Klaus l'avait agacée avec sa manie de lui couper la parole sans cesse et ses paroles creuses, mais de quel droit Tom Jedusor était-il intervenu dans ce qui ne le regardait pas ? Après tout, c'était de sa faute à lui si elle ne pouvait plus réellement se considérer comme fiancée ! Alors oui, Klaus était sans doute loin d'être subtil mais cela lui faisait du bien au moral d'être courtisée par un homme aussi attirant, même si c'était sans conséquence. Quel était son problème enfin !?

Elle tenta de se raisonner, son esprit rationnel reprenant peu à peu le dessus. Non, ce n'était pas de la faute de Tom si le retourneur de temps défectueux l'avait amenée ici. Il était coupable de bien des choses, mais pas de sa présence en 1944...

« Hermione ? Puis-je me permettre... ? »

Klaus se tenait près de l'escalier sur le pont et la regardait avec incertitude, le visage penaud. Poussant un soupir, elle acquiesça brièvement et contempla à nouveau la mer. Ce n'était pas le moment de se mettre à dos un professeur de Durmstrang.

« Je m'excuse de m'être emporté. C'était stupide de ma part. » Elle ne répondit pas, alors il continua, s'approchant de plus en plus. « Sachez quand même que mon admiration est sincère et j'ai été un idiot complet de vouloir discréditer ce que je prenais pour un rival...
- Tom est mon étudiant. Rien de plus » intervint-elle d'une voix sèche.

« Bien sûr. Je suis désolé. »

Elle lui fit signe de laisser tomber. Il était loin de se douter de la véritable raison de sa contrariété... Si elle n'était pas si triste, elle aurait sans doute éclaté de rire. Tom Jedusor, un rival ? Elle le haïssait, se dit-elle. N'était-ce pas à Hermione qu'il revenait de le mettre hors d'état de nuire ? Elle supposait avoir gagné une partie du respect de Voldemort, ce qui n'était pas rien, mais il était ridicule d'insinuer qu'il puisse s'intéresser à elle, autrement que pour la percer à jour. Il était incapable d'éprouver de l'affection.

« Hermione, j'ai conscience que nous nous connaissons peu et que j'ai tendance à dire facilement ce que je pense. Mais je voudrais savoir... Est-ce ce qu'il a dit est vrai ? Etes-vous déjà engagée ? », demanda Klaus à voix basse.

Les larmes d'Hermione brouillèrent sa vue, une nouvelle fois, et elle les effaça d'un geste sec du bras. Malgré ses airs bravaches, le jeune homme la mettait en confiance, alors elle lâcha la vérité, du moins en partie.

« Oui », murmura-t-elle. « Mais ce n'est plus d'actualité. Il... Il est parti. Pour de bon. »

Le jeune homme ne répondit pas, ses traits exprimant la compassion. Il fit un mouvement pour lui prendre la main et elle le laissa faire.

« Les étudiants ne le savent pas et je souhaiterais qu'il en reste ainsi. » Il acquiesça, compréhensif. « Ecoutez Klaus, je suis très flattée par vos attentions, mais la situation est compliquée et je ne...
- Je comprends très bien, ne vous en faites pas, Hermione. Je vais vous laisser tranquille de ce côté-là. Je sais que je suis un peu stupide sur les bords, mais quand même ! »

Il lui fit un sourire lumineux qui la réconforta. Puis, il l'attira dans ses bras. Hermione se laissa faire. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait plus goûté à la chaleur humaine, réalisa-t-elle alors, et cela lui fit un bien fou. Elle put se blottir librement dans ses bras, sachant qu'il n'attendait plus rien d'elle en retour.

Le Temps, cet InconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant