Chapitre 3

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Chapitre 3 ~ Cours de sport

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À pas lents, je m'avance vers mon professeur, balançant ma tête sur le côté à un rythme que je suis la seule à entendre.
Je chuchote, fredonne ce chant que mes victimes qualifient de chant funèbre. Peut-être qu'ils ont raison ! Qui sait ?

J'élève un peu la voix pour que les autres puissent entendre et je vois Karasuma se tendre, tous ses muscles sont contractés, comme s'il était prêt à attaquer au moindre geste suspect. Je ricane et continue de m'avancer, je viens de réveiller la bête sauvage qui sommeillait en Karasuma-senseï depuis qu'il a quitté les troupes d'élite.

Soudain, je bascule en arrière pour faire le poirier, puis me propulse grâce à l'impulsion que j'exerce avec mes mains sur le sol. J'attrape le cou de Karasuma avec mes jambes et j'aperçois Irina qui fulmine en serrant les dents. Bien, madame est amoureuse de monsieur.

Le professeur pose ses mains sur mes jambes pour me faire lâcher prise et je ricane, resserrant légèrement ma prise avant de me pencher en arrière pour attraper l'une des ses jambes. Il contracte ses muscles pour éviter de tomber. Ah, que c'est amusant.

- Senseï, si je gagne, je suis dispensée de cours ?

Karasuma- Bats moi d'abord, on verra ensuite.

- Pas de problème !

Je tire sur sa jambe et je sens le professeur tomber en arrière. Il atterrit sur le dos et je prends mon couteau que j'avais mis dans ma bouche avant de mettre la lame en dessous de son cou, tandis que je le plaque au sol avec ma main de libre.

Mon chignon est légèrement défait et quelques mèches me tombent devant les yeux. J'esquisse un sourire et regarde mon professeur qui me fixe du regard, une lueur de peur dans le fond de son regard sombre.

- Vous avez perdu, senseï.

Yada- Je l'avais dit que tu pouvais battre Karasuma-senseï !

- C'est vrai, tu l'as dit, Yada.

Karasuma- Je reconnais ma défaite. Tu as été bien formée.

- Et bien informée, sachez le.

Je me relève et aide mon professeur à se relever, avant de partir près de mes camarades de classe qui viennent me féliciter. Je rougis légèrement à cause de la gêne, tandis que je l'enlève la poussière de ma tenue de sport blanche.

Karasuma- Comme promis, tu es dispensée de ce cours de sport. Mais reste pour aider tes camarades.

- Hai, senseï !

Et soudain, tout le monde est choqué. Car Karasuma vient de faire un sourire, brisant le masque de sérieux qu'il portait jusque là.

Karasuma- Bien joué, Blanche. Tu t'es bien débrouillée.

- Merci beaucoup, senseï.

Puis il reprend son masque de sérieux, nous faisant soupirer, même si Kurahashi continue d'avoir des étoiles dans les yeux. Je ris doucement en la voyant ainsi. Ils ont tous des réactions amusantes.

Je lève la tête et croise le regard de Koro-senseï, sa face de smiley à quelques centimètres de moi.

- Senseï ? Vous pouvez reculer ?

Koro- Ah oui, pardon ! Mais c'était pour savoir si tu voulais bien me signer un autographe car j'ai déjà entendu parler de toi et je voulais te rencontrer depuis longtemps !

- Euh... bien sûr...

Toute la classe nous regarde, enfin regarde surtout Koro-senseï, comme si nous venions d'une autre planète. Enfin, pour Koro je comprends vu son apparence, mais pour moi... Quoique, si en faite...
Je signe rapidement son autographe à Koro-senseï, puis m'approche des autres pour les observer tirer sur les cibles qui sont à vingt mètres de distance.

Chiba et Hayami se démarquent des autres. Avec un peu d'entraînement sur d'autres types de cibles et avec d'autres types d'armes, ils feraient d'excellents snipers. Mais c'est déjà vraiment bien ce qu'ils font et je peux voir à leurs regards complices qu'ils s'entraînent souvent ensemble.

Je dirige mon regard vers Okuda. Elle tremble énormément et tire beaucoup à côté. Je me lève et m'approche d'elle, puis pose une main sur son épaule et l'autre sur son arme pour l'abaisser.

- Okuda ?

Okuda- B-Blanche ?

- Tu veux de l'aide ?

Elle hoche la tête et je lui fais signe de s'asseoir dans l'herbe pour qu'on discute. Je prends son pistolet et le pose entre nous deux.

- Qu'est-ce qui te fait peur, au juste ?

Okuda- Je ne sais pas trop... Je crois que c'est l'idée de pouvoir prendre une vie avec mon arme...

- Pourtant les balles utilisées ne blessent que Koro-senseï. Je pense, ce n'est que mon avis, que tu as surtout peur d'échouer.

Okuda- Il y a ça aussi...

- Regarde moi. Dans les yeux.

Elle lève la tête et nos regards se croisent. Elle a peur et ça se comprend. Qui n'aurait pas peur à sa place ?

- Okuda, vous êtes tous dans le même cas. Oui, c'est difficile de tuer un poulpe jaune qui se déplace à Mach20. Mais vous vous entraînez depuis le début de l'année pour en venir à bout ! La peur de l'échec est naturelle, elle aide à avancer, à s'améliorer, à trouver des moyens pour que le projet aboutisse. Vois le pistolet comme cette aide et la cible comme le but que tu veux atteindre.

Okuda- Tu parles par expérience ?

- Bien entendu. Moi aussi, j'ai déjà échoué. Mais je n'ai pas renoncé. Essaye de tirer à nouveau en imaginant ton monde idéal dans ta tête et tire.

On se relève et elle pointe le pistolet sur la cible en face d'elle. Je me positionne derrière elle, rectifiant sa position de tir, puis lui dis de tirer.

La balle siffle dans l'air, se rapprochant de la cible et entre en collision avec. Elle a réussi à toucher le bord de la cible. Et un jour, ce sera le centre qui sera touché.

Okuda se tourne vers moi, un immense sourire sur le visage, et me saute au cou en pleurant de joie.

Okuda- Merci, Blanche ! J'ai réussi grâce à toi !

- De rien.

Karma- Bien joué, Okuda.

Okuda- Merci, Karma !

Elle rayonne de bonheur et j'esquisse un début de sourire.

Karasuma nous dit qu'on peut aller se changer puis rentrer chez nous, vu que c'est la fin des cours.

Avis sur cette première journée : positif. Je pense que je vais me plaire ici si tout va bien.

Blanche || AcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant