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« Ce sont nos choix qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes. »

{Joanne K. Rowling}

Lorsque Tom s'éveilla dans la chambre bleue, il ne reconnut pas tout de suite les lieux. Il lui fallut quelques secondes pour se souvenir de son court séjour à Beauxbâtons et il se remémora alors la soirée de la veille. Interloqué, il eut peine à dissocier le rêve de la réalité. S'était-il vraiment plongé avec Miss Jean, au clair de lune dans la mer bordant le château ? S'il avait fait un tel rêve, il s'inquièterait sérieusement pour sa santé mentale. Une fois les idées bien remises en place, il se rappela que ces évènements s'étaient vraiment déroulés. Et les sirènes lui avaient appris ce dont il avait besoin...

Il ne l'avait pas dit à Miss Jean lorsqu'ils étaient ressortis de l'eau pour rentrer discrètement au château, mais il songeait à reproduire le schéma de Beauxbâtons à Poudlard. S'il parvenait à lever les créatures contre les sorciers de Grande-Bretagne, avant de les neutraliser avec son propre pouvoir, il jouirait d'une grande renommée et il accèderait aux plus hautes sphères du pouvoir sans effort. La crainte et la vénération étoufferait toute concurrence et Lord Voldemort pourrait appliquer sa dictature dans l'ombre, sans qu'aucune résistance ne se fomente assez rapidement contre lui.

Des coups résonnèrent à la porte, et il fut surpris d'être ainsi dérangé. La montre qu'il avait posée sur la table de chevet n'indiquait que huit heures du matin. Il ne répondit pas immédiatement, et ce ne fut que lorsque les toc toc se firent plus insistants que le jeune homme consentit à se lever, à enfiler sa robe de chambre et à entrouvrir la porte. Son exaspération devait être vraiment visible, puisque Mr Bourdon, le poing levé pour frapper à nouveau, sembla soudain faiblir.

« Le petit-déjeuner est servi. »

Il jeta un coup d'œil à l'extérieur. Les filles n'étaient pas encore levées et de toute évidence, le professeur avait commencé par lui.

« Il est huit heures et nous sommes dimanche. Nous n'avons pas été informés d'un quelconque rendez-vous matinal. »

Ses yeux noirs dardaient l'homme qui reprit contenance tant bien que mal.

« Nous en sommes désolés, veuillez bien le croire Mr Jedusor. Nous pensions que vous n'auriez pas sommeil, vous et Miss Jean ayant quitté la salle très tôt. »

Lorsqu'il vit Mr Bourdon s'efforcer de regarder dans la chambre, il comprit soudain l'allusion. Il avait certainement espéré surprendre le professeur dans son lit, et Jedusor haussa les sourcils et esquissa un sourire glacial. Ce Français était décidément d'une indiscrétion innommable...

« En effet. Et il me semble qu'elle dort dans la chambre d'en face, professeur. »

Celui-ci arrêta aussitôt son manège et bredouilla qu'il était parfaitement au courant, merci pour lui. Tom dut lui assurer qu'il réveillerait les deux femmes et qu'ils seraient tous prêts d'ici un quart d'heure. Lorsque le bonhomme partit enfin, il frappa aux portes de ses accompagnatrices et lorsqu'il entendit des mouvements dans la pièce, il leur annonça qu'ils étaient attendus à huit heures et quart dans la Salle à Manger. Quand des grognements lui répondirent, il retourna dans la salle de bains afin de s'apprêter. Maudits Français ! La pensée de la reine des sirènes le rasséréna. Ils allaient avoir ce qu'ils méritaient. Quel dommage que ces créatures n'usent pas de violence ! Il n'y avait que cela qui fonctionnait avec les humains. Mais il serait intéressant de connaître leur méthode afin de mesurer son efficacité...

Le Serpentard fut rapidement prêt et constata que ses voisines de chambrée n'avaient pas été plus longues. Les yeux légèrement ensommeillés, elles le suivirent jusqu'à la Salle à Manger où, comme il s'y attendait, il n'y avait pas grand monde. A la table des professeurs, seuls Madame Fouquet et le professeur Bourdon étaient assis, plongés dans une grande discussion. Ils les rejoignirent, se mettant tous trois à leur opposé de manière à ce que des places restent vacantes entre eux et les deux protagonistes qui les avaient tirés du lit.

Le Temps, cet InconnuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant