« Pour bien connaître un homme, il faut le connaître par soi-même. »
{William Shakespeare}
Les heures s'écoulaient avec une impitoyable lenteur, accroissant la nervosité de Tom. Hermione était partie à midi, il était à présent dix-huit heures. Il paraissait peu probable qu'elle soit toujours à Londres. Il s'était rendu devant sa chambre par deux fois déjà, sans aucune réponse. Etait-il possible qu'elle l'évite ? Le souvenir des heures passées avec elle, dans l'intimité, s'imposa à lui. Non. Il l'aurait su, si elle faisait semblant, si elle était indifférente ou pire, si elle le haïssait. Alors où était-elle ? N'y tenant plus, il fourra ses affaires avec rage dans son sac et marcha à grands pas vers les appartements de Morovitch. Si lui non plus n'était pas là, il irait voir le directeur. Celui-ci l'avait autorisée à se rendre à Ste Mangouste, pas à passer la nuit à Londres ! Le préfet-en-chef ne savait pas encore ce qu'il lui dirait. Mais il ne pouvait pas rester à attendre, les bras croisés, alors que ses tripes lui criaient que quelque chose ne tournait pas rond.
D'un pas rapide, il se rendit au cinquième étage, où le professeur Morovitch avait élu domicile. Aucun son ne s'échappait de la pièce. Tom frappa à la porte à plusieurs reprises, mais il n'y eut aucun signe de vie. Il tenta même d'appuyer sur la poignée, sans succès. Inquiet et déterminé, il se dirigea finalement vers le bureau du professeur Dippet, avec l'impression de se conduire comme un Gryffondor écervelé. Mais que pouvait-il faire d'autre ?
Il prononça le mot de passe et grimpa en direction du bureau de Dippet, le coeur battant. Cependant, quelqu'un l'avait précédé.
« Très bien. Je vous remercie Mr Morovitch pour vos réponses. Professeur Dippet, je vous tiendrai informé du développement de l'enquête, nous espérons retrouver Miss Jean dans les meilleurs délais. Malheureusement le seul témoin dont nous disposons est un enfant moldu terrifié, puisque vous étiez inconscient, Mr Morovitch... »
Retrouver Miss Jean ? Que s'était-il passé ? Inquiet, il resta aux aguets, espérant grappiller d'autres informations.
« Merci, Mr Abbott. Nous espérons de bonnes nouvelles. »
Les pas se dirigèrent vers la sortie. Tom ne perdit pas un instant et retourna dans le couloir qu'il venait de quitter, silencieux comme une ombre. Après la stupeur, la colère se déversait dans ses veines. Morovitch. Hermione avait disparu à cause de cet imbécile !. Peu importe s'il avait été blessé, il n'aurait jamais dû la mettre en danger. Comment avait-il pu la perdre entre le hall de Ste Mangouste et le portail de Pré-au-Lard, tout cela en présence d'un enfant moldu ? Il devait y avoir eu un relâchement quelque part et Tom décida de blâmer le Suédois pour cela.
Mr Abbott passa devant lui, vêtu de sa lugubre cape noire et de son chapeau melon, sans même lui jeter un regard. Les Aurors étaient à la recherche d'Hermione à présent, mais quelles pistes avaient-ils ? Abbott ne semblait pas particulièrement optimiste. Tom attendit quelques instants supplémentaires, masqué par une petite alcôve du couloir, contrôlant sa colère tant bien que mal. Tapi comme un serpent, il attendait... Finalement, sa proie sortit à son tour. Morovitch paraissait abattu, désorienté, mais indemne. Avait-il seulement essayé de l'épauler ? Tom le suivit silencieusement pendant quelques mètres puis décida de le confronter, au détour d'un couloir désert.
« Professeur Morovitch. »
L'homme sursauta et se retourna, surpris par sa présence.
« Tom, tu m'as fait peur...
- Vous avez l'air un peu pâle... Est-ce que tout va bien ? » demanda Tom, d'une voix faussement compatissante, supprimant toute émotion négative.
« Oh, je suis juste fatigué, merci Tom... J'allais justement aller me coucher.
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Le Temps, cet Inconnu
FanfictionLa guerre est finie depuis trois ans, la vie a repris son cours. Mais après un accident professionnel, Hermione se retrouve en 1944. Son objectif ? Retourner chez elle, sans influencer le futur. La tâche se complique lorsqu'elle rencontre un Tom...